Si la première nageoire de la saison a bien été aperçue au mois de mai, il semble que le reste des troupes ait attendu des eaux plus fraîches pour venir batifoler autour de l’île. Et ce week-end, les baleines ont fait une apparition massive, essentiellement sur la côte ouest. “Clairement depuis quelques jours, on est entré dans le vif du sujet” confirme Laurent Mouysset pour l’association Globice. “Les signalements se multiplient. Dimanche on en a compté une dizaine sur le bassin de Saint-Gilles, trois sur Saint-Denis et quatre à Petite île”. Les journées de lundi et mardi également ont été riches en observations dans les zones de Saint-Leu et de Trois-Bassins. Enfin semblent dire les observateurs assidus. Car les cétacés sont légèrement en retard si l’on se réfère à leur calendrier 2009. “Effectivement on a un décalage. Mais la première observation en mai a un peu trompé tout le monde car cette baleine solitaire était, elle, pour le coup très en avance” analyse Laurent Mouysset. Comme Globice, l’Omar confirme le démarrage en trombe de la saison. “Ces trois derniers jours, ce sont entre 3 et 8 baleines différentes qui sont observées par jour, de St-Denis à St-Pierre” assure Michael Rard.

-(C)g-Na.jpg

Le spectacle derrière la barrière

Alors qu’un seul baleineau a été repéré pour le moment, logique puisque les baleines mettront bas tout au long de la saison, de nombreux groupes sont observés chaque jour. A l’image du trio qui a donné un véritable récital de sauts dimanche à Saint-Leu, à quelques mètres seulement de la barrière de corail. Difficile d’analyser cette tendance selon le spécialiste de Globice. “Il y a plusieurs interprétations possibles. Soit des mâles qui se rapprochent des femelles, soit des regroupements d’escorte autour des petits. Il faut savoir que contrairement aux animaux terrestres, on ne peut dispose pas d’un catalogue très précis de comportements. En mer, les observations sont plus difficiles”. Laurent Mouysset explique cependant ces longues séquences de sauts et de mouvements de nageoires. “Il peut s’agir d’intimidations entre mâles ou de réflexes à l’approche d’un bateau. Elles le font également face à des prédateurs mais ici aussi prêt de la côte, non, elles n’en ont pas. Enfin il ne faut pas négliger la fonction jeux tout simplement”. Si ces démonstrations sont bien sûr attrayantes pour le public, il convient de ne pas négliger la charte d’approche renouvelée cette saison. Des abus ont déjà été constatés ce week-end avec des approches brutales, des attroupements excessifs et des trajectoires inadaptées (voir par ailleurs). Soyons respectueux et vigilants. Si elle n’est pas respectée, la charte sera remplacée par des règles bien plus contraignantes.

Participez aux observations Globice sollicite les amateurs de baleines pour affiner ses recensements. L’association propose aux photographes d’envoyer leurs photos de nageoires caudales (face ventrale) et de nageoires dorsales (de profil). Si ces clichés permettent une nouvelle photo-identification, la baleine sera baptisée du nom de votre choix. L’adresse consacrée : photoID@globice.org. Vous pouvez également contacter l’Omar sur l’adresse suivante : rard@omar.fr.

La charte d’approche En bateau : ralentir dès que les baleines sont observées à moins de 500 mètres. Ne pas approcher les moteurs à moins de 100 mètres. Ne jamais couper la route des baleines. Ne jamais poursuivre une baleine si elle ne se laisse pas approcher. Ne jamais séparer les groupes, en particulier les mères et leurs baleineaux. Tous les bateaux doivent rester du même côté afin d’éviter l’encerclement. Limiter à cinq le nombre de bateaux en observation pour minimiser les nuisances sonores. Céder sa place au bout de 15 minutes d’observation lorsque d’autres embarcations sont en attente.

Source : clicanoo.re  (14.07.10) Voir aussi : globice.org   omar.fr

Loading...