Pour tout savoir sur la captivité des cétacés…

Important : ce dossier est basé sur des données acquises en 2015. Certaines informations ont pu changer depuis. N’hésitez pas à nous transmettre toute information qui pourrait nous aider à maintenir ce dossier à jour.

 

Intro : à l’origine des delphinariums…

La première tentative de maintenir des cétacés en captivité date de 1861. Phineas Taylor Barnum fit capturer et transporter deux bélugas jusqu’à New-York. Placés dans une piscine remplie d’eau douce, ces derniers meurent en quelques jours. La deuxième tentative avec de l’eau de mer eut plus de succès. Deux autres bélugas parviennent ainsi à survivre et deviennent les tout premiers cétacés au monde à être exposés en public dans le fameux American Museum du cirque Barnum, parmi d’autres «curiosités» («freak shows»).

 

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Photo : https://en.wikipedia.org/wiki/Barnum%27s_American_Museum-

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Les bélugas trouveront néanmoins la mort lors du grand incendie de 1868, mais l’impulsion était donnée. Dés le début du siècle, le New York Aquarium expose lui aussi des «marsouins vivants». Mais faute de soins appropriés, ces derniers meurent très rapidement.

En 1938, en Floride, des producteurs de cinéma créent le Marine Studios pour permettre des prises de vue sous-marines dans les tournages de films d’aventure. Une petite colonie de Tursiopsfraichement capturée y séjourne alors au milieu de diverses espèces de poissons et d’animaux marins. C’est un vif succès.

Dès le début 1948, Arthur Mc Bride, le responsable de ces studios, décide d’en faire le premier véritable «delphinarium» tel que nous le concevons aujourd’hui, sous le nom de Marineland. Le «premier marsouin éduqué» se nomme «Flippy», un dauphin Tursiops. Le public, puis les scientifiques se pressent alors dans ce parc marin pour s’intéresser de prés aux divers talents des cétacés captifs. Plus tard, et pour des raisons plus sombres, les militaires allaient eux aussi s’intéresser aux incroyables talents des dauphins.

C’est la célèbre série «Flipper» qui rendit définitivement populaires dans le monde entier les dauphins, et on les exporta en nombre de Floride. Dès 1966, les premiers shows commencent en Europe. La logique commerciale et l’appât du gain poussent à la surenchère, amenant dès 1961 les zoos à capturer des orques, plus grandes et plus impressionnantes. Prélevées jusqu’en 1976 dans le détroit de Puget Sound, en Colombie-Britannique (Canada), elles ont ensuite été capturées dans les eaux islandaises.


1 – Les cétacés dans l
eur milieu naturel

Les cétacés sont des mammifères marins, partagés en deux grandes catégories : les cétacés à fanons et les cétacés à dents. Les cétacés à fanons comprennent les diverses espèces de baleines et de rorquals, et filtrent d’énormes quantités d’eau grâce aux fanons (sortes de lames) pour en extraire de minuscules crevettes appelées krill. Les cétacés à dents (odontocètes, prés de 70 espèces) comprennent le cachalot, l’orque, le marsouin, le narval, le dauphin et le béluga. Les delphinidés (33 espèces) représentent la plus grande famille des odontocètes. Les plus connus :  le grand dauphin (Tursiops truncatus), l’orque (Orcinus orca) et le béluga (Delphinapterus leucas).

 

 

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Photo : Réseau-Cétacés

 

Petit historique :

Au début de l’ère tertiaire (il y a 65 millions d’années), les dinosaures ont disparu, victimes de la chute d’un astéroïde gigantesque. Sur la Terre, la place est libre. Les mammifères en profitent. Certains d’entre eux, les diacodexis, ressemblent à de gros lièvres mais choisissent de partir à la conquête de l’océan. Ils mangent des poissons ou des mollusques, nagent et plongent de mieux en mieux, et deviennent les «anciens cétacés» (archéocètes). Avec le temps, leur corps subit d’incroyables transformations : il prend peu à peu la forme d’une torpille, les pattes arrière disparaissent et acquièrent à la place une queue en demi-lune. Leurs pattes avant (bras) se changent en nageoires. Leurs narines migrent au sommet de leur crâne et deviennent des évents. Leur peau perd des poils et se double, par-dessous, d’une épaisse couche de graisse qui les protège du froid. Et voilà les dauphins tels que nous les connaissons.

Données sommaires :

Les dauphins sont des mammifères, comme les hommes, sauf qu’ils vivent paisiblement dans la mer (les fleuves pour certains) jusqu’à des âges pouvant atteindre, selon les espèces, de 40 à 60 ans.

Les orques mâles peuvent atteindre 60-70 ans et les femelles 80-90 ans (durée de vie moyenne: 50 ans pour les femelles et 30 ans pour les mâles). A savoir que l’orque Granny serait née en 1911 et aurait donc plus de 100 ans ! En bassin, ces espérances de vie sont réduites de moitié.

Comme nous, ils respirent de l’air grâce à leur évent, ils allaitent leurs bébés et ont un squelette similaire au nôtre (colonne vertébrale et cage thoracique).

Ils ne parlent pas mais communiquent entre eux grâce à un véritable langage corporel et sonore très subtil. Ils ont d’ailleurs un prénom «sifflé» par lequel ils s’appellent.

Ils tissent des liens à vie avec leurs congénères. Ils vivent au sein de structures sociales et familiales très évoluées, dans des sociétés dîtes «matriarcales» dans lesquelles une matriarche expérimentée prend soin d’un groupe qui peut être composé de 150 individus, voire plus selon les espèces.

Leur cerveau, aussi grand que le nôtre, est tout aussi complexe tant sur le plan intellectuel qu’émotionnel. Les connaissances scientifiques actuelles nous permettent d’affirmer que les dauphins sont des êtres éminemment intelligents, conscients d’eux-mêmes, dotés de culture (sculpture de bulles, jeux avec des règles, culte des morts, éducation des petits, entraide, regroupements, flirts…).

Les dauphins ont une excellente vue mais ne perçoivent pas les couleurs comme nous (pour eux tout est vert). Comme les chauves-souris, les dauphins voient par écholocalisation, même dans l’obscurité la plus totale (utilisation du sonar).

Les dauphins ont des territoires qui peuvent s’étendre de quelques dizaines jusqu’à 2000 km2. Ces vastes territoires ont leurs aires respectives de jeux, de chasse, de parades amoureuses et de repos. Un dauphin passe 80% de son temps sous la surface de l’eau. D’où un besoin de parcourir de grandes distances quotidiennement (jusqu’à 100 km par jour, et 160 km pour les orques). Les grands dauphins peuvent plonger jusqu’à 300 mètres de profondeur (60 mètres pour les orques). Ce sont des champions olympiques qui nagent à 30 km/h en moyenne, mais qui peuvent atteindre les 50 km/h en vitesse de pointe, lorsqu’ils jouent, chassent ou voyagent (de 55 à 65 km/h pour les orques).

Les dauphins se nourrissent de poissons frais (environ 15 kg par jour, contre 5 kg de poissons congelés en captivité), de calmars et parfois de crustacés. Les orques, au sommet de la chaîne alimentaire (n’ont aucun prédateur naturel), se nourrissent de poissons (morue, sardine, thon, saumon), d’oiseaux de mer, de manchots, de phoques, de lions de mer, de dauphins, de marsouins et aussi d’autres cétacés (baleines malades ou baleineaux). La teneur exacte de leur alimentation, ainsi que les techniques de chasse utilisées, varient selon leur habitat et les populations (« Résidentes », « Nomades » ou « Offshores »).

Au regard de toutes ces données, il est impossible de reconstituer l’environnement naturel des cétacés en captivité et de respecter leurs besoins physiologiques, psychiques et sociaux, et ce quelle que soit la taille du bassin.


2 – Les delphinariums de l’U.E.

Tous les delphinariums en Union Européenne exhibent leurs cétacés à un public payant, lors de présentations ou de spectacles standards souvent accompagnés d’une forte musique, au cours desquels les animaux produisent généralement un répertoire varié de tours et d’acrobaties. Sont vendus aux visiteurs des parcs marins : des spectacles de dauphins, des photographies avec un dauphin, des programmes de type «soigneur d’un jour», des programmes qui permettent au public d’entrer dans l’eau avec les dauphins et de la delphinothérapie.

 

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Photo : Réseau-Cétacés

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Il y aurait environ 2000 dauphins captifs dans le monde. Plus d’un millier de dauphins (au moins 1500), 136 bélugas et 55 orques sont enfermés dans les delphinariums à travers le monde (données 2015).

15 pays membres de l’Union Européenne abritent aujourd’hui 34 delphinariums exhibant plus de 300 petits cétacés, orques, bélugas, dauphins et marsouins. Douze Etats membres n’en possèdent pas : Autriche, Chypre, République Tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Luxembourg, Pologne, Irlande, Slovaquie, Slovénie et Royaume-Uni.

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Les delphinariums en France

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La France possède 3 delphinariums en métropole (qui détiennent des orques et des dauphins captifs) et un quatrième en Polynésie. Trois des treize dauphins détenus au Marineland et trois des huit dauphins détenus par le Parc Astérix sont nés sauvages (Guama, Beauty et Femke). Parmi les orques du Marineland, Freya – décédée en 2015 – avait été capturée en Islande en octobre 1982.

Les cétacés captifs en France : cetaces.online.free.fr

Marineland d’Antibes :

marineland.fr

Fréquenté par 1.3 millions de visiteurs par an (données 2014), ce parc ouvert en 1970 possède actuellement dauphins et orques (avec Loro Parque en Espagne, le Marineland d’Antibes est le seul delphinarium européen à posséder des orques).

