L’acidification des océans provoquée par l’augmentation du CO2 qu’ils absorbent va les rendre de plus en plus bruyants, perturbant la vie des mammifères marins comme les baleines et les dauphins qui risquent de se retrouver sourds et de s’échouer, selon une étude publiée dimanche 20 décembre 2009 dans Nature Geoscience.
Les éléments naturels, comme les vagues et la faune marine, produisent des sons à basses fréquences qui se propagent dans l’eau. L’activité humaine produit elle aussi des sons à travers la navigation, la construction et les sonars.
Selon les océanographes Tatiana Ilyina et Richard Zeebe, de l’université d’Hawaï, ainsi que Peter Brewer, de l’Institut de recherche de l’aquarium de Monterrey en Californie, ces sons dépendent de la concentration dans l’eau de certains composés chimiques comme le sulfate de magnésium, l’acide borique et les ions carbonés. La concentration de ces composés dans l’eau est directement liée à son acidité, mesurée par le PH.
Et c’est bien là le problème : le PH des océans, qui diminue depuis les débuts de la révolution industrielle, pourrait chuter six fois plus d’ici à la fin du siècle.
Aujourd’hui, les océans absorbent moins bien les sons qui se répandent alors mieux dans l’eau. « L’absorption du son pourrait par conséquent être diminuée jusqu’à 60 % dans les hautes latitudes », prévoient les scientifiques qui soulignent dans la dernière édition de Nature Geosciences que l’Atlantique Nord figure parmi les régions particulièrement concernées à cause d’une forte activité industrielle.
Ainsi, l’acidification des océans provoquée par l’augmentation du CO2 qu’ils absorbent va les rendre de plus en plus bruyants, perturbant la vie des mammifères marins comme les baleines et les dauphins.
Adieu la baleine de l’Atlantique Nord qui se retrouve déjà depuis des années sur la liste des espèces en voie de disparition !
Une affectation sur toute la vie marine
Selon l’étude : « des niveaux élevés de sons à basses fréquences pourraient avoir des effets biologiques et comportementaux sur la faune marine, comme l’échouage en masse de cétacés sur les plages et une surdité temporaire chez les dauphins liée à l’utilisation de sonars à fréquences moyennes pour des essais militaires « .
Les baleines à bosse ou les bélugas seraient alors en exil. Dérangés par le bruit des bateaux passant à proximité de leurs zones d’habitat, ces espèces pourraient les abandonner.
Comme les sons se propagent mieux dans une eau plus acide, certains animaux communiqueraient sur de plus longues distances… avec des conséquences encore inconnues.
Cette acidification ne fait pas de distinction parmi ses victimes. Elle touche aussi bien les organismes marins à travers leur chaîne alimentaire (moindre calcification du plancton), que les plus grosses espèces comme les baleines, concluent les chercheurs.
Source : bioaddict.fr