Pour les Argentins, c’est l’un des bouts du monde. À une vingtaine d’heures en autobus de la capitale nationale, la péninsule de Valdès est constituée d’une presqu’île gigantesque reliée au continent par une langue de sable et de terre recouverte par la pampa et riche en fossiles d’huîtres. Cette région sauvage abrite une variété exceptionnelle d’animaux : des lions et des éléphants de mer, des guanacos, des nandous, des manchots de Magellan et de nombreuses autres espèces d’oiseaux. Mais la plus grande attraction de ce lieu reste toutefois les baleines (…).

Baleine franche australe

La plus grande attraction de la péninsule de Valdès, celle qui attire le plus grand nombre de touristes, reste la baleine franche australe. Les eaux abritées, moins profondes et donc chaudes du Golfo Nuevo (au sud) et du Golfo San José (au nord) sont des zones de reproduction de ces mammifères, de juin à la mi-décembre. La baleine franche australe est un cétacé à fanons de 15 à 17 m de longueur et de 80 à 90 tonnes. C’est également un animal excentrique par ses comportements. Contrairement au Saint-Laurent où les baleines se nourrissent et sont occupées à chercher leur alimentation, dans la péninsule de Valdès, les baleines franches se reproduisent. Elles passent alors leur temps à se côtoyer, à s’accoupler ou à mettre bas.

Pour les voir, il faut se rendre à Puerto Pirámides, un petit village de 250 habitants, lieu de villégiature de 1000 à 1200 baleines franches. D’ailleurs, les Argentins nomment ce petit village la capitale des baleines. Ici, six compagnies offrent des croisières aux baleines d’une durée d’une heure et demie. La plupart se font sur des petites embarcations. Les plus recherchées, donc les plus achalandées, sont les pneumatiques. .. à éviter si vous désirez bien apercevoir les baleines. L’une des meilleures compagnies d’excursion aux baleines est Botazzi, une entreprise fondée par une famille argentine de Buenos Aires d’origine italienne.

Romina Botazzi, la fille du propriétaire, me résume très simplement la situation : «La saison des baleines commence au mois d’août, mais les baleines sont là depuis le mois de juin. Aujourd’hui, plus de 50 % des touristes sont des étrangers : Étasuniens, Européens, quelques Japonais et peu de Sud-Américains. Parmi ces étrangers, ceux qui viennent en plus grand nombre sont les Français et les Allemands. La clientèle argentine commence à s’intéresser à l’écotourisme dans la péninsule depuis peu de temps. Les gens ne viennent pas ici par hasard. Ils veulent voir les baleines. Ils savent par la presse ou par les films que c’est ici, dans la péninsule de Valdès, que l’on peut en voir à coup sûr et facilement. Ils viennent pour ça… uniquement pour ça.»

Les six entreprises qui exploitent des bateaux de croisières aux baleines améliorent leur matériel d’année en année. Chacune reçoit entre 15 000 et 20 000 passagers chaque année.

Surnommé «Néné», Edgardo Darbaro est le capitaine du navire d’excursion. Edgardo aime les baleines et ne manque aucune croisière. Il connaît chacune d’entre elles qu’il identifie soit par sa pigmentation, soit par une blessure sur le dos ou sur la queue, soit par la disposition des colonies de parasites sur les callosités de la tête. Certains individus montrent un comportement bien particulier également.

Baleineaux

«Aujourd’hui, nous avons entre 100 et 200 baleines franches dans le Golfo Nuevo, m’informe-t- il, et il y a trois semaines, il y en avait 500 dans ce secteur.»

La saison de reproduction se termine au début de décembre et durant cette fin de saison aux baleines, seules quelques femelles accompagnées de leur baleineau âgé entre quatre et six mois nagent dans le secteur. En tout, les scientifiques ont enregistré l’année dernière 1200 baleines franches dans le Golfo Nuevo (sur une population totale estimée à 7500 individus dans l’hémisphère Sud) et cette population augmente de 7 % chaque année ! Voilà une bonne nouvelle pour les écologistes.

(C) DP- Michel Catanzariti.jpg

Source : cyberpresse.ca

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