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Photo : Réseau-Cétacés

 

Depuis l’ouverture du parc en 1970, 27 dauphins (19 d’entre eux capturés) et 9 orques ont perdu la vie à un âge précoce. Chez les dauphins : Manon vers 13 ans, Fenix et Kaly vers 8 ans, et la liste est longue. Chez les orques : Calypso vers 11 ans, Clovis vers 4 ans, Kim Oum vers 14 ans, Betty vers 13 ans. (Données 2014).

D’après les photos amateurs de militants, les pensionnaires du Marineland d’Antibes présentent de nombreuses blessures et travaillent inlassablement chaque jour à raison de 2 spectacles par jour, et retournent ensuite dans leurs petits bassins. La propreté du parc laisse à désirer : installations petites, sales, et mal entretenues.

 

L'orque Wiki blessée et n'ayant quasiment plus de dents.

L’orque Wiki blessée et n’ayant quasiment plus de dents.

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L’orque Inouk apparemment complètement dépourvue de dents.

 

Delphinarium du Parc Astérix 

parcasterix.fr

dauphins.parcasterix.fr

 

Fréquenté par 1,6 millions de visiteurs par an (données 2014), ce parc possède des grands dauphins.

 

Photo : Réseau-Cétacés

Photo : Réseau-Cétacés

 

Delphinarium de Planète Sauvage

planetesauvage.com

Dossier de Presse 2014-2015

Fréquenté par 260.000 visiteurs en 2014, ce parc possède des grands dauphins.

Ces dauphins exécutent des shows 6 jrs/7jrs et 7/7 jrs pendant l’été.

Moorea Dolphin Center :

mooreadolphincenter.com

Refuge naturel intégré dans le complexe hôtelier InterContinental Moorea Resort & Spa en Polynésie Française. Il enferme des grands dauphins, dont une retraitée de la US Navy, Hina. Il s’agit d’un petit lagon fermé avec séances de contact et delphinothérapie.

 

Les delphinariums en Europe

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Allemagne :

Dans les années 90, l’Allemagne comptait encore 9 delphinariums en 2014. Depuis, 6 d’entre eux ont fermé leurs portes.

Le Zoo de Duisburg

Le Tiergarten de Nuremberg

Belgique :

Le Boudewijn Seapark

Inauguré le 9 mai 1971. Des grands dauphins sont détenus dans les bassins obscurs et vétustes de ce delphinarium flamand considéré comme l’un des pires d’Europe.

Bulgarie :

Le Festa Dolphinarium de Varna (ouvert en 1984).

Danemark :

Le Fjord and Baelt Center  est un centre scientifique qui a pour vocation de sauver les marsouins. Mais il a reçu la permission de l’Agence des Forêts et de la Nature de ne pas réhabiliter 3 d’entre eux «à des fins de recherche» (Freja, Eigil et Sif). Ils exécutent aujourd’hui de petits numéros de cirque pour les visiteurs.

Le National Aquarium Denmark  (Den Blå Planet), un nouvel aquarium à grand spectacle (nage avec des requins), s’est ouvert récemment. Pas de dauphins pour l’instant.

Espagne :

L’Espagne détient le plus grand nombre de cétacés captifs de toute l’Europe et c’est elle qui possède le plus de delphinariums (pas moins de 11 !). En 2014, on estimait à 97, voire plus, le nombre de cétacés qui y sont emprisonnés : grands dauphins pour la plupart mais aussi orques et bélugas.

Oceanografic de Valence (créé en 2003).

Loro Parque à Tenerife :

Il détient des grands dauphins (dont certains capturés en mers) et des orques (dont Morgan). C’est là qu’en décembre 2009 le dresseur Alexis Martinez a été tué par Keto (né captif en 1995). Ce drame a précédé de peu la mort de Dawn Brancheau en février 2010.

Aqualand Costa Adeje

Aquopolis

Marineland de Catalunya

Marineland de Mallorca

Zoo Aquarium de Madrid

Zoo de Barcelone

Mundomar à Benidorm

Palmitos Park

Selwo Marina

 

Photo : lolilujah / Flickr

Photo : lolilujah / Flickr

 

Finlande :

Dolphinarium Särkänniemi Adventure Park

Détient des grands dauphins de Floride.

Grèce :

Dolphinarium Särkänniemi Adventure Park

Détient des Tursiops pontcus qui sont utilisés dans des « présentations éducatives». Pas de delphinariums en Grèce jusqu’en juin 2010. Dans l’Antiquité, tant à Rome qu’en Grèce, les dauphins étaient des animaux sacrés (messagers du dieu soleil Apollon) que nul n’aurait songé à enfermer. Quiconque les blessait ou les tuait était puni de mort.

Italie :

En 2011, l’Italie possédait encore 6 prisons aquatiques :

Acquario di Genova (ouvert)

Delfinario Rimini (fermé), désormais Leoni Marini Rimini  

Gardaland

Oltremare (ouvert)

Zoomarine Roma (ouvert)

Zoosafari e Fasanolandia

En 2014, il n’en restait plus que 3. Merci Ilaria !

Lituanie :

Lithuania Sea Museum

N’a ouvert ses portes qu’en avril 1994 et propose à ses visiteurs des séances de nage avec les dauphins et des shows. La delphinothérapie y est également pratiquée.

Malte :

Mediterraneo Marine Park

Aujourd’hui, quelques grands dauphins captifs survivent au Mediterraneo Marine Park, dont 3 sont nés captifs, on ne sait par quel miracle.

Pays-Bas :

Dolfinarium Harderwijk

Un vent marin souffle en permanence sur le lagon d’eau de mer de son Dolfinarium. Cette situation privilégiée permet aux dauphins de l’entreprise de se reproduire mieux qu’ailleurs et d’avoir fait de ce lieu l’une des premières «fermes à dauphins». Par le passé, un nombre impressionnant de cétacés de toutes espèces y ont vécu, y sont morts ou ne firent que passer. Prés de 175 décès. En 2014, le Dolfinarium détenait (environ car les chiffres changent très vite) 30 dauphins tursiops, 8 marsouins, et récemment encore, Morgan.

Portugal :

Deux delphinariums.

Zoo Marine d’Algarve  (grands dauphins).

Jardin Zoologique de Lisbonne  (grands dauphins).

Roumanie :

Constanta Delphinarium

Il s’est ouvert en 1972. En 2014, il ne reste plus que deux dauphins japonais captifs.

Suède :  

Delphinarium Kolmarden Djurpark à Östergötland.

Il est ouvert depuis 1969. En 2014, 8 grands dauphins survivent encore dans ce bâtiment obscur. Pas moins de 59 grands dauphins de l’Atlantique ont été détenus à Kolmarden depuis 1969. 45 sont morts dans ces bassins sinistres au toit chargé de neige.

3 – Pourquoi les cétacés n’ont rien à faire en bassin ?

L’industrie de la captivité surfe sur l’amour et la sympathie que nous portons aux cétacés. Le fameux «sourire du dauphin» est souvent mis en avant, mais il s’agit d’un simple «rictus morphologique» (forme du rostre).

Le but des parcs à thème est d’en mettre plein les yeux à un public bombardé de publicités alléchantes, et ce au détriment des dauphins et des orques. Tout est fait pour appâter le «client» en lui proposant un panel d’attractions sensationnelles: «venez assister à un spectacle de dauphins unique et grandiose !», «offrez à votre enfant les soins miracles de la delphinothérapie !», «nager avec les dauphins ? un rêve enfin accessible à tous‎ !», «venez tenter l’expérience Soigneur d’un jour !», «vos plus belles photos souvenirs en compagnie d’un dauphin !».

Doit-on maintenir ces animaux en captivité pour le seul plaisir humain, et pour servir les intérêts de grands groupes industriels ?

A travers ses différentes campagnes de sensibilisation, Réseau-Cétacés  veut rétablir la vérité sur la captivité des cétacés, sensibiliser toujours et encore le plus grand nombre de personnes, obtenir des garanties auprès de l’Etat français, et proposer des alternatives.

Le statut actuel des cétacés captifs en France

En France, jusqu’en 2015, les animaux étaient juridiquement considérés comme des «meubles». Depuis avril 2015, les animaux sont considérés comme des «êtres vivants doués de sensibilité». Ceci étant, sur le plan juridique, ils restent des «biens» et sont de ce fait soumis au régime des biens corporels, « sous réserve des lois qui les protègent ».

Le statut des cétacés captifs est essentiellement assujetti à deux types de législation :

La législation internationale :

La Convention sur le Commerce International des Espèces Menacées (CITES – Convention on International Trade on Endangered Species) ou Convention de Washington, est le plus important accord mondial pour la protection des espèces vivantes. Signée le 3 mars 1973 par 21 états, elle compte aujourd’hui 180 pays signataires, dont la France (depuis 1977).

cites.org

Selon cette convention, il est formellement interdit de capturer, tuer ou vendre les dauphins qui sont des espèces protégées.

A noter que le 22 mai 2010, 50 scientifiques internationaux se sont réunis à la conférence d’Helsinki et ont signé une Déclaration des droits des cétacés stipulant que «tous les cétacés comme les personnes ont le droit à la vie, la liberté et le bien-être.»

La seconde est européenne :

Dans la communauté européenne, la détention de cétacés est soumise à la Directive EC 1999/22 sur la détention d’animaux sauvages en zoos et à la Régulation EU CITES 338/97.

– Le principe : l’Annexe A du Règlement (CE) N° 338/97 du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages interdit tout usage commercial de ces mammifères marins (interdiction des buts purement lucratifs).

Une exception est prévue dans ce texte, et permet leur importation, mais uniquement pour des motifs scientifiques, éducatifs ou à des fins de conservation. Or les delphinariums ne contribuent en rien à la science (aucune recherche sérieuse), à la pédagogie (très faible quantité d’informations fournie lors des shows concernant la vie sociale complexe des cétacés en liberté) ni moins encore à la protection des espèces menacées, ce que ne sont ni les orques ni les dauphins Tursiops, les principales vedettes de ces spectacles, qui vivent même mieux et plus longtemps en liberté !

