La Poste des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) réussit en ce mois de janvier une incroyable série d’émissions en lien avec des personnalités qui ont marqué la recherche scientifique dans cette région du monde, la description de bases d’études et de recherches, la faune, et certains événements qui ont marqué l’histoire de ces contrées lointaines.Baleines des mers australes.jpgGrâce à Yves Beaujard, un timbre vertical 31 x 52 d’une valeur faciale d’1,35 euro est consacré au botaniste André Chastain. Né à Fougères en 1906, mort à Valognesen en 1962, ce Breton s’oriente d’abord vers le journalisme et est pendant la Seconde Guerre mondiale le correspondant à Bâle de plusieurs journaux clandestins de la zone libre puis de la France occupée. Le conflit terminé il travaille encore comme rédacteur au « Monde de Genève » avant de réorienter sa carrière et de se consacrer à la science et au naturalisme. C’est ainsi qu’il entre au CNRS et a la chance de participer à des missions exploratoires aux îles Kerguelen. Il réalise un travail remarquable de recensement de la flore et de la végétation sur ces espaces inexploités puis, de retour en métropole, travaille au laboratoire de botanique de la faculté des sciences de l’université de Caen. Il marque son époque pour ses connaissances et sa présentation pédagogique de toutes ses découvertes.

C’est au même artiste qu’a été confié le soin de réaliser un autre vertical de même format d’une valeur faciale de 0,90 euro destiné à honorer le météorologiste allemand Joseph Enzensperger né le 8 février 1873 à Rosenheim et décédé le 2 février 1903 sur une base allemande de l’antarctique. Ce scientifique également alpiniste de renom est l’un des fondateurs de l’Association académique d’alpinisme de Munich. A 28 ans, il rejoint l’expédition d’Erich von Drygalski afin de passer l’hiver de 1902-1903 avec quatre autres chercheurs dans une station isolée. Il n’y a pas survécu. En 2003, pour le centenaire de sa disparition une stèle a été érigée sur place à sa mémoire tandis qu’aux Kerguelen existe le bras Enzensperger du nom de ce spécialiste du climat qui n’a malheureusement pas pu achever son étude locale.

Pour valoriser la faune des TAAF, le choix des postiers s’est porté cette fois sur le chionis. Sur une création d’Elsa Catelin et une gravure de Claude Jumelet, on obtient un bel horizontal 52 x 31 d’une valeur faciale d’1,35 euro qui représente cet oiseau, cousin de notre pigeon. Cet animal ne se trouve que dans les îles subantarctiques du sud de l’océan Indien. C’est ainsi qu’on le rencontre sur l’archipel Prince-Edouard, sur les îles Crozet, Kerguelen, Heard-et-Mac Donald. L’oiseau a un corps trapu, un cou court, un plumage entièrement blanc ou tranche un bec, des caroncules et des plumes faciales noires. Il est à la fois omnivore, prédateur, charognard. Il niche d’une manière un peu anarchique. De 38 à 40 cm, il peut peser jusqu’à 600 grammes. Sa femelle pond deux ou trois œufs blanc crème, marbrés ou mouchetés bruns et couve pendant trente jours. La population des chionis n’est pas jugée en danger pour l’instant. Un poisson lointain est également mis en valeur. Il s’agit de l’Artedidraco Orianae de Terre-Adélie, présenté sous la forme d’un horizontal 52 x 31 d’une valeur faciale d’1,35 euro. Cette création a été réalisée par Pierre Albuisson. La bête ressemble à un poisson préhistorique osseux avec des nageoires très découpées.

On doit signaler aussi la sortie de ce très beau bloc horizontal 190 x 80 signé André Lavergne et consacré aux baleines des mers australes. Il comprend quatre timbres horizontaux d’une valeur faciale de 0,56 euro qui mettent à l’honneur la Baleine à bosse, le Cachalot, le Rorqual de Rudolph et la Baleine franche australe.

Source : lunion.presse.fr  (16.01.11)  

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