Lundi 25 janvier 2021, le directeur général du Parc Astérix, Nicolas Kremer, a annoncé la fermeture du delphinarium de son parc d’attractions. Ce sujet étant en discussion depuis plusieurs années, si l’on en croit les termes de l’article ci-dessous, la possibilité que les dauphins puissent finir leurs jours dans des sanctuaires pouvait largement être envisagée. Mais, faisant fi d’assurer un avenir plus radieux à ses dauphins, M. Kremer  a organisé le dispatch de ses 8 dauphins dans différents delphinariums européens «répondant aux meilleurs critères de bien-être animal».

Le Parc Astérix ferme son delphinarium : «Chez nous, cela devenait presque incongru» ~ Le Parisien, 24 janvier 2021.

Pourquoi maintenant ?

C’est toute la question… À la veille de la discussion d’une proposition de loi concernant les dauphins captifs en France, le directeur décide d’annoncer la fermeture de son delphinarium, privant ainsi définitivement ses dauphins de la possibilité d’être transférés vers des sanctuaires, comme pourraient le proposer les nouvelles mesures de cette loi.

Quel futur pour les dauphins ?

Nous faisons face à deux inquiétudes majeures quant à l’avenir des dauphins du Parc Astérix :

  • La séparation du groupe. Les dauphins vivent depuis plusieurs années ensemble, ce qui a créé des liens forts au sein du groupe. C’est particulièrement le cas des femelles Beauty, Baily et Aya qui montrent des comportements de nage synchrone, témoignant de leur grande entente. Cecil, le mâle dominant du groupe, avait d’ailleurs pour habitude de les rejoindre dans ce type de nage, les dauphins formant alors un groupe soudé. De plus, le groupe de dauphins du Parc Astérix est composé de trois générations de femelles, l’éclatement de ces liens familiaux pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le bien-être de ces animaux. En effet, dans la nature, les dauphins vivent en groupe, au sein duquel les femelles restent auprès de leurs mère, grand-mère et arrière grand-mère, créant ainsi de larges groupes de plusieurs générations.
  • Les futures conditions de captivité à l’étranger. M. Kremer n’a pas souhaité donner les noms des structures accueillantes alors nous avons fait nos recherches…

Nous avons appris, via Marine Connection, qu’un dauphin est arrivé ce week-end dans un delphinarium en Suède nommé « Kolmården Wildlife Park ». One Voice semble confirmer, dans un article publié aujourd’hui, que ce n’est pas un mais deux dauphins qui ont été transférés en Suède : Cecil et Guama (2 mâles). Malheureusement, les conditions de captivité ne sont pas des plus optimales au sein du delphinarium suédois : bassins situés dans des enceintes fermées, où la seule lumière que les dauphins voient est celle émise par les projecteurs (!)

Photos :  aéroport de Norrköping

De plus, le 5 janvier dernier, le directeur général du Grand Luxor Hôtel à Benidorm en Espagne a annoncé l’arrivée d’une « surprise » venant « tout droit du parc Astérix ». S’agit-il d’une attraction ou d’un ou plusieurs dauphin(s) ? Nous précisons qu’à ce stade nous ne faisons aucune spéculation sur ce que peut être cette « surprise » et qu’il peut s’agir tout simplement d’une attraction mais nous nous interrogeons.

Ce fameux hôtel fait partie du groupe « Santa Maria », détenant plusieurs complexes hôteliers et parcs thématiques, dont l’un se trouve être un delphinarium. Cette structure, « Mundomar », propose plusieurs activités dont la delphinothérapie, la nage avec les dauphins, et des spectacles « dans un cadre naturel » selon le site.

Nous n’avons aucune certitude quant au nom de la structure qui va recevoir le ou les dauphin(s), même si  nous avons de fortes suspicions pour Mundomar. Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’aucune d’entre elles n’est membre de l’EAZA (European Association of Zoos and Aquaria). Cette association réunit un groupe d’experts certifiant les conditions de détention conformes aux normes européennes de bien-être animal.  Mundomar est cependant membre de l’EAAM (European Association for Aquatic Mammals). Faisant partie de cette entité, Mundomar a l’obligation de se conformer à la loi concernant les mammifères marins, et doit respecter les pratiques et normes professionnelles approuvées par celle-ci.

Femke en danger ?

L’une de nos plus grandes inquiétudes concerne naturellement l’avenir de Femke, la dauphine du parc Astérix, atteinte du syndrôme de Cushing : est-elle transportable ? Quel delphinarium va vouloir d’elle ? En effet, en plus de son état léthargique qui reflète une très mauvaise image de la captivité et donc du delphinarium l’hébergeant, le traitement médical de Femke représente un coût supplémentaire non négligeable pour la future structure qui va la recevoir. M. Kremer a-t-il réussi à trouver une solution pour elle, ou a-t-il fait le choix de la condamner ? #QuelAvenirPourFemke

Cet article est le reflet de beaucoup d’incertitudes que nous tenterons de lever au fur et à mesure des informations que nous collecterons ou recevrons… 

Crédit photo de Une : Réseau-Cétacés

 

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