– La «Directive ZOO» (Directive 1999/22/EC) du Conseil relative à la détention d’animaux sauvages dans un environnement zoologique exige qu’un environnement aussi proche que possible des conditions de vie en milieu naturel soit fourni aux animaux des zoos (auxquels sont assimilés les delphinariums)

Or, les plus récentes études scientifiques nous rappellent à cet égard qu’il est strictement IMPOSSIBLE de fournir à des cétacés le moindre équivalent de la vie dans l’Océan. Les environnements artificiels les privent de l’enrichissement que seuls les océans, les mers et les rivières peuvent leur apporter. Dans un bassin de béton, rien à explorer ou à chasser, nulle part où aller pour jouer, trouver volontairement le calme des profondeurs ou simplement se réfugier pour fuir une agression. Leur vie se résume à des spectacles imposés et à tourner en rond dans un petit bassin le reste du temps. Pour l’anecdote, 1400 tours de bassin sont nécessaires à une orque pour parcourir la même distance qu’en milieu naturel chaque jour. A 55 km/h, l’orque met moins de 5 secondes à parcourir son bassin.

En captivité, les cétacés meurent prématurément et souffrent d’un taux de mortalité plus élevé qu’en milieu naturel.

Les responsables des parcs affirment que leurs pensionnaires vivent mieux et plus longtemps «à l’abri des dangers de l’océan». Pourtant les faits sont là, et c’est devenu une vérité scientifique: les captifs vivent deux fois moins vieux dans les parcs.

Plus de la moitié des dauphins meurent durant les deux premières années de captivité et ceux qui survivent n’atteignent pratiquement jamais l’âge de 30 ans (espérance de vie réduite de moitié). A savoir que le traumatisme lié à la capture et à l’arrivée en bassin multiplie le taux de mortalité du cétacé par 6.

Pour Freya !

Freya, âgée à l’époque de 2 ans, faisait partie des 48 orques capturées en Islande (Stokkseyri) dans les années 80 (en 2015, seules 6 orques de ce groupe sont encore en vie). Elle fut transférée au Marineland d’Antibes le 6 mars 1983. Le 20 juin 2015, elle s’est malheureusement éteinte des suites «d’une longue maladie» (termes employés par les responsables du parc), alors qu’elle continuait d’assurer les spectacles.

Freya n’était pas vieille, elle n’avait que 34 ans. En liberté, la moyenne d’âge des orques femelles est de 50 ans, avec une espérance de vie de 80-90 ans (Granny, qui vit libre en Colombie Britannique, a dépassé 100 ans !).

Après la disparition de Freya, une habitante proche de Marineland a entendu les orques gémir… Elle parlait même de pleurs…

L’avenir ? Wikie, 14 ans, deviendra logiquement la matriarche d’un groupe composé de trois jeunes adultes intimement consanguins et de deux enfants en bas âge. Que vont faire les responsables du parc face à cette situation explosive ? Continuer leur politique de reproductions incestueuses ? Calmer les deux mâles adultes avec des hormones féminines ? Modifier le groupe ? L’avenir est désormais incertain pour les orques du Marineland d’Antibes.

 

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Photo : Réseau-Cétacés

 

Des cétacés stressés et en manque de repères

Dans ces bassins stériles inadaptés à leur physiologie et à leur comportement naturel, les cétacés perdent tout repère et sont victimes d’un stress profond.

Dans des bassins exigus en béton d’à peine 5 mètres de profondeur (aux USA, la taille légale d’un bassin est de 7m30 x 7m30 et de 1m80 de profondeur), et sans végétation ni récif, la capacité sensorielle des cétacés comme le système d’écholocalisation (sonar) devient inutile. Pire, leurs propres vocalisations se répercutant sur les murs, les cris et applaudissements des spectateurs, la musique assourdissante, le bruit des pompes, sont de véritables tortures. Pour info, leur ouïe est 10 fois supérieure à celle de l’homme.

En dehors des spectacles, les cétacés sont parqués dans des espaces encore plus restreints. Là, ils ne peuvent que tourner en rond ou se laisser flotter en surface, subissant parfois les assauts de moustiques et les rayons du soleil.

Certains adoptent des comportements stéréotypés, mâchouillent les barrières ou les murs en béton, ou même se tapent la tête contre les murs.

De plus, les cétacés captifs sont privés de contacts sociaux, ou contraints de cohabiter avec des individus qu’ils ne comprennent pas ou avec lesquels ils ne s’entendent pas.

Dans cet espace restreint, ils ne peuvent fuir et certaines agressions peuvent vite tourner au drame. Par exemple, l’orque femelle dominante Kandu V, morte au terme de 45 minutes d’agonie d’une hémorragie après avoir attaqué en plein spectacle une nouvelle venue dans le bassin, Corky II, le 21 août 1989. Ce jour-là, Kandu V manqua son coup et alla s’écraser contre un mur. Le sang jaillit d’une artère située près de la mâchoire brisée de l’orque et elle se mit à souffler du sang par l’évent. La foule fut vivement évacuée des gradins pour ne pas assister au terrible incident.

En captivité, l’état de santé des cétacés se dégrade

De nombreuses orques captives développent de graves problèmes dentaires. Dents cassés ou ébréchées, mais aussi dents arrachées ou qui sont tombées. Le stress et l’ennui ne font qu’aggraver le problème: mâchonnement du béton ou des barrières qui brise l’émail et laisse la pulpe dentaire à nu. Si la dent n’est pas traitée («forage de dent»), la pulpe se décompose et laisse une vaste cavité qui se remplit de nourriture avariée. L’infection suit puis l’inflammation, affectant les systèmes immunitaire et cardiovasculaire de l’animal.

Les cétacés captifs sont également sujets à des maladies pulmonaires (pneumonie), aux ulcères, et à des problèmes dermatologiques (herpès….) liés à leur confinement dans les bassins (souvent exposés au soleil) et au traitement de l’eau. L’eau d’un bassin, qu’elle soit salée artificiellement ou qu’elle vienne de la mer, est saturée de chlore qui agresse leur peau, leurs poumons et leurs yeux (cécité).

Pour traiter ces maladies, ils sont donc gavés d’antibiotiques et de pansements gastriques. A savoir que pour tout soin, un dauphin ne peut pas être soigné sous anesthésie générale, et que tout acte médical majeur (limage des dents, endoscopie, insémination artificielle, etc…) peut engendrer de fortes douleurs.

Les dauphins captifs sont sujets au stress, et à des problèmes neurologiques. Il n’est pas rare de les voir adopter des comportements de type autiste, des gestes stéréotypés et répétitifs, caractéristiques de troubles psychologiques. Pour pallier ces problèmes, les cétacés reçoivent fréquemment avec la nourriture des doses importantes de médicaments neurorégulateurs, des calmants, des antistress et des régulateurs de l’humeur. Certains cétacés reçoivent des hormones, soit pour réguler leur comportement sexuel, soit au contraire pour créer les conditions propices à leur insémination artificielle.

 A ce sujet, lire : «La petite pharmacie du Marineland d’Antibes »

Autre perturbation physique, l’affaissement de l’aileron dorsal (100% en bassin contre 1 % en milieu naturel). La nageoire dorsale bien dressée peut mesurer jusqu’à 2 mètres de haut. En captivité, cette nageoire retombe car l’orque passe beaucoup moins de temps sous l’eau.

 

Par Milan Boers — http://www.flickr.com/photos/milanboers/3507418462/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9633908

Par Milan Boers — http://www.flickr.com/photos/milanboers/3507418462/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9633908

 

Pour plus de transparence, exigeons que les associations de protection des cétacés puissent avoir accès au dossier médical des dauphins et des orques pensionnaires des delphinariums, ainsi qu’aux documents de recensement.

Nous réclamons la création d’un registre officiel accessible au public, reprenant l’ensemble des dauphins captifs en Europe et la photo de leur aileron dorsal, comme c’est l’usage pour les communautés de cétacés libres étudiées par des scientifiques. Au sein de l’Europe, les décès ou transferts de cétacés doivent être contrôlés, et les importations secrètes depuis des pays étrangers doivent cesser.

Les cétacés captifs sont séparés et déracinés sans tenir compte des liens qui les unissent

Ces séparations, y compris pour les nés-captifs, sont déchirantes pour les dauphins et les orques qui tissent des liens amicaux et familiaux très forts entre eux. De plus, être sans cesse trimballé d’un bassin à l’autre, d’un parc à l’autre, d’un pays à l’autre, ce n’est tout simplement pas une vie.

L’insémination artificielle sur les cétacés est un échec et doit être abandonnée

Des programmes de reproduction, basés sur l’insémination artificielle, sont au cœur de l’activité des delphinariums. Mais ils n’ont guère de succès, et la pratique est douloureuse et humiliante pour le cétacé.

Les directeurs des parcs aquatiques français mettent en avant les prétendus succès de l’insémination artificielle et affirment que leurs dauphins ne proviennent pas des captures meurtrières de Taiji. Mais il faut savoir que la population actuelle de cétacés captifs n’est pas viable à long terme sans l’apport d’individus nouvellement capturés.

En effet, les naissances ne sont pas assez nombreuses et viables pour permettre à la population mondiale de cétacés captifs de perdurer, d’autant qu’il y a plus de naissances d’individus mâles que femelles. Par conséquent, un jour ou l’autre, le Marineland d’Antibes et les autres delphinariums français (Parc Astérix, Planète Sauvage) seront obligés de renouveler leurs « stocks » génétiques pour éviter  la consanguinité.

