Le propriétaire d’un porte-conteneurs vient de payer une amende de 38.500 dollars qui lui a été infligée par l’administration américaine des Océans et de l’Atmosphère (NOAA) pour quatre infractions aux nouvelles réglementations de cette autorité. Le NYK Meteor de la ligne Nippon Yusen Kabushiki Kaisha, l’un des géants du transport de marchandises par mer, avait enfreint les nouvelles réglementations américaines sur la vitesse des navires destinées à protéger les baleines franches dans l’Atlantique Nord, raconte le « Journal of Commerce ».

Ces règles, qui ont été imposées en 2008, fixent une vitesse limite de 10 noeuds (environ 18 km/h) dans les couloirs maritimes sur la côte est des Etats-Unis et visent à éviter des collisions avec des mammifères marins. Mais le Meteor n’a pas été le seul à se faire prendre. Six autres navires ont été aussi surpris au large des ports de Charleston (Caroline du Sud) et de Savannah (Géorgie) en excès de vitesse. Et leurs armateurs vont devoir s’acquitter d’amendes allant de 38.500 dollars à 44.000. Certains, comme le cargo YM Los Angeles, se sont fait prendre neuf fois. Pour le gouvernement américain, il s’agit de protéger les migrations annuelles des baleines entre ces côtes et plus au nord le cap Cod. Eubalaena_glacialis_with_calf-DP-(C)NOAA.jpgD’après la NOAA, il ne resterait dans le monde que de 300 à 400 baleines franches dans le monde, menacées aujourd’hui d’extinction. Au XIXeme siècle, ces mammifères étaient la proie facile des baleiniers en raison de leur navigation très lente et très proche de la surface de l’océan. La chasse a été d’autant plus pratiquée que les baleines franches sont riches en huile. Pour les défenseurs de l’environnement, leur lenteur de déplacement menace de les conduire à rentrer en collision avec des navires. Une argumentation contestée par les compagnies maritimes. D’après le World Shipping Council, l’association des transporteurs maritimes basée à Washington D.C., aucun incident de ce genre n’a jamais été encore enregistré.

Les nouvelles règles s’appliquent de façon saisonnière (novembre à mars) aux navires d’au moins 65 pieds de long (20 mètres), et, comme l’a rappelé l’un des administrateurs de la NOAA, Eric Schwaab, sur les recommandations faites par des scientifiques sur les routes de navigation de ces baleines. Réglementation ou pas, mieux vaut aller moins vite que les baleines…

JACQUES HUBERT-RODIER, Les Echos

Source : lesechos.fr  (28.12.10)

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