Quatre espèces de baleines franches se partagent la planète, toutes en danger d’extinction. La découverte inattendue d’une nouvelle population dans une ancienne zone de pêche du cétacé apporte un nouvel espoir aux scientifiques.

 

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La baleine franche est ainsi appelée parce qu’au contraire d’autres espèces, telles le rorqual ou même le cachalot, la haute teneur en graisse de son organisme permet au corps de flotter longtemps une fois l’animal abattu. A l’époque de la chasse, il était ainsi possible de la marquer au moyen d’un fanion, comme un sommet conquis, puis d’enchaîner les prises avant de les hisser une à une sur le baleinier afin de les débiter. Bien entendu, cette caractéristique a aussi failli provoquer la disparition des baleines franches…

Quatre espèces sont réunies sous cette appellation. Eubalaena glacialis, dans l’Atlantique nord, Eubalaena japonica, dans le Pacifique nord, Eubalaena australis, autour du cercle polaire austral, et Balaena mysticetus, dans les eaux arctiques. Aussi appelée baleine de Biscaye, E. glacialis est la plus menacée des quatre et est considérée comme en grand danger d’extinction. Durant les cinquante dernières années, seuls deux spécimens avaient été aperçus dans l’ancienne zone de pêche de Cap Farvel (ou Cape Farewell Ground), située à l’extrême sud du Groenland, tandis que la population mondiale de l’espèce était estimée au maximum à 350 individus.

Une lueur d’espoir

Mais voilà que soudain, des cris d’appel caractéristiques de ces animaux ont été enregistrés, contre toute attente, dans un ancien territoire de chasse situé au sud-est de l’île. Ce résultat a été obtenu à la suite de l’installation d’enregistreurs automatiques immergés à Cap Farvel même par l’équipe du professeur David Mellinger, de l’Université d’Etat de l’Oregon, et qui a détecté plus de deux mille appels distincts de baleines franches. L’équipe de scientifiques estime que ces sons pourraient avoir été produits par au moins trois baleines, peut-être plus. « Il y a peut-être plus de baleines là-bas qu’on ne le pense », avance David Mellinger, qui ajoute que soit ces animaux ont toujours été là, soit ils sont revenus réoccuper la zone où ils prospéraient avant que leur groupe soit entièrement anéanti. Quoi qu’il en soit, cette découverte est encourageante pour l’avenir de l’espèce, en démontrant une force de réadaptation certaine à un territoire d’où elle avait été jadis entièrement exterminée. Mais les dangers guettant l’espèce ne sont pas nuls pour autant, même si la chasse a cessé dans la région. En effet, le réchauffement climatique prédit que la glace du Pôle nord devrait entièrement disparaître d’ici quelques dizaines d’années, ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles routes maritimes… qui recouperaient le chemin migratoire des baleines. Or, les collisions des navires avec les cétacés constituent une des plus importantes causes de la mortalité liée aux activités humaines de ces animaux qui, sans cela, peuvent vivre jusqu’à 130 ans et dont la maturité sexuelle est particulièrement tardive.

Source : FUTURA ENVIRONNEMENT

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