S’il y a bien une qualité qu’on peut reconnaître aux services de l’Etat dans notre région, c’est qu’ils ne sont pas influencés par l’actualité. Alors que les Etats-Unis subissent encore les conséquences de la pire marée noire de leur histoire, causée par l’explosion d’une plate-forme pétrolière, le préfet des Bouches-du-Rhône a autorisé le mois dernier la compagnie britannique Melrose Resources (pas BP faut pas pousser) à voir s’il n’y aurait pas quelque gisement d’hydrocarbures près de nos côtes.

Plus précisément dans une zone de 12 500 km2, qui va en gros du large de la Camargue à Porquerolles, en passant à 24 kilomètres vers Toulon, et pour laquelle Melrose Resources a obtenu une concession en 2005. Depuis, elle a fait quelques recherche plutôt concluantes et va pouvoir passer à la vitesse supérieure à partir de novembre : des études sismiques, qui permettent de réaliser une cartographie 3D du sous-sol en analysant les échos d’une onde sismique provoquée.

Nul doute que, s’ils étaient au courant depuis ce temps, bon nombre d’habitants de la région n’auraient pas signé pour une plate-forme pétrolière à quelques encablures de leur littoral. Pour diverses raisons, que ce soit pour éviter des boulettes sur leur yacht à Saint-Tropez ou dans les pattes des flamants roses en cas de catastrophe… En tout cas Greenpeace France est furax : » le Postdam Institute for Climat Impact Research dit que si l’on veut maintenir la hausse des températures mondiales au-dessous de deux degrés, on a le droit de brûler moins d’un quart des ressources fossiles de la planète. Aujourd’hui, on va chercher à extraire les énergies fossiles toujours plus profond, toujours plus risqué, toujours plus cher : on va droit dans le mur, » s’insurge l’ONG dans Var Matin.

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Mais là où ça devient gênant pour la préfecture, c’est que ces joyeux concerts d’ondes sismiques risquent de perturber quelque peu les mammifères marins qui affectionnent cette zone (dauphins, rorquals etc.). Même si on n’est pas stricto sensu dans le périmètre du sanctuaire Pélagos, où les études sismiques sont formellement interdites. Si l’antenne locale du ministère de l’Ecologie (la Dreal) assure au quotidien que « le plan de surveillance des cétacés a été adapté« , les gestionnaires du parc ne sont pas pour autant rassurés et encore moins ravis.

Du coup, quand la préfecture maritime de Méditerranée dresse il y a dix jours la liste des initiatives récentes concernant Pélagos, dont un « projet de classement de Pélagos en zone marine particulièrement vulnérable qui permettrait de prendre des mesures particulières pour la protection de l’environnement » et conclut qu’elles  « témoignent d’une mobilisation forte autour du sanctuaire Pélagos », on est un brin sceptiques. Mais il est vrai que l’industrie pétrolière et gazière n’est pas la dernière en terme de poids économique local…

Source : marsactu.fr (30.09.10)

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