Quelques jours après la découverte de quatre dauphins dans une piscine privée d’Hurghada (Egypte), une pétition circulait sur le web demandant leur libération. La situation est en réalité beaucoup plus complexe.

EPCA – Hurghada Environmental Protection and Conservation Association – est une ONG dédiée à la protection de l’environnement en mer Rouge. Le 15 septembre 2010 HEPCA reçoit un appel téléphonique les prévenant que quatre dauphins sont retenus captifs dans la piscine d’une villa privée des environs.

Amr Ali, le directeur d’HEPCA, une partie de son équipe et quelques membres spécialisés dans l’étude des dauphins partent vérifier cette information qui paraît improbable. Cependant, ils trouvent la villa en question, au fond d’un lotissement en cours de construction. La clôture est bâchée pour empêcher de voir ce qui s’y passe, mais le vent en a arraché quelques pans. Après négociations entre Amr Ali et les occupants de la villa (le soigneur et trois employés) l’équipe est autorisée à entrer.

Les quatre dauphins sont identifiés comme étant des Tursiops truncatus, le Grand dauphin, appelé également Souffleur ou dauphin à gros nez ; celui qui nous a tous fait rêver dans la série télévisée “Flippeur le dauphin”. Il y a deux mâles et deux femelles mesurant chacun entre 2 et 3 mètres coincés dans une piscine de seulement 9 m x 9 m. La profondeur de la piscine est estimée à 4 mètres mais l’opacité de l’eau a rendu la vérification impossible. Il y avait bien un système de filtration, mais évidemment trop faible pour traiter la quantité d’excréments produite par les quatre cétacés.dauphins-captivite2.jpgSelon les normes brésiliennes, les plus exigeantes en la matière, il faut un minimum de 14 mètres en longueur, 6 mètres en profondeur et 1600 m3 en volume d’eau pour que deux dauphins puissent vivre dans des conditions acceptables. Pour quatre dauphins, le volume minimum passe à 2400 m3 : très loin des 324 m3 de la piscine de cette villa d’Hurghada.

Il y avait un certain nombre de documents en possession du soigneur mais il n’était pas possible de vérifier si les dauphins, qui sont venus du Japon, ont été capturés ou s’ils sont nés en captivité. Cette information est vitale dans le cadre juridique du problème. Selon la loi égyptienne, les dauphins importés doivent rester en quarantaine pendant 105 jours et ne peuvent être déplacés avant la fin de cette période sauf si on leur construit une piscine plus grande ; ce qui est actuellement en cours de réalisation.On ne peut en aucun cas les relâcher en mer Rouge parce qu’ils n’en sont pas natifs et si on les renvoie au Japon, après le traumatisme d’un long voyage, ils sont sûrs de mourir, surtout s’ils sont nés en captivité parce qu’ils seront incapables de se nourrir.

Les dauphins ont été importés pour un delphinarium qui doit être construit à Hurghada. HEPCA espère maintenant que ce permis de construire sera annulé. L’ONG continue ses efforts contre le commerce, le transport et la captivité des dauphins en mer Rouge. Elle lutte activement pour empêcher ce genre de situation inacceptable d’exister. Pour suivre la suite de cette triste histoire, consultez le site www.hepca.com.

Source : plongeur.com   (24.09.10) Agissez pour ces dauphins ! Signez la pétition destinée au gouvernement Egyptien :thepetitionsite.com  

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