Les scientifiques ont démontré que deux types d’orques (Orcinus orca) croisaient dans les eaux britanniques. Les deux types diffèrent par leur régime alimentaire et leur morphologie ; l’un mesurant près de deux mètres de plus que l’autre. D’après le Dr. Andy Foote, de l’Université d’Aberdeen, ces deux types pourraient se différencier définitivement et devenir deux espèces distinctes. Ces résultats ont été publiés dans la revue scientifique Molecular Ecology.

Différentes formes d’orques ont été identifiées dans le Pacifique et l’Antarctique, mais jamais encore dans l’Atlantique nord. L’analyse de la dentition de plusieurs spécimens échoués durant deux siècles a montré qu’un type d’orque, baptisé type 1, présentait une usure des dents particulièrement importante chez tous les adultes, contrairement au deuxième type qui présentait une usure peu marquée même chez les plus grands spécimens.

Tysfjord orca (C) Manuel Anastácio.jpg

Ainsi, les chercheurs étudièrent le régime alimentaire des deux types. Les scientifiques découvrirent que les orques de type 1 sont des prédateurs généralistes qui s’alimentent de poissons et de phoques. Elles fréquentent les eaux de l’Atlantique nord-est et autour de la Grande-Bretagne. Le type 2 s’est spécialisé dans la prédation exclusive d’autres cétacés. Sa distribution se concentre dans les eaux irlandaises et sur la côte occidentale de l’Écosse.

Cette spécialisation pour des niches écologiques distinctes a eu un impact sur la morphologie de chaque type d’orque : la longueur du corps des mâles, la couleur, le dessin et le nombre de dents. Les analyses génétiques ont confirmé que les deux types appartenaient à deux populations différentes. Les individus de type 1 forment des populations très proches génétiquement tandis que les orques de type 2 sont plus proches d’un groupe d’orques d’Antarctique. Les orques sont des cétacés très intelligents et dotés de facultés d’adaptation étonnantes. L’espèce s’est diversifiée afin de remplir différentes niches écologiques ; en d’autres termes, les différentes populations profitent des ressources alimentaires spécifiques de chaque région et se spécialisent. Ces spécialisations alimentaires se sont accompagnées de modifications morphologiques. D’après le scientifique, ces deux types d’orques devraient faire l’objet de suivis distincts.

Source : bbc.co.uk

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