Rivière-du-Loup – Si les goélands et mouettes se font plutôt rares cet été à Rivière-du-Loup, il en va tout autrement des mammifères marins. Aux dires même du président de Croisières AML, Yan Hamel, bélugas, petits rorquals, rorquals communs, baleines à bosses, baleines bleues et phoques sont aux rendez-vous cet été. Une année faste, paraît-il.
« C’est une saison vraiment riche en baleines. Après 2008 qui a été plus difficile, la saison dernière a été exceptionnelle et cette année l’est encore plus », confie M. Hamel. Selon lui, la présence en grand nombre de phoques est un bon indice que les petits poissons et le krill sont présents en grand nombre.
Les baleines ne font pas exception et se retrouvent là où est la nourriture, ils suivent le « frigidaire ». « Encore mieux, on observe de nouveaux individus, sans parler du retour de la baleine à bosses, tellement spectaculaire à voir », lance Yan Hamel.
RIVIÈRE-DU-LOUP
Selon le croisiériste, Rivière-du-Loup est un secret bien gardé en ce qui a trait à l’observation des mammifères marins. « Les gens croient, à tort, qu’il faut se rendre à Tadoussac pour observer les baleines. Mais en fait, de Rivière-du-Loup c’est tout aussi bien », soutient Yan Hamel.
C’est que la première zone d’observation du Cavalier des Mers est la même que pour les croisières de Tadoussac ou de Baie-Sainte-Catherine. « Il s’agit du phare de la Toupie, face à l’île Rouge, située face au fjord du Saguenay. C’est là que s’effectuent les plus belles observations », précise le président de Croisières AML. On recommande de ne pas s’approcher à moins de 100 mètres des mammifères marins, à moins de 250 mètres s’il s’agit d’une espèce menacée. Et parfois, un rorqual par exemple, nous fait la surprise devenir à nous.
DÉRANGEMENT
Mais attention, si observer ces fascinants cétacés peut être riche en émotion, il doit aussi s’effectuer dans les règles de l’art. Si les baleines sont aux rendez-vous, il en va de même des nombreux observateurs.
« Depuis 2002, nous sommes encadrés par un règlement sur les activités d’observations en mer. Ce dernier précise les distances, la vitesse et le nombre de bateaux à respecter sur les sites d’observation », souligne le président de Croisières AML.
Les plaisanciers ne sont pas soumis à la même réalité que les croisiéristes. Le ROMM a donc pris le taureau par les cornes et des plaisanciers qui naviguent au large de la côte gaspésienne pourraient se voir aborder par une embarcation hissant un pavillon à tête de mort. Un piratage du Réseau d’observations des mammifères marins (ROMM) qui entend informer les plaisanciers sur les comportements à adopter.
Il faut comprendre que bon nombre de secteurs soumis à une activité d’observation des baleines et des phoques constituent des aires pouvant êtres utilisés par ces derniers pour l’alimentation, le repos, l’élevage des jeunes et la mise bas. Pour Croisières AML, il est hors de question de nuire à la biodiversité. « C’est notre ressource première, la pérennité de notre entreprise passe par le respect de cette biodiversité », lance son président.
AVENIR
Bien que M. Hamel ne croit pas que l’impact des plaisanciers soit aussi négatif que certains médias l’ont récemment laissé entendre, il croit néanmoins que l’établissement d’un code d’éthique serait souhaitable. « Le règlement est là, mais nous voulons plutôt travailler sur la qualité de l’expérience à vivre », explique-t-il.
Croisières AML, l’équipe du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) et Jean Lemire se sont récemment alliés pour faire de la pratique des activités d’observation de baleines dans le parc marin un modèle international de développement durable.
Source : infodimanche.com (30.07.10)