Chaque année, des milliers de personnes prennent la mer à bord des bateaux de whale-watching à Cap Ann, avec l’espoir d’apercevoir de près l’un des plus grands mammifères de la planète. Cependant, l’impact à long terme de l’exposition de ces baleines protégées aux visites était jusqu’à maintenant peu connu.

Une nouvelle étude publiée par les scientifiques du Centre des Baleines de Nouvelle-Angleterre, basé à Gloucester, indique qu’une forte exposition à l’observation n’a pas d’impact négatif sur la reproduction des baleines à bosse (Megaptera novaengliae) dans les eaux locales. Les résultats seront publiés dans le journal scientifique Biological Conservation.

Mason Weinrich, chef scientifique au Centre des Baleines et auteur senior de l’étude, a noté que le whale watching est devenu l’une des industries touristiques les plus importantes, sans qu’aucune régulation majeure n’ait été établie pour contrôler l’activité. L’objectif de son étude était par conséquent d’évaluer l’impact du whale watching sur le long terme, et non à court terme, sur les cétacés. Le Centre d’Etude des Baleines, basé à Harbor Loop, étudie les baleines à bosse depuis 1979, utilisant à la fois les bateaux d’observation et les bateaux de recherche. Chaque baleine à bosse peut être identifiée par des marques naturelles présentes à la fois sur la partie ventrale de leur queue et sur leur aileron dorsal. La base de données répertorie 200 femelles sexuellement matures et plus de 500 baleineaux. Leur comportement a été observé dans la partie sud du Golfe du Maine entre avril et novembre, de 1980 à 2006. En utilisant trente ans de données collectées chaque année, les scientifiques peuvent évaluer à quelle fréquence chaque baleine a été observée et déterminer si les baleines ciblées par les whale watchers sont un succès reproductif similaire aux baleines moins exposées, en comparant la fréquence de mise-bas de ces baleines, et le pourcentage de survie de ces baleineaux ayant survécu au moins 2 ans après le sevrage.

Les résultats n’ont pas montré d’impact négatif significatif du whale watching sur la reproduction des cétacés, sur aucun des paramètres examinés. Ceci ne signifie pas que le whale watching est bon pour les baleines, mais qu’elles évoluent dans un environnement favorable au sein du sanctuaire marin national de Stellwagen Bank. Les bateaux d’observation dans le Golfe du Maine suivent volontairement un code de conduite local ou des lignes de conduite officiellement émises par le National Marine Fisheries Service, l’agence fédérale chargée de la gestion des populations de baleines dans les eaux territoriales des États-Unis. Cependant, une étude de 2007 a montré que les bateaux d’observation ne suivaient pas toujours le code de conduite fédéral, particulièrement concernant les limitations de vitesse.

Les incidents impliquant baleines et bateaux commerciaux au large des côtes du Massachusetts sont suivis par des plaintes systématiques ; si les baleines se prennent accidentellement dans les filets, les pêcheurs ne doivent pas tenter de les démêler illégalement – ceci constituerait une violation de l’Acte fédéral sur les Espèces en danger et de l’Acte de la protection des mammifères marins – ils ont l’obligation d’appeler un professionnel licencié de sauvetage de mammifères marins. Ces équipes de « démêlage » possèdent des permis spéciaux délivrés par le NMFS. Des poursuites fédérales ont aussi été menées contre des navigants pour avoir heurté des baleines avec leurs embarcations..

Bien que ces résultats soient rassurants, l’exposition à long-terme au whale watching et autre trafic maritime peut avoir un impact sur les individus en causant des dommages auditifs ou un stress chronique, menant éventuellement à une diminution de leur capacité à survivre.

 

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Source :  gloucestertimes.com

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