Un groupe important d’une rare et mystérieuse espèce de baleine à bec a été observé au large de l’Antarctique. Le groupe constitué d’une soixantaine de bérardies d’Arnoux, ou baleines à bec d’Arnoux (Berardius arnuxii), a été photographié dans les eaux du détroit de Gerlache. Cette espèce, aux mœurs mystérieuses, est très peu connue et peu d’individus vivants ont été observés à proximité des côtes. Il s’agit du plus grand groupe jamais observé par les scientifiques et de la première observation d’un comportement de socialisation en groupe chez l’espèce. Il existe un grand nombre d’espèces de baleines à bec, qui restent les cétacés les moins connus des scientifiques. La famille des Ziphiidae compte une vingtaine d’espèces, dont certaines n’ont été identifiées que durant ces dernières décennies. Les baleines à bec fréquentent généralement les eaux profondes où elles se nourrissent. Elles se caractérisent également par une dentition particulière, dont les canines inférieures percent ou recouvrent parfois les mandibules supérieures chez des mâles. La bérardie d’Arnoux, et une autre espèce proche, la bérardie de Baird (Berardius bairdii), comptent parmi les plus grandes baleines à bec. Les scientifiques disposent de très peu de données sur les exigences écologiques ou sur la distribution des baleines à bec d’Arnoux. Des individus sont parfois observés par les chercheurs à bord de bateaux de recensements dans les eaux circumpolaires de l’Antarctique.

Le 5 mai dernier, une équipe de chercheurs de la Duke University, à bord du bateau de recherche ARSV LM Gould, a observé environ 60 bérardies d’Arnoux à proximité de l’embouchure du Schollaert Channel, entre les îles de Brabant et de Cuverville, dans le détroit de Gerlache en Antarctique.

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Les cétacés, de couleur foncée et de 5-8 mètres, caractérisés par un petit aileron dorsal situé près de la queue, étaient alignés sur une distance de plusieurs kilomètres. Les baleines à bec semblaient socialiser en surface, et montraient un comportement tactile, faisant surface rapidement et frappant la surface de l’eau de leur queue.

En juin, l’équipe observa également un second groupe de bérardies d’Arnoux, d’au moins 25 individus. La présence de cette espèce dans le détroit de Gerlach, qui comprend des canaux et des canyons sous-marins d’une profondeur maximale de 1500 mètres, et se situe à plus de 150 kilomètres du bord de la plateforme continentale, suggère que la Berardie d’Arnoux pourrait fréquenter les régions côtières comme la haute mer.

Les données relatives à cette observation ont été publiées par l’équipe de biologistes marins dans le journal scientifique « Marine Mammal Science ».

Source : bbc.co.uk 

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