La pêche et la pollution avaient chassé le cétacé des côtes Atlantique. Des balises, immergées dans la baie de Bourgneuf et à la sortie de l’estuaire de la Loire, guettent son retour.

Longtemps absents des côtes de Loire-Atlantique où ils étaient pêchés pour le carême, les marsouins et dauphins seraient-ils de retour? Le nombre croissant d’échouages répertoriés par le Centre de recherche des mammifères  marins (CRMM), situé à La Rochelle, tend à le prouver. Les observations faites par  les marins également, même si le marsouin est connu pour être particulièrement  discret. « La semaine dernière, la présence de l’un d’eux m’a été signalée dans le chenal à Saint-Nazaire, révèle Martin Böye, responsable scientifique et pédagogique de Planète Sauvage, à Port-Saint-Père. Un squelette de marsouin a également été trouvé au large du Pouliguen. »

Des signes encourageants qui ont amené le chercheur à monter un programme d’observation en partenariat avec l’Université Rennes 1. « L’objectif est de vérifier si ce retour est bien réel, et d’avoir une idée précise des conditions de fréquentation de nos côtes par les petits cétacés. » La zone ciblée est la baie de Bourgneuf et la sortie de l’estuaire de la Loire. Secteur où la présence de forts courants et d’alluvions rend l’observation aérienne pratiquement inopérante. Il a donc fallu imaginer un autre moyen pour repérer la  présence de marsouins et collecter des données qui permettent d’en savoir un peu plus sur leur comportement. harbour porpoise (C) headharbourlight_FLickr.jpg
Le concours de la SMSN

C’est en Angleterre que Martin Böye a trouvé la solution : des balises immergeables, dans lesquelles sont placées des sortes de micros sensibles au sonar des cétacés. « La fréquence et surtout le séquençage des  signaux captés, permettent de savoir s’il s’agit d’un marsouin ou d’un dauphin. »  Pour calibrer l’enregistreur électronique, des tests ont été pratiqués dans les  bassins de la cité marine de Port Sauvage qui abritent cinq grands dauphins.

Les premières balises ont été immergées il y a deux ans, en baie de  Bourgneuf, à une profondeur allant de 20 à 35 mètres. « Nous le faisions en  plongée, ce qui était un peu compliqué. Il faut en effet intervenir dessus tous les  quatre mois en moyenne, à la fois pour récupérer les données et changer les  accus. À chaque fois, il fallait plonger à trois ou quatre reprises pour mener la mission à bien. » Un partenariat vient d’être passé avec les sauveteurs en mer (SNSM) qui simplifie grandement l’opération. « Régulièrement, ils sortent pour des exercices en mer. Ils nous ont proposé d’aller avec eux et d’en profiter pour placer nos balises. Grâce à leur concours, on peut en immerger  jusqu’à quatre en une seule sortie. »

Des balises à l’écart du chenal

La première a eu lieu vendredi dernier, à partir de Pornic, ce qui a permis de porter à dix le nombre « d’espions » déjà en place près de  Noirmoutier, au large de la pointe Saint-Gildas et du Pouliguen. « Nous les plaçons à l’écart du chenal de sortie des gros navires par mesure de sécurité. Les Phares et balises nous ont indiqué le modèle de bouée que nous devions mettre pour les repérer. Notre crainte reste toutefois que quelqu’un les sorte de l’eau et  les emmène, ce
qui serait idiot. Cela mettrait le programme par terre pour rien, car le matériel n’a aucune valeur marchande. »

Le dépouillement des données commence à peine. Déjà, le passage d’un marsouin a été détecté en face du Pouliguen. « On sait maintenant que le système fonctionne, sourit Martin Böye. La multiplication de telles  informations devrait nous permettre d’en savoir plus sur les déplacements, le nombre d’animaux qui fréquentent le secteur, leur lieu de nourriture. » Autant de données qui intéressent l’Université, le CRMM. Et aussi le programme européen  Ascobams, qui travaille à la conservation de ces espèces autrefois communes, aujourd’hui menacées.

Alain GIRARD.

© 2011 Ouest-France. (02.03.11) Malgré les protestations de nombreuses associations dont RC, Planète sauvage est le troisième delphinarium a avoir ouvert ses portes en France et espérons-le, le dernier. Nous rappelons que cette industrie basée sur le divertissement et les spectacles de cirque réalisés par des dauphins captifs ne donne pas une image réelle de la vie complexe des cétacés dans leur milieu naturel et qu’elle alimente toujours en 2011, sur le plan international, la capture de dauphins sauvages au Japon, aux Iles Salomon et à Cuba et la mise à mort de centaines de cétacés chaque année à Taiji.

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