Yves Vérin revient d’une mission d’un mois à bord du « Thalassa », le navire scientifique de l’IFREMER. Le but était d’encadrer un groupe de scientifiques parti recenser les juvéniles, ces bébés poissons en mer du nord. Sans surprise, le résultat est préoccupant à l’exception du hareng, une espèce qui se porte mieux.
Les fameux quotas européens qui font tant réagir les pêcheurs locaux sont fixés par l’Europe, et par le CIEM, le groupe de travail d’évaluation des stocks. Mais à partir de quels chiffres travaille le CIEM ? En partie ceux de l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) et de l’étude IBTS (lire ci-dessous) qui vient de s’achever en mer du Nord. Cette campagne de recherche présente donc un caractère capital, d’autant que des scientifiques boulonnais y participaient comme Yves Vérin, ingénieur Ifremer et chef de la mission. À bord du Thalassa, le bateau scientifique de l’Institut, les cinquante personnes à bord -équipage et scientifiques- sont restées en mer du 13 janvier au 13 février. « Notre but était d’abord de travailler sur le recrutement, les juvéniles », explique Yves Vérin. Ces bébés poissons, capturés au chalut de fond dans un filet au maillage très serré, permettent d’établir en plusieurs fois sur un même point la présence en nombre ou pas d’une même espèce. Un facteur important car il permet en partie de prévoir l’avenir des réserves de pêche. « Les premiers résultats de la campagne sont préoccupants, reconnaît Yves Vérin. Seul le hareng se porte bien. »
« Le stock ne se régénère pas »
Les chercheurs ont effectivement remarqué une hausse notable de juvéniles hareng, poisson qui marque sa plus forte présence dans la mer du Nord depuis 2003, après plusieurs années creuses. En revanche, les stocks de cabillauds, d’églefins, de merlans mais aussi de sprats ou de tacauds norvégiens sont faibles. « On ne constate aucune amélioration pour le recrutement, le stock ne se régénère pas. » Ces données seront confirmées par d’autres études dans quelques semaines car des navires de pays européens sont encore en mer. Quelles sont les solutions pour enrayer la situation ? Cette fois, ce n’est plus à l’Ifremer de répondre mais aux États et surtout à la Commission européenne en fixant des quotas. Que les pêcheurs boulonnais espèrent viables pour la pérennité de leurs entreprises.
Source : lavoixdunord.fr (17.02.11)