A savoir que les orques femelles en liberté ne donnent naissance à un enfant que tous les 3 ans, et seulement à partir de 13 ans (insémination artificielle à partir de 8 ans dans les parcs, puis tous les deux ans). En captivité, ce rythme naturel n’est plus respecté et les mères perdent souvent leur bébé, ce qui est très traumatisant et peut les mener à la dépression.

Parfois, certaines femelles n’ont pas la maturité suffisante, et délaissent leur bébé ou sont incapables de s’en occuper.

Lorsqu’un petit survit, il est le plus souvent arraché à sa mère bien avant le sevrage. Transféré dans un autre parc, sa mère le pleurera et l’appellera durant des jours. Dans la nature, les familles ne se séparent pas. Même les mâles adultes restent proches de leur mère toute leur vie. Ces séparations forcées causent une souffrance profonde et durable.

Voir des animaux sauvages effectuer des acrobaties n’aide pas à sensibiliser le public à la protection de la biodiversité

Il ne s’agit que de divertissement aux dépens d’animaux et non de préservation de la biodiversité.

Les recherches scientifiques menées dans les parcs sont sujettes à caution

Les recherches scientifiques dont les parcs nous bassinent les oreilles sont réalisées en étudiant le comportement d’«animaux artificiels» dont la psychologie et la physiologie sont largement altérés par le confinement en bassin, les médicaments, le manque d’exercice, l’acculturation, le champ social réduit, etc. Pour être fiables et pertinentes, les vraies études sur les cétacés doivent être faites dans leur écosystème naturel.

Contrairement à ce que les parcs voudraient nous faire croire, le dressage n’est pas une histoire de complicité mais de faim

Les animaux sont contraints de réaliser le numéro correctement pour avoir accès à de la nourriture. Cela reste un rapport de soumission et non de complicité.

La delphinothérapie pratiquée dans certains parcs est inutile, dangereuse et infondée

La delphinothérapie est une zoothérapie qui utilise pour animal associé le dauphin. Cette pratique de médecine alternative vise à mettre en contact des humains en difficulté d’ordre physique, physiologique et émotionnel avec des dauphins en captivité. La plupart des delphinariums, et d’autres centres spécialisés,  proposent cette forme de thérapie dont la science nous dit et nous répète qu’elle est inutile dans les cas sérieux, dangereuse et infondée.  De plus, au niveau médical et thérapeutique, il n’a jamais été formellement prouvé que les cétacés (qui sont des animaux sauvages) soient plus efficaces que les chiens, les chats, les chevaux, ou autres animaux domestiques (et qui ont l’avantage de ne pas être perturbés par le contact de l’homme).

Les centres qui vendent ces contacts «thérapeutiques», ou même les «nages avec les dauphins», ne soulèvent pas les dangers induits par des contacts répétés, forcés avec les dauphins qui, encore une fois, sont des animaux sauvages. Les contacts avec les hommes sont épuisants pour les dauphins, qui ne peuvent pas s’enfuir et peuvent parfois se montrer agressifs et dangereux pour les personnes à proximité. D’autre part, aucun de ces organismes ne fait allusion aux maladies qui peuvent se transmettre dans les deux sens, de plus aucun visiteur n’est soumis à un examen médical préalable.

On peut affirmer que la delphinothérapie est une façon d’abuser financièrement de familles en détresse.

Les cétacés captifs ont des comportements agressifs qui n’existent pas à l’état sauvage

Les faits sont là…zéro incident envers un être humain dans la nature alors que trois dresseurs et un «visiteur» ont été tués par des orques captives, sans compter les nombreux incidents impliquant des cétacés captifs et le personnel, voire même le public. Les delphinariums français n’échappent pas à la règle.

20 février 1991 : la première  victime de Tilikum est une jeune dresseuse du nom de Keltie Byrne, qu’il noya avec l’aide de ses camarades, Haida II et Nootka IV.

6 juillet 1999 : un des visiteurs du nom de Daniel P. Dukes reste dans le parc après la fermeture. Le lendemain, il est retrouvé nu et mort dans la piscine de Tilikum. Il est fort probable que l’orque l’ait noyé car il était couvert de plusieurs écorchures et blessures.

29 novembre 2006 : au Seaworld de Californie, Kasatka entraîne pour la deuxième fois son dresseur, Ken Peters au fond du bassin en plein milieu d’un  Shamu show, sous les yeux épouvantés d’environ 200 spectateurs. Ken Peters s’en sort avec beaucoup de sang froid.

Décembre 2009 : le dresseur Alexis Martinez est tué par Keto à Loro Parque.

Février 2010 : Dawn Brancheau est tuée en plein spectacle par Tilikum.

8 août 2013 : une dresseuse est blessée au Marineland d’Ontario (Canada) lors d’un show avec 2 bélugas.

26 février 2014 : une nouvelle fois, un dauphin du Dolphin Cove de SeaWorld,  à San Antonio, s’est accroché à la main et au poignet d’une fillette de 9 ans. Sa mère n’a pu la libérer, si bien qu’un employé de SeaWorld a du intervenir pour desserrer la mâchoire du dauphin. Beaucoup d’enfants ont déjà été mordus par des animaux stressés dans les 3 parcs «SeaWorld». En décembre 2012, une gamine de 8 ans (Jillian Thomas) avait déjà eu la main perforée par les dents d’un dauphin anonyme qu’elle nourrissait dans la petting-pool du SeaWorld d’Orlando, Floride.

En France, 5 orques du Marineland d’Antibes ont déjà agressé leurs dresseurs.

De 2001 à 2003, John Hargrove a travaillé en tant que dresseur en chef au bassin des orques du Marineland d’Antibes. Voici une des expériences qu’il a vécue : John Hargrove, alors âgé de 27 ans, fut tiré sous l’eau par Freya, une orque de 3 tonnes. Ses dents pressées contre les os de sa hanche, il se sentait comme « une brindille dans la gueule d’un chien », totalement à sa merci. Lorsqu’elle l’a finalement laissé flotter à la surface, il pu alors calmement signaler aux autres dresseurs d’orques, situés sur les bords du bassin, d’appeler les ambulanciers pour être prêts, avant d’être une fois de plus tiré vers le fond, dans l’eau chlorée. Il a finalement pu réussir à s’échapper après que l’orque ait décidé de le libérer et grâce à la manœuvre habile des dresseurs. Il décrit cet incident pénible dans son livre, « Beneath the Surface » comme « le jour qui aurait pu être le dernier. »

Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Ainsi, le 9 septembre 2008, Freya, alors âgée de 26 ans, entraîna sa dresseuse sous la surface pour la noyer. La femme parvint à s’échapper mais Freya lui sauta dessus de tout son poids à deux reprises pour l’écraser. La dresseuse tenta de reprendre le contrôle de la situation en montant sur le dos de Freya mais elle en fut violement rejetée. Elle se traîna alors jusqu’au bord du bassin et parvint à échapper à l’orque en furie. Sous les applaudissements de la foule et au son d’une musique de James Brown… Les dresseurs n’ont plus eu l’autorisation de travailler dans l’eau avec elle.

 

 

Les dauphins nés-captifs ne sont pas mieux lotis que ceux capturés en mer

Les dauphins nés-captifs sont génétiquement « programmés » pour un style de vie bien différent et souffrent de la captivité comme n’importe quel enfant qui serait né en prison et y resterait sa vie entière.

« Souvent, on entend dire : « Ces orques ou ces dauphins sont nés en captivité, donc ils sont heureux là où ils sont. Ils ne connaissent rien d’autre. Les libérer les tuerait ». Lorsqu’un enfant humain naît en prison (et cela arrive, malheureusement), doit-il y rester toute sa vie ? N’aura-t-il pas lui aussi envie de courir dans l’herbe, de grimper aux arbres, de rouler à vélo, d’avoir plein d’amis et de s’épanouir dans la société humaine ? Si, bien sûr.

C’est pareil pour les cétacés. Leurs besoins physiques, psychiques et sociaux sont les mêmes, qu’ils naissent en mer ou en bassin. Leur corps est conçu pour la vitesse, les longs voyages, les plongées profondes, la chasse et leur cerveau pour l’échange, la culture, le langage et les découvertes. Aucun delphinarium ne peut satisfaire de tels besoins, physiologiquement inscrits dans leur patrimoine génétique.

L’idée n’est pas de les rejeter ces enfants nés captifs en plein océan. Ils y seraient aussi perdus que si on nous balançait en pleine jungle. Mais bien de leur aménager d’immenses sanctuaires marins dans des baies fermées, où peu à peu, ils pourraient entrer en contact avec des orques sauvages et réapprendre les gestes de la vraie vie. C’est qu’on demande aujourd’hui à SeaWorld. C’est ce que l’on doit demander au Marineland d’Antibes. Ces deux entreprises ont les moyens financiers de créer de tels sanctuaires. » (Yvon Godefroid)

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Photo : Réseau-Cétacés

 

Pour Une France Sans Delphinarium !

La tendance doit être inversée ! Plusieurs pays ont déjà interdit les delphinariums : le Chili et le Costa Rica en 2005, la Suisse en 2012 et l’Inde en 2013. Au sein de l’Union européenne, certains pays n’en possèdent aucun : l’Autriche, Chypre, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, l’Irlande, la Lettonie, le Luxembourg, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie et la Slovénie.

La France doit montrer l’exemple, cesser toute complicité, et dénoncer le commerce des cétacés ainsi que leur capture en milieu naturel

Le  jour où nous n’autoriserons plus la présence de delphinariums sur notre territoire, alors nous pourrons nous permettre de faire la morale aux pays de l’Est (Russie, Ukraine), d’Asie (Chine, Thaïlande) et du Moyen-Orient (Turquie, Dubaï), et à tout pays qui exploite les cétacés et qui entretient ainsi les captures cruelles en milieu sauvage, que ce soit en Russie (orques et bélugas de la mer Noire), à Cuba, au Mexique, au Japon ou aux îles Salomon. La France doit suivre l’exemple de l’Angleterre et donner une nouvelle impulsion en Europe en faveur des cétacés.

