Les essais de répulsifs acoustiques à cétacés « pingers », boycottés par les pêcheurs, sont décevants en mer d’Iroise. 

Les répulsifs acoustiques, obligatoires depuis 2004 sur les filets de fond, sont inefficaces, selon une étude réalisée dans le parc marin d’Iroise, dont l’Ifremer divulgue les premiers résultats.

Une déception après le succès de dispositifs comparables sur les chaluts pélagiques. Leurs émissions, elles aussi désagréables aux oreilles sensibles des mammifères marins, permettent de réduire de 50 % à 70 % les captures accidentelles.

En un an, des observateurs de l’Ifremer ont assisté aux levées de 612 kilomètres de filets à lotte lors de 42 marées de 10 navires du Conquet et d’Audierne. 150 kilomètres étaient équipés de dispositifs acoustiques (pingers) destinés à éloigner les mammifères. On n’a enregistré que sept captures accidentelles, cinq de marsouins et deux de phoques gris. Surprise, ce sont les filets équipés des répulsifs acoustiques qui ont été les plus destructeurs : deux des marsouins et les deux phoques.


Marsouin commun (C) Erik Christensen

 300 € au kilomètre

Dans son rapport, le biologiste Yvon Morizur reste prudent. Tirer des conclusions d’un nombre aussi réduit de captures peut être hâtif. Il souhaite une étude à plus grande échelle, notamment avec les Danois. Il se demande, par exemple, si l’un des trois types de pingers expérimentés pour éloigner dauphins et marsouins n’aurait pas la capacité d’attirer les phoques.

L’étude confirme ce que disait l’Institut maritime de prévention, il y a trois ans, c’est-à-dire que les pingers sont peu endurants – il faut les changer souvent – et parfois dangereux lorsqu’ils éclatent contre la coque du bateau.

Tout cela pour un coût important, de 300 € au kilomètre de filet, chaque année. Un onze mètres en mouille couramment 50 kilomètres, mais ne capture en moyenne que 11 marsouins par an.

Premières réactions de pêcheurs : « Autant de dépense pour si peu de captures accidentelles, est-ce nécessaire ? » Difficile toutefois de convaincre les écologistes qu’il faut abroger le règlement de 2004. La mise au point de répulsifs efficaces reste donc pour le moment à l’ordre du jour.

Source : Ouest France (31.10.09)

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