97 tortues imbriquées, une espèce protégée, ont vue le jour sur une plage de la région de Paulista totalement déserte en raison du confinement.
Habituellement ce sont des centaines de curieux qui se pressent sur la plage de Janga pour assister à l’éclosion des oeufs de tortues imbriquées (Eretmochelys imbricata), appelées aussi tortues à bec de faucon à cause de leur bec corné. Mais dimanche dernier, les petites tortues ont cassé leur coquille dans la plus grande quiétude avec pour seuls spectateurs des employés de la ville de Paulista.
Il est actuellement interdit aux habitants de se rassembler sur le littoral spectaculaire de Pernambuco depuis le week-end dernier, lorsque le gouverneur de l’État, Paulo Câmara, a ordonné une fermeture partielle et a exhorté les résidents à rester confiné pour ralentir la propagation du coronavirus.
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« En tout, 291 tortues marines sont nées sur la côte de Paulista en 2020, avec 87 tortues vertes et 204 tortues imbriquées. Cette fois, en raison de mesures préventives contre le nouveau coronavirus, la population n’a pas pu suivre de près la naissance », a expliqué Herbert Andrade, responsable de l’environnement de Paulista, notant que la mesure de confinement visait aussi à préserver la santé des techniciens impliqués dans l’action et de la population elle-même.
La tortue imbriquée, une espèce menacée
La tortue imbriquée ou à bec de faucon est une espèce classée en danger critique d’extinction par l’UICN. En danger depuis les années 1940-1950, à cause du commerce de luxe qui s’est développé autour de son écaille, la tortue imbriquée connait aujourd’hui de nouvelles menaces : la capture directe pour la consommation de viande, la vente des carapaces et des oeufs ou encore les morts accidentelles dans les mailles des filets de pêche. Selon un rapport datant de 2009 sur l’espèce par le CITES, le développement côtier est une autre menace principale en raison de la construction, l’éclairage, le bruit et les interférences humaines. La pollution et la perte de biodiversité sont caractéristiques de cette menace. Jusqu’à 20% des sites historiques de nidification ont été complètement perdus et 50% du reste ont souffert de graves dommages. Les menaces secondaires comprennent la pollution par les déchets qui peuvent aboutir à des barrières physiques et la perte d’habitat, la nitrification de l’environnement causée par les produits chimiques ou qui polluent comme les détergents, les produits de synthèse et le pétrole, ainsi que le bruit.
La tortue imbriquée est une tortue marine qui se reproduit tous les deux ou trois ans dans une quarantaine de pays et territoires de la région des Caraïbes ainsi qu’au Brésil. Présente dans les eaux tropicales et subtropicales de l’Océan Atlantique, de l’Océan Indien et de l’Océan Pacifique, elle nage en règle générale près des côtes où elle se nourrit de végétaux dans les premières semaines de sa vie puis, dès le 2ème mois, d’invertébrés tels que des céphalopodes (seiches, calmars), des éponges, des oursins, des crabes ou même des coraux. A l’âge adulte, elle mesure environ 1 mètre et son poids se situe autour de 50 kg.
Source & vidéo : geo.fr, le 30.03.2020
Photo : fr.wikipedia.org