La capture de dauphins dans les eaux européennes et certaines eaux internationales est interdite, mais nous devons exiger l’extension de cette interdiction au niveau mondial.

Les captures et les massacres de Taiji

Les premiers massacres de dauphins au Japon ont débuté en 1969 à l’instigation de SeaWorld. Mais leurs premières observations datent seulement de 1978, grâce à Dexter Cate (Greenpeace). C’est Hardy Jones et Larry Curtis (Blue Voice), qui en 2001, avec le concours de Sakae Hemmi d’Elsa Nature Conservancy et de la journaliste Annabel Heseltine, ont médiatisé les carnages de Futo. Plus tard, en 2007, Louis Psihoyos allait secrètement filmer les scènes de massacres de dauphins dans la baie de Taiji, ce qui donnera naissance au célèbre documentaire The Cove, sorti en 2009. Depuis 2010, les Cove Guardians de Sea Shepherd et les Cove Monitors du Dolphin Project rapportent chaque année au monde ces horreurs.

Pour rappel, chaque année, de septembre à mars, des centaines de dauphins sont rabattus par des pêcheurs dans cette baie (mais 20 000 prises sont autorisées par le gouvernement japonais dans tout le pays). Les plus beaux spécimens sont alors sélectionnés pour être chèrement vendus aux delphinariums. C’est une mort lente et cruelle qui attend les autres. Leur viande, pourtant hautement toxique (mercure, radioactivité), est ensuite vendue pour être consommée par la population (souvent sous appellation viande de baleine) ou les animaux (boites pour chiens et chats) ou transformée en engrais.

Voir :

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[Evénement] Taïji, le monde entier regarde ! Taïji, the world is watching you !

[Groupe] Taïji, le monde entier regarde ! Taïji, the world is watching you !

Si les captures et les massacres continuent aujourd’hui au Japon, c’est que l’industrie de la captivité passe inlassablement commande. Ce sont les delphinariums japonais qui sont les plus gourmands, mais tous les delphinariums profitent de ces captures en milieu sauvage (approvisionnement en «dauphins frais» pour renouveler le «stock génétique». Le lien entre l’industrie de la captivité et les terribles massacres de dauphins qui ont lieu chaque année dans la baie de Taiji au Japon est désormais de notoriété publique. A savoir que la grande majorité des delphinariums du monde font partie de la WAZA (Association Mondiale des Zoos et Aquariums) et sont rattachés à l’IMATA (Association Internationale des dresseurs d’animaux marins) au même titre que les delphinariums japonais de la JAZA qui, jusqu’ici, se sont toujours approvisionnés auprès des chasseurs de Taiji. Même si récemment, sous la pression internationale des militants écologistes, la WAZA a obligé la JAZA à renoncer à se procurer des dauphins à Taiji, l’histoire n’est pas finie et nous attendons de voir comment va se dérouler la saison de chasse 2015-2016. A savoir que 5 delphinariums nippons ont d’ores et déjà quitté la JAZA pour continuer à acheter des dauphins issus des battues de Taiji. A savoir qu’un dauphin captif peut se vendre 150 000 euros, et une orque captive plus d’un million d’euros. Voilà pourquoi c’est un trafic qui perdure.

Dans ce contexte, que dire du fait que Parques Reunidos (compagnie détenant plus de 60 parcs d’attractions dans le monde, dont le Marineland d’Antibes, projette de s’installer en Chine et de collaborer avec Dubaï ? (conférence de presse de juin 2014). Les dauphins n’apparaitront pas comme par magie dans ces bassins …  Dubaï, la ville tristement connue pour avoir fait importer au moins 3 dauphins sauvages issus des battues de Taiji ainsi que 28 autres dauphins sauvages capturés dans une mer de sang aux Iles Salomon…

Ainsi, le Marineland d’Antibes, de par ses partenariats et ses implantations dans des pays qui n’ont aucun scrupule à prélever à la source,  est de ce fait pleinement complice des captures et des massacres de dauphins à Taiji et ailleurs. Le gouvernement français ne doit plus tolérer cela.

4 – Voir les cétacés autrement !

Sensibiliser le public, les médias et les politiciens pour les convaincre que la France doit renoncer à ses delphinariums

Rappelons qu’une pétition demandant la fermeture des delphinariums en France totalise, à ce jour, 64000 signatures (données 2015). Ce qui est quasi historique pour une pétition qui n’est proposée qu’au format papier :

– Pétition «Les cétacés et la captivité» de l’association Réseau-Cétacés»

Accorder aux dauphins un cadre légal protecteur contre toute forme d’exploitation commerciale ou récréative

Comme l’a fait l’Inde en 2013, nous pourrions accorder aux cétacés le statut de «personnes non-humaines». Depuis ce jour en Inde, il est interdit de créer un delphinarium impliqué dans l’importation et la capture de dauphins à des fins commerciales ou récréatives.

Il est surtout grand temps de voter une loi pour interdire en France la captivité des cétacés, qui ne méritent pas de vivre dans des bassins. Leur cadre légal de protection doit être renforcé par l’adoption d’une loi ne permettant plus de maintenir des individus captifs sur le territoire.

 

A ce jour, remercions Mesdames les députées Geneviève Gaillard et Laurence Abeille pour les amendements sur le projet de loi Biodiversité (amendements en défaveur du maintien des cétacés en captivité) :

Amendements N°438, 994 et 1168 visant à abolir les delphinariums et N°1024 visant à mieux respecter les cétacés dans les delphinariums

Ces amendements n’ont pas été retenus mais le gouvernement français s’est engagé à bloquer momentanément toute ouverture de delphinarium (instructions données aux préfets) et a promis des discussions et un débat autour de la législation encadrant les zoos marins.

Remercions également pour leurs questions écrites à l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie :

Christophe Premat : questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-63166QE

Bertrand Panchet : questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-65049QE

Christophe Léonard : questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-78182QE

Les dauphins et les orques méritent mieux : préparer des plans concrets de suppression progressive des delphinariums nationaux existants :

Interdire la reproduction des cétacés captifs.

Interdire le développement de nouveaux delphinariums (ne plus accorder de permis) ainsi que l’expansion des delphinariums existants.

Ne plus autoriser  d’importations de cétacés.

Transférer les cétacés captifs vers des programmes de réhabilitation et de remise en liberté ou de retraite dans un lagon

Ces transferts doivent bien évidemment respecter les normes de la Global Federation of Animal Sanctuaries (Fédération Mondiale de Sanctuaires Animaliers) et les lignes de conduite de l’IUCN sur la remise en liberté.

Certains cétacés ont pu retrouver la liberté avec succès, comme les dauphins Tom et Misha en Turquie (mai 2012), Jedol, Chunsam et Sampal (juillet 2013), et dernièrement Taesan et Boksoon en Corée (mai 2015) et l’orque Springer en 2002. L’orque Lolita reste actuellement la meilleure candidate à la réhabilitation.

Liste des cétacés relâchés :

orcanetwork.org

La réhabilitation des cétacés doit se faire au cas par cas, car si certains cétacés ont pu être réintégrer avec succès en milieu naturel, certains ne peuvent malheureusement plus être remis en liberté pour diverses raisons: ils n’ont pas de famille à retrouver et risquent de dépérir, leur santé physique ou psychologique n’est pas suffisante, ils ont été brisés par la captivité  et seraient incapables de survivre en liberté…Tout cela se décide au cas par cas sur avis d’experts et de spécialistes, en tenant compte du vécu de l’individu et de divers éléments importants.

En revanche, il est tout à fait possible de permettre à n’importe quel cétacé «non-réhabilitable» de rejoindre un «lagon de retraite» dans lequel ses besoins réels seraient alors respectés et où les performances «artistiques» ne lui seraient plus imposées.

Encourager le développement du virtuel pour remplacer la séquestration et les spectacles

Les spectacles et les programmes vendus par les parcs à thème ne sont ni éducatifs ni pédagogiques (exécution de tours pour avoir du poisson, tourner en rond derrière une vitre… bref on apprend plus en cours de biologie, dans un manuel ou en regardant un documentaire), et développer le concept de spectacles virtuels alliant la 3D ou la 4D. Imaginez des salles géantes avec des aquariums virtuels dans lesquels vous pouvez voir évoluer les grands mammifères marins dans leur milieu sauvage ! (on peut même étendre ce concept à tous les animaux). Quand on voit ce que sont capables de faire des parcs comme le Futuroscope ou la Cité de l’Espace, le monde virtuel n’est pas si loin que ça ! L’industrie de la captivité est plus un monde de spectacle et elle doit s’adapter et renoncer à la captivité des cétacés.

Privilégier le Whale Watching étique et durable («Sorties Cétacés»)

Voir et approcher des dauphins dans un parc à thème peut coûter très cher, car aux billets d’entrée s’ajoutent les boissons et la restauration souvent type «fastfood», et le marchandising poussé des boutiques de souvenir.

Au Marineland d’Antibes, l’entrée du parc est à 32 € pour les enfants et 39,90 € pour les adultes. Il faut payer 70 € pour une rencontre avec les dauphins et 30 euros pour les photos souvenirs … Le parking est payant : 7,50 €.

A Planète Sauvage le parking est gratuit mais le billet «rencontre avec les dauphins» coûte 44 € pour les adultes et 39 € pour les moins de 12 ans (hors promos spéciales).

Au Parc Astérix, l’entrée du Parc s’élève à 46 € pour les adultes et 38 € pour les moins de 12 ans (hors offres spéciales). Le parking coûte 10 €.

