Une orque qui s’est échouée à Tullaghan Bay, début octobre, est le 15ème cas reporté d’un échouage de l’espèce en Irlande depuis le début des registres, et le 7ème en 40 ans. Conor Ryan de l‘Irish Whale and Dolphin Institute(IWDI) et Alessandro Pierini du Galway-Mayo Institute of Technology (GMIT), ont procédé à l’examen post-mortem du corps. Des échantillons de peau, de graisse et de muscles furent prélevés pour des analyses génétiques, et de concentration en contaminants et isotopes stables.
Le corps ne se trouvant pas dans un état de décomposition trop avancé, un examen de la cavité abdominale, en particulier du contenu stomacal, fut effectué ; une opportunité rare de s’informer du régime alimentaire des orques dans les eaux irlandaises. L’estomac contenait des restes de poissons, des os non identifiés et aucune trace de plastique ou d’objets étrangers.
A l’ouverture de la cavité abdominale, les scientifiques notèrent la présence d’un fœtus très développé et presque à terme, de 2,09 mètres (les nouveau-nés mesurent généralement 2,50 mètres). Le fœtus était de sexe féminin, présentait déjà des dents et les taches blanches encerclant les yeux. L’aileron dorsal et la queue étaient mous, afin de faciliter le travail de mise-bas. Le tissu conjonctif formant le pédoncule caudale et la dorsale se solidifient au cours des jours suivant la naissance. Des échantillons de ce spécimen furent également prélevés et se révèleront très utiles aux généticiens, qui utilisent les échantillons de mères/jeunes afin de tester la véracité des techniques d’études de parenté lors d’analyses ADN.
Il est vraiment regrettable d’assister à cette double mortalité, car aucune jeune orque n’a récemment été reportée vivante dans les eaux irlandaises, et il existe de sérieuses inquiétudes sur la santé de cette population. Parmi les sept derniers échouages d’orques, trois étaient des nouveaux-nés ou des femelles en gestation.
La cause de la mort de cet individu n’était pas évidente. La position du jeune dans l’utérus était atypique, et le petit serait né la tête la première, ce qui est très rare chez les cétacés et peut se révéler fatal car les nouveaux-nés ont besoin d’aller respirer en surface immédiatement après leur naissance.
Le crâne et les mâchoires furent malheureusement détruits lors de l’utilisation d’une scie électrique, ce qui explique que le squelette complet ne put être conservé pour être exhibé en tant qu’attraction touristique. Une pectorale fut conservée afin d’être exhibée au Musée d’histoire naturelle de Dublin.
Source : wildlifeextra.com (octobre 2010)