A l’occasion du 18e Congrès biennal international sur la biologie des mammifères marins qui s’est tenu mi-octobre à Québec, l’impact des bruits produits par l’homme sur les fonds marins est revenu sur le devant de la scène. Après avoir étudié pendant des années certaines espèces comme les baleines bleues de l’Atlantique ou les bélugas de certaines régions du Canada, des biologistes internationaux ont en effet constaté que les mammifères n’avaient pas retrouvé leur taux de reproduction naturelle antérieur, malgré l’interdiction de la chasse à la baleine.
Leur conclusion : c’est » l’empreinte acoustique » de l’homme – transport, tourisme, exploitation pétrolière, sonars, etc.- qui est en cause.
Yvan Simard, spécialiste en acoustique marine à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (Est du Canada) rappelle que des études montrent « qu’à cause de niveaux élevés de bruits, des endroits ont été désertés » par les cétacés. « Leur habitat acoustique est de plus en plus envahi par l’activité humaine, confirme Robert Michaud, biologiste canadien et co-président du congrès. Le Commandant Cousteau a dit un jour « La mer, c’est le monde du silence », mais c’est tout le contraire ! » La pollution sonore n’influe pas seulement sur la reproduction : les mammifères marins utilisent également leur ouïe pour communiquer entre eux, chasser, localiser leurs congénères ou encore repérer leurs prédateurs. Or, selon Ian Mc Quinn, chef du laboratoire d’hydroacoustique d’un institut du ministère canadien des Pêches et des Océans, le bruit « peut les rendre sourds ».
Face à ce phénomène, l’Organisation maritime internationale a proposé en 2008 de réduire de moitié, d’ici dix ans, la quantité de bruits introduits par la navigation.
Source : AFP