#LibertéDauphins – Captivité des cétacés

La nature complexe des cétacés ne peut être appréhendée en bassin.

En fermant les yeux sur la souffrance imposée aux cétacés captifs nous nous rendons complices d’une industrie lucrative et létale…

Aussi grands qu’ils puissent être, les bassins de captivité des delphinariums ne répondent en rien aux besoins physiologiques des cétacés :

En liberté, orques et dauphins peuvent parcourir plus de 100 km par jour. Pour atteindre la même distance qu’en milieu naturel, une orque du Marineland d’Antibes devrait effectuer 1236 allers-retours dans son bassin !

Les dauphins sauvages de Sarasota (Floride), par exemple, consacrent 63 à 76 % de leur temps à se déplacer.

En liberté, les plongées les moins profondes des orques se situent entre 7,5 et 50 m ; les plongées les plus profondes se situent, quant à elles, à 368 m avec des plongées records enregistrées à 767,50 m ! La profondeur du bassin d’Antibes est de 11 m

Chez les dauphins libres, on observe des plongées régulières à plus de 450 m sur des durées supérieures à 5 mn.

Sources :

Wells R.S. et al, (2013), Evaluation of Potential Protective Factors Against Metabolic Syndrome in Bottlenose Dolphins: Feeding and Activity Patterns of Dolphins in Sarasota Bay, Florida, Front. Endocrinol., https://doi.org/10.3389/fendo.2013.00139

https://www.whaleresearch.com

Small R.J. et al, (1995) Survival of Five Species of Captive Marine Mammals, Marine Mammal Science 11(2):209-226 ; Marino L, Frohoff T (2011) Towards a New Paradigm of Non-Captive Research on Cetacean Cognition. PLoS ONE 6(9): e24121

Reisinger R.R et al, (2015), Movement and Diving of Killer Whales (Orcinus orca) at a Southern Ocean Archipelago, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 473:90-102

Klatsky L.J. et al, (2007), Offshore Bottlenose Dolphins (Tursiops truncatus) : Movement and Dive Behavior Near The Bermuda Pedestal, Journal of Mammalogy, 88(1):59-66)

Protégés des menaces potentielles en milieu naturel, les cétacés devraient alors vivre plus longtemps en captivité, mais ce n’est pas le cas.

La NOAA (l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique) estime que la durée de vie moyenne du grand dauphin sauvage s’étend de 40 à 60 ans (plus de 50 ans selon Wells et Scott, (1999)). En captivité, la durée de vie moyenne est estimée à 25 ans et la durée de vie maximale est estimée à 45 ans.

Concernant les orques, les delphinariums comparent l’espérance de vie des individus captifs à l’espérance de vie de populations sauvages particulièrement menacées :  les orques résidentes du Sud en Colombie-Britannique, qui sont en danger d’extinction (captures dans les années 70-80, manque de nourriture, pollution de l’eau et nuisances sonores), et celles du Nord, qui sont classées comme « menacées ». À titre indicatif, selon Robeck et al., (2015), les orques captives de Seaworld ont une espérance de vie moyenne de 41,6 ans ; elles est de 29 ans pour les orques résidentes du Sud et de 42,3 ans pour les résidentes du Nord. Selon la NOAA, la durée de vie moyenne d’une orque sauvage est de 50 à 60 ans pour les femelles et de 30 à 50 ans pour les mâles. 

La captivité et les soins journaliers apportés devraient permettre aux animaux de vivre plus longtemps ! Mais ce n’est pas le cas. Ce simple constat permet donc d’affirmer que l’industrie de la captivité, toute aussi létale – voire plus – que la conjonction de menaces auxquelles les individus sauvages sont confrontés (prises accidentelles dans les filets de pêche, raréfaction des ressources alimentaires, pollution etc…)

Le lien entre l’industrie de la captivité et la chasse au dauphin au Japon :

Au Japon, la chasse au dauphin perdure à cause de l’industrie de la captivité. En effet, les chasses à des fins purement alimentaires ne seraient pas rentables. Subventionner les massacres permet aux delphinariums de sélectionner certains individus afin de les exporter dans le Monde entier.

Sur la saison de chasse 2020/2021 à Taïji, au Japon, il a fallu capturer 687 dauphins pour en exporter 140 dans les delphinariums ayant passé commande, 547 d’entre eux jugés « sans valeur marchande » pour l’industrie de la captivité ont été massacrés pour la consommation alimentaire.

Ne vous rendez pas complices de ces massacres, boycottez les usines de spectacles à dauphins !

Si les delphinariums ferment, que faire des cétacés captifs ?

Le dressage en bassin consiste à briser la nature même de l’animal et à le rendre totalement dépendant, pour la nourriture notamment. C’est pourquoi, il n’est pas envisageable de libérer tous les cétacés captifs ; en revanche, nous demandons à ce que les cétacés – jugés non réhabilitables – soient placés dans des refuges marins, des baies fermées en milieu naturel où les « performances artistiques » ne leur seront plus imposées.

Quelle est la situation des cétacés captifs en France ?

Rappelons tout d’abord que, dans le Monde, 3603 cétacés sont détenus en captivité dans 336 parcs de loisirs de 54 pays : 3029 dauphins (84 du total), 59 orques, 366 bélugas, 13 globicéphales et 136 autres cétacés. Source : rapport « Behind the smile – The multi-billion dollar dolphin entertainment industry » (« Derrière le sourire – L’industrie multimilliardaire des delphinariums ») de l’ONG World Animal Protection, 2019. Le site Ceta-base propose une base de données, en anglais, régulièrement mise à jour de la population captive mondiale de cétacés.

La France compte 2 delphinariums : le  Marineland d’Antibes (06) et la  Cité Marine de Planète Sauvage (44).

Le 18 novembre 2021, la France a reconnu officiellement la souffrance des cétacés captifs et a adopté la loi visant à lutter contre la maltraitance animale. Entre autres avancées significatives pour le bien-être animal, cette loi interdit les spectacles de cétacés dans les 5 ans à venir. En revanche, elle permet la détention de cétacés à des fins de « recherche scientifique » en cas d’homologation ministérielle. Point sur lequel l’équipe de Réseau-Cétacés reste vigilante.

Réseau-Cétacés mène, depuis 1989, de nombreuses actions pour mobiliser le grand public – y compris les enfants, les médias et les politiques sur la problématique des cétacés en captivité. Nous travaillons d’ailleurs depuis 2015 avec le gouvernement français sur la fermeture des delphinariums et le placement des cétacés captifs au sein d’un refuge marin. Pour en savoir plus à ce sujet, n’hésitez pas à consulter notre dossier de Presse qui reprend les principales actions menées avant l’adoption de la loi :

Pour aller plus loin…

« The Cove, la Baie de la Honte » – oscarisé en 2010, produit en France par Luc Besson. Ce documentaire, dont le personnage principal – Ric O’Barry – est un ancien dresseur de dauphins, lève le voile sur la chasse annuelle au dauphin au Japon pratiquée avec la complicité de l’industrie de la captivité.

« Blackfish, l’Orque Tueuse » (2013), le film qui fait plonger SeaWorld, revient sur l’histoire de Tilikum – orque capturée en milieu naturel et détenue par SeaWorld – impliquée dans le décès de 3 personnes. Plusieurs anciens employés de l’industrie de la captivité y livrent de bouleversants témoignages.

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