Le gouvernement américain considère aujourd’hui qu’il faudrait retirer la baleine à bosse (Megaptera noveangliae) de la liste des espèces menacées. En effet, les données démontrent que la population de l’espèce est en augmentation constante et régulière depuis les dernières décennies. L’espèce a été la cible de chasses industrielles intensives jusqu’au milieu du XXème siècle, ce qui l’a menée au bord de l’extinction.

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Selon la loi américaine, le gouvernement doit revoir le statut d’espèce menacée d’un animal ou d’une plante dès qu’il reçoit de nouvelles données significatives ; en 2009, le National Marine Fisheries Service, une agence de la NOAA, a reçu des résultats qui suggèrent que la population de la baleine à bosse du Pacifique nord a augmenté de l’ordre de 4 à 7 % durant les dernières décennies. Il s’agit de la première révision du statut de l’espèce depuis 1999. Des experts se réuniront afin d’analyser les données et de produire un rapport scientifique qu’ils remettront au printemps ou été 2010.

La population de baleines à bosse du Pacifique nord est aujourd’hui estimée entre 18 000 et 20 000 individus, contre 1 400 au milieu des années 1960. D’après une étude menée dans les années 1990, la population de l’Atlantique nord s’élève à 10 600 baleines. La population mondiale est estimée à environ 60 000 individus. Néanmoins, certaines sous-populations restent fragiles, par exemple, un groupe du Pacifique sud, qui s’alimente en Antarctique et migre dans la région de la Nouvelle-Calédonie, Samoa et Tonga, pour se reproduire. Cette sous-population, victime de la chasse industrielle, puis de la chasse illégale de l’Union Soviétique, a des effectifs très réduits et se reconstitue difficilement. Une sous-population d’environ 1000 baleines, qui passe l’hiver dans les eaux japonaises et des Philippines et le long de la côte orientale de Russie, reste également réduite et est peu connue.

Réseau-Cétacés rejoint les inquiétudes de Marine Connection concernant l’éventuel déclassement de l’espèce. En effet, les baleines à bosse font aujourd’hui face à diverses menaces anthropogéniques comme le changement climatique, la prise accidentelle dans les filets de pêche, la pollution environnementale et acoustique ; il est donc important que l’espèce ne soit pas retirée de la liste jusqu’à ce que la population se soit suffisamment reconstituée, en particulier les sous-populations vulnérables.

Source : Marine Connection

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