Au côté tape-à-l’œil, doré et biaisé des spectacles, il existe une alternative moins onéreuse, plus responsable et réellement plus enrichissante: rencontrer les cétacés dans leur milieu naturel (dauphins, baleines, et même cachalots en méditerranée) grâce au whale-watching proposé par des associations comme Al Lark dans la Manche et Découverte du Vivant ou SOS Grand Bleu  en Méditerranée.

On peut facilement rencontrer les dauphins tout le long des côtes françaises, même s’il existe des zones où ils sont plus nombreux comme dans le sanctuaire Pelagos dans le sud de la France (espace marin protégé de 87 500 km2 avec 7 espèces de cétacés dont plus de 30 000 dauphins bleus et blancs et entre 1000 et 3000 rorquals communs), en Mer d’Iroise et dans le Golfe Normano-Breton (350 à 400 Grands Dauphins).

On peut ainsi rencontrer le dauphin bleu et blanc (1m80 – 2m70 pour 90 à 150 kg, groupes de 100 à 500 individus), le dauphin commun (1m70 – 2m40 pour 70 à 110 kg), le dauphin de Risso (3 à 4m pour 400 à 600 kg), le globicéphale noir (3m50 – 5m pour 2 à 3 tonnes), le grand dauphin (2m40 – 3m90 pour 150 à 200 kg), le marsouin commun (1m40 à 1m60 pour 30 à 90 kg),  le petit rorqual (8 à 9m pour 5 à 10 tonnes), le rorqual commun (15 à 20m pour 50 à 70 tonnes) mais aussi le cachalot (12 à 18m pour 15 à 70 tonnes).

Pour info (tarifs 2015) :

Association Al Lark à Cancale : forfait «sortie cétacés» (durée 3h30) toute l’année pour une cotisation annuelle de 50 € pour un adulte, 30 € pour un adolescent ou étudiant et 20 € pour un enfant de moins de 13 ans.

Découverte du Vivant à Sanary-sur-Mer propose des sorties d’une durée de 9 heurs à 78 € pour un adulte, 66 € pour un adolescent ou un étudiant et 55 € pour un enfant de 5 à 11ans.

SOS Grand Bleu (Départ  9h00 Retour 17h00) propose 55 € pour les adultes et 38 € pour les moins de 12 ans pour une navigation à l’ancienne à bord du «Santo-Sospir», un bateau-école et voilier de découverte.

 

Photo : Réseau-Cétacés

Photo : Réseau-Cétacés

 

5 – Militants célèbres

Dr. Lori Marino est  maître de conférences en neuroscience et biologie comportementale à l’université Emory. Depuis des décennies elle consacre sa recherche à l’évolution du cerveau et à l’intelligence chez les primates, les dauphins et les baleines. Ainsi, d’après ses études, «le cerveau de l’orque témoigne d’une intelligence et d’une conscience remarquables. […] Grâce à l’imagerie par résonance magnétique on a découvert que leur cerveau est doté d’une zone que nous n’avons pas. […] On peut en conclure que ces animaux ont une vie affective extrêmement élaborée. […] Ils ont une conscience de soi et un sens des liens sociaux nettement plus forts et plus complexes que les autres mammifères, y compris l’homme.»

Paul Watson, né le 2 décembre 1950, est un militant canadien, ancien membre de Greenpeace (de 1972 à 1977) et fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society (1977).

Interpol émet une notice rouge demandant son arrestation suite à sa fuite d’Allemagne du 22 juillet 2012, suite à un mandat d’arrêt du Costa Rica. Une deuxième notice rouge est émise le 14 septembre 2012, cette fois-ci par le Japon.

Campagnes de Sea Shepherd dans le monde :

Campagne pour la protection des baleines : Le moratoire sur la chasse à la baleine promulgué par La Commission baleinière internationale (CBI) interdit toute pêche dite commerciale depuis 1986. Trois pays continuent pourtant aujourd’hui la chasse à la baleine: Le Japon, la Norvège et l’Islande.

Campagne pour la protection des dauphins (Taiji): Une campagne d’observation, de sensibilisation et de dénonciation est menée à Taiji au Japon chaque année de septembre à mars, depuis 2010. Les Cove Guardians, filment et reportent les images de rabattages, d’abattages et de captures des dauphins dans cette zone. Cette mission appelée Opération Infinite Patience a pour but de mettre en parallèle l’industrie des parcs aquatiques et l’abattage des dauphins.

Opération GrindStop 2014 aux Îles Féroé

Campagne pour la protection des requins

Campagne pour la protection du thon rouge (BlueRage)

Campagne de retrait des filets perdus en mer (filets fantômes)

Dr Jeffrey Ventre est diplômé en biologie et est devenu un des dresseurs du Stade Shamu. Il est licencié en 1995, après 4 ans de métier, car il était devenu critique de l’industrie SeaWorld. Il est maintenant médecin et défenseur des cétacés. «Ils sont dans un bassin en ciment, qui peut être considéré comme mort acoustiquement comparé aux vibrations de l’océan.»

Yvon Godefroid a créé «Dauphins libres et Dauphins captifs» en 1997, un site qui est depuis devenu une référence francophone incontournable en matière de captivité des dauphins. Antispéciste écologiste radical, avocat indéfectible de la liberté des cétacés et des animaux enfermés dans les zoos, les cirques et autres parcs animaliers.

Richard O’Barry  a commencé sa carrière en capturant puis dressant des dauphins pour le Seaquarium de Miami et est devenu dans les années 60, le dresseur principal des cinq dauphins femelles qui ont joué le rôle de Flipper dans la célèbre série télé.

 

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Au début de l’année 1970, quelques années après la fin de la série TV, un des cinq dauphins, Kathy s’est suicidée dans les bras de Ric O’Barry. A ce moment-là, il réalise que capturer, exposer et dresser des dauphins pour des spectacles est mal. Il fonde alors la même année Le Dolphin Project, une organisation dédiée à sensibiliser le public sur les ravages de la captivité sur les dauphins. Il est également le pionnier dans les démonstrations de réhabilitations et de libérations comme une alternative réalisable pour les dauphins captifs. Ric O’Barry a secouru et relâché plus de 25 dauphins captifs à Haïti, en Colombie, au Guatemala, Nicaragua, Brésil, les Bahamas et les Etats-Unis.

En 2006, il devient un spécialiste en mammifères marins pour Earth Island Institute et directeur de la campagne Save Japan Dolphins pour faire cesser les captures et les massacres de dauphins à Taiji et dénoncer les trafics de dauphins vivants vers les parcs marins. Ric O’Barry a récemment quitté le Earth Island Institute pour mésentente et continue sa lutte aux commandes du Dolphin Project.

Cela fait plus de 45 ans que Ric O’Barry se bat contre l’industrie de la captivité à travers des conférences aux quatre coins du monde.

Ric O’Barry figure dans le documentaire récompensé d’un oscar, The Cove, qui enquête sur les liens entre les captures meurtrières de Taiji, le trafic et l’exposition de dauphins dans le monde entier. O’Barry et son fils Lincoln O’Barry sont également derrière la série Blood Dolphin$ pour la chaine Planète Animal.

Ric O’Barry est co-écrivain de trois livres: «Behind the Dolphin Smile» (Derrière le sourire du dauphin), To Free a Dolphin (les deux livres avec Keith Colbourne) et plus récemment Die Bucht, à propos des dauphins et du making-of de The Cove, publié en Allemagne avec Hans Peter Roth. Ric O’Barry est un membre du Club Explorers et vit avec sa femme et sa fille au Danemark et à Miami.

Louie Psihoyos est un photographe américain et réalisateur de documentaires. Célèbre pour ses photographies et pour avoir apporté sa contribution à National Geographic. Psihoyos est un plongeur en bouteilles diplômé et s’est petit à petit efforcer de faire prendre conscience aux gens de la vie sous-marine. En 2005, il créé la Société de Préservation des Océans (Oceanic Preservation Society). En 2009, il réalise et figure dans le documentaire The Cove, qui a gagné l’Oscar du Meilleur Documentaire en 2010.

John Hargrove : Ancien dresseur en chef à SeaWorld et au Marineland d’Antibes, témoin à charge dans le documentaire Blackfish et auteur du livre «Beneath the Surface».

 

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Ilaria Ferri : défenderesse italienne de la cause des cétacés qui est à l’origine de la fermeture de 3 delphinariums dans son pays.

Ingrid Visser : Ingrid visser est une biologiste marine connue pour ses études sur les orques. Née à Wellington, en Nouvelle Zélande, Ingrid Visser détient trois diplômes universitaires: un baccalauréat universitaire ès sciences ((BSc) à l’Université de Massey), un Master en sciences (à l’Université d’Auckland) et un Doctorat en Philosophie (à l’Université d’Auckland). Elle étudie les orques depuis 1992 et a complété son Doctorat en 2000, en fournissant une toute première étude scientifique sur les orques des eaux néo zélandaises.

Ses recherches ont été publiées dans de nombreux journaux scientifiques, depuis 1998, et beaucoup de ses publications sont disponibles sur le site internet Orca Research.

En 2002, les recherches d’Ingrid ont joué un rôle déterminant dans la nouvelle classification du gouvernement néozélandais sur les orques de pays. En effet, l’espèce des orques néo zélandaises est passée du statut « Normal » à « Espèce En Danger De Disparition », selon le système de classification de l’Union Internationale Pour La Conservation De La Nature (International Union for Conservation of Nature).

Elle est membre de la branche d’explorateurs d’Australie et de Nouvelle Zélande et continue de voyager à la recherche d’orques.

Ingrid joue un rôle crucial pour la Fondation Free Morgan et est apparue pendant le procès aux Pays-Bas pour les efforts pour la libération de l’orque Morgan.

