Selon une récente étude, les poissons pourraient devenir de plus en plus petits d’ici une quarantaine d’année. En cause, la raréfaction de l’oxygène dans les océans, conséquences du réchauffement climatique.
   Whale_shark_Georgia_aquarium.jpgLe réchauffement climatique ne change pas seulement la température, il touche également les animaux au plus haut point. Selon une récente étude, publiée dans la revue britannique Nature Climate Change, ce phénomène risque notamment d’affecter la teneur en oxygène des océans et de faire rétrécir considérablement les poissons qui y vivent.

En effet, l’un des éléments clefs de la taille des poissons et invertébrés marins est constitué par leurs besoins énergétiques. Or, l’oxygène contenu dans l’eau est pour eux une source importante d’énergie. Mais plus les océans se réchauffent, plus l’oxygène se raréfie. « Obtenir assez d’oxygène pour grandir est un défi constant pour les poissons, et plus un poisson est gros, pire c’est », explique Daniel Pauly, biologiste au Fisheries Centre de l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver.

Tous les océans touchés

Pour en venir à cette conclusion, Daniel Pauly et ses collègues ont tenté de modéliser l’impact du réchauffement climatique sur plus de 600 espèces de poissons à partir de deux scénarios climatiques couramment retenus par les spécialistes pour la période 2001-2050. D’après leurs calculs, le réchauffement moyen au fond des océans du globe resterait minime (quelques centièmes de degrés par décennie) de même que la baisse de la concentration en oxygène.

Il n’empêche que « les variations qui en résultent en termes de poids corporel maximal sont étonnamment importantes », soulignent les chercheurs. « Un océan plus chaud et moins oxygéné compliquera la tâche des poissons les plus gros, ce qui signifie qu’ils cesseront de grandir plus tôt », ajoute Daniel Pauly. Dans l’ensemble, le poids maximal moyen des poissons pris en compte devrait diminuer de 14% à 24% entre 2001 et 2050. Soit l’équivalent de 10 à 18kg pour un homme moyen pesant 77 kg.

Un fait qui concernerait toutes les mers, l’océan Indien en tête (24%), suivi de l’Atlantique (20%) et du Pacifique (14%), et ce qu’il s’agisse des zones tropicales ou tempérées. « Cette étude indique que, faute de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences seront vraisemblablement plus lourdes que prévu sur les écosystèmes marins », avertissent les chercheurs. D’autant que d’autres impacts des activités humaines, comme la surpêche et la pollution, risquent d’exacerber ce phénomène.
Source : metrofrance.com (01.10.12) Source photo : wikimedia.org 

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