Qu’est-ce qui est rose avec des yeux rouges, et nage dans un chenal de Louisiane ?
Un dauphin albinos, phénomène extrêmement rare.
Les grands dauphins (Tursiops truncatus) sont courants dans le chenal Calcasieu en Louisiane : ils se nourrissent dans les eaux profondes et jouent dans les vagues provoquées par les bateaux. Alors quand un dauphin rose saute au milieu de ses congénères gris, il se remarque immédiatement. Cet animal serait le 14e cas recensé dans le monde, et le troisième dans le golfe du Mexique, d’après la biologiste Dagmar Fertl de Plano (Texas). Ce dauphin rose avait été vu bébé pour la première fois par Wesley Lockard en juin 2007.
Alors qu’il pêchait avec des membres de sa famille, il a été surpris par la vision de l’animal. « Quelque chose sort de l’eau et vous vous dites : ‘Oh ! Est-ce que je viens de…?’. Et il ressort de l’eau et vous réalisez : « Mais oui, je viens de voir un dauphin rose ! », raconte-t-il. Désormais, le mammifère fait partie de la vie du chenal sud du lac Charles, au même titre que les bateaux et les pêcheurs. « Nous le voyons régulièrement », confirme Roddy Blackburn, capitaine d’un bateau qui convoie les pilotes jusqu’aux bateaux ayant besoin d’aide dans le chenal. Mais voir le dauphin rose, qui aurait aujourd’hui deux ans et demi, demande de la patience. Michael Harbison, biologiste au Département de la pêche et de la faune de Louisiane, l’a aperçu plusieurs fois, mais quand il ne le cherchait pas ! Il a effectué deux sorties, dont une de dix heures, pour tenter de l’apercevoir. En vain.
Ce phénomène de la nature se promène habituellement avec quatre adultes, et doit partager son temps entre le golfe et le chenal, avance M. Harbison. En règle générale, les dauphins montent à la surface pendant quelques secondes pour respirer, puis replongent dix minutes, avançant d’environ 800 mètres ou plus, a-t-il ajouté. Cinq jours après avoir été signalé pour la première fois il y a deux ans, le dauphin a été récemment observé pendant 90 minutes par le pêcheur Randy Smith, qui l’a vu accompagner un animal adulte, sans doute sa mère.
La biologiste Mandy Tumlin, collègue de Michael Harbison, espère que les gens relateront leur rencontre avec le dauphin avec le plus de détails possibles pour les autorités. Mais ils doivent se tenir à une distance d’au moins 45 mètres et se contenter de le regarder une demi-heure pour que l’animal ne s’habitue pas à la présence humaine, a-t-elle souligné. Aucune étude particulière n’est prévue, mais les observations pourront aider à suivre le parcours de l’animal. « Il est tellement rare que nous essayons de recueillir le maximum d’information à son sujet », a-t-elle noté. « Nous voulons vraiment le protéger ». AP
Source : NouvelObs.com – Publié le 26 Juin 2009
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