Naomi Rose : En tant que scientifique spécialisée dans les mammifères marins pour la Humane Society des États-Unis (HSUS), Naomi s’occupe des problèmes locaux et internationaux liés à la protection des mammifères marins. Elle possède un doctorat en biologie qu’elle a effectué à l’université de Santa Cruz en Californie. Sa thèse a porté sur les dynamiques sociales des orques mâles de l’état de Colombie-Britannique.

Elle commence à travailler pour la HSUS en 1993 et à la Humane Society (HSI) en 2004. Durant la période où elle a travaillé pour la HSUS, Naomi s’est spécialisée dans la biologie et tout ce qui concerne en général les mammifères marins, y compris les lamantins, les ours polaires et les loutres de mer.

Elle est activement impliquée dans un effort de coalition pour mettre fin à la capture et la captivité de mammifères marins pour des fins publiques, à la pèche à la baleine, ainsi qu’aux dégradations de leur habitat.

Elle est également très connue pour son rôle dans la libération de l’orque Keiko (star du film Sauvez Willy).

Gabriela Cowperthwaite : «Gabriela est réalisatrice de documentaires depuis 12 ans. Elle a réalisé, écrit et produit pour ESPN, National Geographic, Animal Planet, Discovery et History Channel. On lui doit le documentaire «Blackfish» dans lequel, à travers les témoignages d’anciens dresseurs et l’histoire tragique de Tilikum, elle pointe du doigt le décalage entre les discours angéliques de Seaworld sur le bien-être des animaux et une réalité autrement plus cruelle: séparation des mères et de leurs petits, confinement dans des bassins étroits et captivité qui tue… Blackfish a pour point de départ le décès de l’adorée Dawn Brancheau, survenu le 24 février 2010 à la succursale d’Orlando. À partir de cette tragédie, la documentariste tente de découvrir ce qui a poussé Tilikum, l’animal responsable, à attaquer aussi brutalement une femme avec laquelle il avait l’habitude de travailler, de nager et de jouer. Pour ce faire, Cowperthwaite présente des images d’archives, ainsi que des entrevues avec un chercheur, avec une neuroscientifique, avec d’ex-entraîneurs, et même avec un homme qui capturait des épaulards dans les années 1970. En se souvenant comment il avait aidé à séparer un petit de sa mère, l’homme, un dur d’entre les durs, qui affirme «en avoir vu d’autres», se met à sangloter devant la caméra…

La documentariste déplore l’«instinct enfantin» qui a poussé les hommes à confiner des animaux grandioses dans des parcs. «C’est comme un gamin qui voit une bête magnifique, l’attrape, la ramène à la maison, seulement pour réaliser que les chances qu’il finisse par la tuer viennent de grimper d’un cran, car il n’arrivera jamais à lui donner ce dont elle a réellement besoin.»

 


 

L’effet Blackfish !

Blackfish est une bombe à retardement. Ce film a fait plier SeaWorld. Depuis sa sortie, des écoles américaines  refusent d’envoyer leurs enfants au delphinarium, des vedettes de rock boycottent les shows d’orques, des députés proposent des lois bannissant la captivité dans leurs circonscriptions. Au mois d’août 2014, la cote de SeaWorld s’était effondrée à la bourse de New York et l’entreprise s’était vue contrainte de promettre d’élargir ses bassins et d’assurer une meilleure qualité de vie à ses détenus, des clients se réunissent aujourd’hui pour porter plainte contre SeaWorld.

Aux Etats-Unis, Sea World, qui détient onze parcs fréquentés par de nombreuses familles américaines et touristes, est le géant que les  associations de protection des cétacés du monde entier rêvent de voir s’écrouler. La sortie de Blackfish dans les salles de cinéma américaines a provoqué une vague de réactions quasi immédiate auprès du public, des médias et de certains politiques (le 20 février 2014, le démocrate californien Richard Bloom a proposé une loi, «The orca Welfare and Safety Act» dont le but était de rendre illégale la captivité des orques et leur présence dans des spectacles). Diffusé sur CNN en octobre 2013, le film de Gabriela Cowperthwaite a attiré près de 21 millions de téléspectateurs. Sea World a enregistré une baisse de fréquentation record (au premier trimestre de 2014, elle a chuté de 13% par rapport à l’année précédente) et ses actions ont chuté en bourse.

En France, il n’y a pas eu de diffusion immédiate dans les salles de cinéma. Le documentaire a finalement été diffusé le 27 juin 2014 sur Arte. Ce fut un record d’audience avec près d’un million de téléspectateurs !

Jusqu’à aujourd’hui, le Marineland d’Antibes n’avait jamais été autant inquiété. Mais l’effet Blackfish est bel et bien là, et les protestations sont en train de naitre. Des projections du célèbre documentaire sont depuis régulièrement organisées dans des cinémas ou au cours de certains festivals. Il est évident que les parcs aquatiques français qui détiennent des delphinariums seront de plus en plus inquiétés.

David Kirby : Journaliste de renom et auteur de «Death at SeaWorld – Shamu and the Dark Side of Killer Whales in Captivity». C’est avec une vision claire et objective que David Kirby aborde l’histoire des épaulards en captivité. En guise de fil conducteur pour son livre, construit comme un roman, il a choisi de suivre le parcours de Naomi Rose, une jeune Américaine fascinée par les mammifères marins. À travers des extraits de son journal intime et de ses découvertes, on apprend une multitude de choses sur les orques. De plus, au fil des pages, Naomi se métamorphose : la jeune femme qui se rend au départ à SeaWorld avec un certain détachement devient une activiste et une détractrice passionnée de l’endroit. «Cela fait 20 ans qu’elle se bat sans relâche contre ces parcs», remarque Kirby.

Outre celui de Rose, l’auteur retrace également le chemin parcouru par d’ex-entraîneurs du tristement célèbre parc d’attractions aquatique. Autrefois employés enthousiastes et naïfs, ils ont fini par quitter l’endroit, désillusionnés, voire complètement horrifiés par le traitement réservé à l’Orcinus orca.

Stanley M. Minasian a réalisé le documentaire «A Fall From Freedom» dans le but de dévoiler ce qui se cache derrière le business de la captivité des delphinidés.

 

Martyn Stewart a réalisé le documentaire «From dawn to death» (De l’aube à la Mort), l’histoire du sort des dauphins capturés à Taiji par un groupe de pêcheurs, conduits dans une baie et tués ou capturés pour finir leur vie en captivité dans les delphinariums.

 

Howard Garrett : spécialiste des orques, co-fondateur et président de la Orca Network, Howard Garrett a lancé la Campagne pour libérer Lolita en 1995.

Ken Balcomb : un des plus grands cétologues au monde, fondateur du Center for Whale Research (centre de recherche sur les orques basé dans l’État de Washington aux États-Unis).

Samantha Berg : Samantha Berg a travaillé en tant que dresseuse d’animaux au SeaWorld de Floride de février 1990 à aout 1993. Elle a travaillé aux côtés des bélugas et des orques du Shamu Stadium. Elle est également une des quatre membres de Voice of the Orcas (notamment avec Jeff Ventre) un groupe d’anciens dresseurs de SeaWorld qui se sont réunis afin de révéler la vérité sur les coulisses de SeaWorld.

Carol Ray : ancienne dresseuse de SeaWorld.

David Duffus :  témoin expert OSHA, Spécialiste des baleines.

Leilani Munter : pilote de course professionnelle et militante pour l’environnement engagée aux côtés de militants comme Richard O’Barry.

Gayane Petrosyan : journaliste et cinéaste russe qui a passé deux années à enquêter sur la chasse aux bélugas sauvages en Russie, ainsi que sur leurs transports vers des parcs aquatiques et leurs conditions de captivité. Grâce à sa collaboration avec Tatyana Beley et Julia Petrik, «Born Free», d’ailleurs en partie financé par des dons publics,  est en bonne voie pour devenir le documentaire qui va faire autant de bruit en Russie qu’en ont fait The Cove et Blackfish.

Pierre Robert de Latour : Apnéiste et Président-fondateur de l’association Orques Sans Frontières, Pierre Robert de Latour se bat contre la captivité des orques. Fort de ses 3 700 interactions sous-marines avec les orques en milieu ouvert, Pierre crée le réseau USEA, Undersea Soft Encounter Alliance, afin d’enseigner les techniques d’approche respectueuse des mammifères marins qu’il a mis au point, aussi bien à la surface que sous l’eau.

 

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Le peuple des orques est un documentaire consacré à la vie des orques en liberté réalisé par Thierry Simon sur une idée de Pierre Robert Latour. Tourné en plein cœur de la Norvège, ce documentaire promet des images et des prises de vues époustouflantes. Le film tentera également de comprendre d’où proviennent les changements de comportements et d’habitudes des mammifères marins et des poissons. Réchauffement climatique ? Pollution ? Surexploitation des ressources ? Les thèmes seront abordés.

6 – Cétacés célèbres :

Morgan («née de la mer») a environ 6 ans. Elle s’était perdue dans les eaux néerlandaises et a été sauvée par les humains. Mais tandis que l’on a retrouvé sa famille, elle a été envoyée en novembre 2011 à Tenerife à Loro Parque, bien loin de chez elle et des siens. Enfermée avec des orques qui l’agressent et contrainte d’exécuter des numéros, elle n’en peut plus. Son maintien en captivité est illégal. Rapport de la scientifique Ingrid Visser : Bassin profond de 4,20 m et mesure 7,1 m sur 12, 4 m. Morgan mesure 4,74 m et est amenée à grandir. Stressée, violentée, isolée, séquestrée, souffrant d’ennui, elle ne va pas bien. A la base le delphinarium d’Hardervijk avait obtenu une autorisation de capture «pour réhabilitation et relâche».

