Peu de villes dans le monde peuvent offrir à leurs habitants comme à leurs visiteurs, un immense espace naturel encore préservé, situé les pieds dans l’eau et accessible en quelques minutes au départ de leur centre urbain.

Une opportunité encore plus exceptionnelle lorsqu’il s’agit d’une cité portuaire, deuxième ville de l’un des pays les plus développés de la planète et capitale régionale de plus d’un million d’habitants. C’est pourtant le cas de Marseille et des quatre communes voisines concernées (Cassis, la Ciotat, Ceyreste, Roquefort-La-Bédoule).

Un espace fréquenté par plus de deux millions de visiteurs chaque année qui n’ont pas forcément les connaissances ni la conscience nécessaire pour mener eux-mêmes, à leur niveau et de manière individuelle, des actions de protection efficaces et durables du site. D’où l’idée d’un parc national géré par un organisme dédié, assisté d’un conseil scientifique en liaison avec les opérateurs locaux.

Ce futur parc dont les premières bases viennent d’être posées avec la publication de l’avant-projet de la charte qui s’imposera à tous (La Provence des 17 et 18 juin), s’étend sur une superficie de près de 60000 hectares. Son « cœur marin » représente à lui seul les 4/5e d’un territoire de protection borné, à l’Est, par l’archipel du Frioul (Marseille) et à l’Ouest, par l’Île de Verte (La Ciotat) et dont les franges latérales se prolongent jusqu’à 10 milles au large (18km).

Il est vrai que la partie marine du futur parc constitue l’un de ses principaux centres d’attraction. Parmi les espèces marines qui y ont élu domicile, plus d’une soixantaine est qualifiée « d’un grand intérêt patrimonial ». Il s’agit notamment d’animaux rares ou endémiques (spécifiques à ce territoire) comme les éponges des grottes, l’oursin diadème, la grande nacre, deux espèces d’hippocampes, le mérou brun et le corb.

Plus au large mais à moins de 20km de la côte, il n’est pas rare d’observer nageant entre deux eaux la tortue caouanne, le grand dauphin, le dauphin bleu et blanc ou le rorqual commun, mais aussi parfois le rorqual à museau pointu, le cachalot, le dauphin de Risso ou le globicéphale noir.


Dauphin bleu et blanc- (C) Fondation Nicolas Hulot_Flickr.jpg 

Sans compter les innombrables irrégularités du relief sous-marin qui ont donné naissance à des grottes, des arches, des cavités et des tombants de coralligène, cet extraordinaire microcosme où s’entremêlent animaux et végétaux marins. Sans oublier l’apport des épaves et des récents récifs artificiels colonisés par d’incalculables organismes vivants, ni celui du fameux herbier de posidonie, ces prairies de plantes sous-marines considérées comme le poumon vert de la Méditerranée.

Quant à la partie terrestre du parc (11200 ha), elle abrite une faune et une flore tout aussi riche et diversifiée. Un environnement minéral d’une beauté sauvage qui se compose d’une dizaine d’îles et d’îlots, et de deux territoires séparés par le centre urbain de la ville de Cassis.

Dans cette succession d’éboulis, de falaises abruptes et bien sûr de calanques dont le futur parc tire son nom, vivent de nombreuses espèces elles aussi protégées, rares ou endémiques.

Source : laprovence.com (29.06.10)

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