 

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Tilikum : orque arrachée à son milieu et à sa famille à l’âge de deux ans, et qui depuis 30 ans est enfermée dans un parc. Condamnée à de venir une bête de spectacle, la captivité l’a brisée au point qu’elle a fini par tuer. Parmi ses trois victimes, sa dresseuse Dawn Brancheau, qui fut brutalement mise à mort en pleine représentation au Sea World d’Orlando, le 24 février 2010.

 

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Freya : orque capturée avec Kim 2 en octobre 1982 dans les eaux islandaises près de Stokkseyri. Transférée au Marineland d’Antibes le 6 mars 1983. On estime qu’elle est née en 1981. A elle seule, elle a eu 4 morts nés (1991, 1993, 2001, et 2003). Le 13 février 1996, Freya a donné naissance à Valentin, par la suite, aucune nouvelle tentative d’insémination artificielle n’a abouti. Freya est décédée des suites «d’une longue maladie» le 20 juin 2015.

 

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Keiko : Keiko a été capturé en 1979 au sud de l’Islande, dans l’archipel des Îles Vestmann, et a ensuite été vendu à différents parc à thèmes. Sa célébrité provient de son rôle dans les films Sauvez Willy, qui ont attiré l’attention sur ses conditions de vie en captivité et les maladies que celles-ci avaient entrainé, mobilisant une fondation pour lui rendre sa liberté.

Après une phase de soin en Oregon, Keiko a été transporté jusqu’à l’île d’Heimaey par un avion de l’US Air Force et a progressivement réappris à vivre en liberté. Après plusieurs années, il a quitté cette île pour traverser l’Atlantique nord et réapparaitre en Norvège. L’orque est décédé à l’âge de 27 ans le 12 décembre 2003, probablement des suites d’une pneumonie, dans le fjord norvégien d’Arasvik, près de Halsa. Un cairn indique l’emplacement où il a été enterré, sur la plage de Taknes.

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Lolita : 6,10 m de long, 3,2 t, quarante années en captivité. Le 8 août 1970, Lolita est capturée à Penn Gove, dans le détroit de Puget, aux États-Unis (Etat de Washington). Elle fait alors partie d’un groupe de sept jeunes spécimens capturés et vendus à des parcs d’attraction à travers le monde. Cette capture est réalisée par Ted Griffin et Don Goldberry, des spécialistes dans les opérations de capture qui mènent alors une grande campagne, nommée Namu Inc, qui a pour conséquence la mise en captivité d’environ quatre-vingts orques.

Tokitae, premier nom donné au mammifère après sa capture, est acquis par le delphinarium du Miami Seaquarium grâce à l’intervention de l’un de ses vétérinaires, le Dr. Jesse White, pour 6 000 dollars (mais certaines sources avancent le chiffre de 20 000 dollars). À son arrivée au Seaquarium, Tokitea rejoint une autre orque, un mâle nommé Hugo qui a été capturé et intégré au delphinarium deux ans avant l’arrivée de la femelle. Le nom de Tokitae est alors changé en Lolita d’après celui de l’héroïne du roman de Vladimir Nabokov.

Lolita et Hugo passent dix années ensemble dans le «Whale Bowl», petit bassin d’une longueur d’environ 24 m pour une largeur de 18 m. Durant cette période, le couple s’accouple plusieurs fois, mais sans que les animaux se reproduisent. Hugo meurt le 4 mars 1980, à la suite de nombreux traumatismes crâniens dus aux impacts répétés de sa tête contre les parois du bassin (actes suicidaires). Depuis cet événement, Lolita reste la seule orque de ce delphinarium et vit avec les dauphins à flancs blancs du Pacifique.

Depuis que Lolita est devenue la principale attraction du Seaquarium de Miami, elle est un symbole et une cause à défendre pour les activistes. En 2008, Lolita est le sujet d’un documentaire intitulé «Lolita: Slave to entertainment» (Lolita: esclave du divertissement), dans lequel de nombreux activistes comme Ric O’Barry, prennent la parole pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des conditions de vie déplorables de l’animal et pour demander sa réintroduction en milieu naturel.

En novembre 2011, l’ALDF (Animal Legal Defense Fund), le PETA et trois personnes initient une action en justice contre le National Marine Fisheries Service (NMFS) pour mettre fin à l’exception que représente la non-prise en compte du cas de Lolita dans le Endangered Species Act (ESA), loi qui traite de la protection des orques sur la côte ouest des États-Unis. Le NMFS partagea néanmoins rapidement la position des groupes de défense des animaux et annonce que le cas de Lolita serait réintégré dans le périmètre de la loi ESA d’ici à 2015.

Grâce à une pétition internationale, Lolita bénéficie désormais de la même protection que celle que la loi accorde au reste de sa famille libre. La lettre affirme que l’emprisonnement de Lolita au Seaquarium est une « prise » illégale (c’est à dire qu’elle est maltraitée, harcelée et / ou blessée) en violation de l’ESA.

PETA, ALDF, Orca NetWork et d’autres défenseurs de Lolita dans le monde militent depuis des années pour que l’orque solitaire soit transférée dans le sanctuaire qui l’attend au large des îles San Juan (État de Washington). Elle pourrait y interagir avec son pod famillial et le rejoindre à terme. En liberté, les orques résidentes du Sud passent souvent toute leur vie avec leur mère. Lolita a semblé reconnaître les appels de son pod des décennies après sa capture et sa mère, Ocean Sun, 86 ans, serait là pour l’accueillir. À cet égard, Lolita est considérée pour beaucoup comme la meilleure candidate à la réhabilitation parmi toutes les orques captives des USA.

 

Luna : «Que se passe-t-il lorsqu’une orque sauvage tente de faire ami-ami avec les hommes, pas pour de la nourriture, mais juste pour avoir de la compagnie ? Les hommes devraient-ils l’accueillir ou lui tourner le dos ? »

Saving Luna est l’histoire vraie d’une telle orque, surnommée Luna. En 2001, alors qu’il n’était encore qu’un bébé, Luna s’est retrouvé isolé dans Nootka Sound, sur la côte ouest de l’île de Vancouver, à plus de 200 miles de sa famille. Les orques vivent toute leur vie au sein de leur famille mais Luna s’était perdu.

Sans les autres membres de sa famille, Luna a tenté de se lier à des hommes. Mais la loi et la science ont indiqué à ceux-ci de se tenir à bonne distance. Cependant, le même instinct social qui a poussé Luna à rechercher des compagnons chez les humains, a poussé ces derniers à rechercher son contact, en dépit de la loi.

Quand Luna s’est rapproché des humains, il est devenu à la fois révéré et craint. Pour les membres de la Nation Mowachaht-Muchalaht il était l’incarnation de leur chef qui venait de décéder. Pour les navigateurs il était un copain pataud. Pour les écolos il était une cause à défendre. Pour les scientifiques, il représentait des soucis et pour les officiels, il était un danger. Tandis que les conflits et la controverse commençaient à entacher les eaux calmes de Nootka Sound, Luna devenait un symbole de la beauté la plus sauvage de notre monde : facile à aimer, difficile à sauver.

Luna est mort en mars 2006, sans avoir rejoint sa famille, en jouant avec l’hélice d’un bateau-pilote. Malgré tous les efforts de ses amis et de ses ennemis, probablement à cause de cet engouement des hommes pour les animaux familiers, sans doute parce qu’ils n’ont jamais appris à mettre leurs désirs d’amour inconditionnel de côté…

Pour ceux qui ont vécu le succès de la réintégration de Springer, un autre bébé orque perdu, dans sa famille, l’histoire de Luna est un incroyable gâchis.

Les deux journalistes qui ont couvert les évènements autour de Luna (Suzanne Chisholm et Michael Parfit) ont réalisé un documentaire sur cette histoire («Saving Luna» – «Luna, l’orque qui aimait les hommes» pour la version française) qui a remporté de nombreux prix. (orcaeyes.blogspot.fr).

 

 

Springer : Springer, une orque orpheline de 2 ans, récupérée, soignée puis relâchée dans sa famille d’origine par le département des Pêches et Océans au Canada en 2002.

Granny est le prénom de l’orque la plus vieille connue à ce jour. Agée de 104 ans.

 

Fungie : grand dauphin mâle ayant élu domicile depuis 1984 au large de la ville de Dingle, en Irlande. Il pèse 350 kg et mesure 3,80 m. Totalement libre, il se montre très convivial et suit régulièrement les bateaux qui lui rendent visite, exécutant même souvent des galipettes. Devenu une mascotte de la cité, il attire les touristes qui tentent de l’apercevoir. Des promenades en bateau sont même spécialement organisées pour l’approcher. Fungie possède une statue à son effigie en ville.

 

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Les dauphins ambassadeurs comme Fungie sont nommés ainsi en raison de leur tendance à s’approcher des côtes, jusque dans les ports ou sur les plages, et rechercher le contact avec l’homme. Avides de caresses et de jeux, ils s’approchent sans crainte, au point de devenir de véritables vedettes locales.

Plusieurs dauphins ambassadeurs fréquentent les eaux françaises, les plus célèbres étant Dony/Randy et Jean-Floch.

Dony/Randy, qui se déplace beaucoup le long du littoral atlantique, avec de nombreux séjours à proximité des côtes bretonnes, et va même parfois jusqu’en Belgique et en Hollande.

Jean-Floch, qui s’est sédentarisé sur le littoral breton et plus particulièrement au Cap Sizun (Finistère). Jean-Floch’ a quitté les côtes bretonnes depuis 2009, il aurait été observé à cette époque en Galice au nord de l’Espagne.

N’hésitez pas à vous informer de manière encore plus approfondie en visitant l’excellent site dauphinlibre.be, tenu par Yvon Godefroid.

© David Delpouy – Réseau-Cétacés

© Photo à la Une – Sandra Guyomard – Réseau-Cétacés

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