L’orque Wikie, âgée de 9 ans, a donné naissance à une petite femelle dans les bassins du Marineland, le 16 mars dernier, au terme de sa gestation. D’après certaines sources, l’orque aurait été inséminée artificiellement avec la semence d’une orque de Sea World ; Tilikum, l’orque étalon père de 13 petits nés en captivité ou Ulises, autre mâle adulte, pour lequel aucune progéniture n’est connue. Si le petit de Wikie n’est pas le produit d’une insémination artificielle, il est donc issu d’une relation incestueuse avec son demi-frère Valentin. Les tests génétiques permettront d’identifier le père de la jeune orque. Wikie est née au Marineland le 1er juin 2001. Elle est le fruit de l’accouplement de Sharkane et Kim, aujourd’hui morts. Chez l’orque femelle, la maturité sexuelle est normalement atteinte vers 12 à 16 ans et la gestation dure de 15 à 17 mois (Bompar, 2000). La naissance n’a encore fait l’objet d’aucun article de presse, le Marineland espérant probablement le cap du mois écoulé avant de faire l’annonce de la naissance de la jeune orque, très vulnérable durant ses premières semaines de vie.

RC regrette que le programme de reproduction d’orques captives en France suive son cours. En effet, la naissance d’orques pour la production de spectacles ne devrait pas être tolérée. Ces programmes de reproduction en captivité n’ont pas pour effet d’aider à protéger les populations sauvages ; l’orque étant une espèce protégée mais non menacée d’extinction. Enfin, aucun cétacé né en captivité n’a été inclus à des programmes de réintroduction en milieu naturel pour renforcer les populations sauvages – comme c’est le cas chez d’autres grands prédateurs tel le lynx – et sont tous dressés pour réaliser des spectacles ou pour interagir avec les visiteurs lors de séances payantes de nage avec les cétacés ou de découverte du métier de dresseur. L’utilisation de prédateurs sauvages pour le divertissement devrait par conséquent être considérée obsolète aux 21e siècle et les cétacés non réhabilitables devraient pouvoir vivre sans nécessité de réaliser des spectacles, dans des enclos semi-naturels, conditions de vie qui correspondraient davantage à celles de leur milieu naturel. Cette option aurait une valeur éducative plus importante pour le grand public qui pourrait observer les cétacés adoptant un comportement plus proche de leur comportement naturel que lorsqu’il effectue des tours de cirque à caractère anthropomorphique et autres sauts acrobatiques en échange de poisson. De plus, l’utilisation des orques pour générer du profit encourage encore certains pays à envisager des captures en milieu naturel, comme c’est le cas pour la Russie qui prévoit de capturer une dizaine d’orques en 2011. Ces captures brisent les liens qui unissent les membres d’un groupe dont la cohésion est fragilisée et qui devient par conséquent sensible a la désintégration. La mortalité durant la capture n’est pas exclue et l’adaptation difficile aux conditions de captivité, ajoutée au traumatisme et au stress sont des facteurs de mortalité chez les individus récemment capturées. Enfin, les programmes de reproduction en bassin sont sources de souffrance pour les orques. Outre la mortalité due à des complications périnatales et la mortalité infantile, les animaux sont fréquemment transférés pour éviter la consanguinité. Ainsi, Shouka une orque née au Marineland, a dû notamment être isolée et envoyée aux États-Unis pour mener une existence solitaire loin de son groupe naturel et continuer à présenter des spectacles. Nous rappelons qu’en milieu naturel, les orques restent avec les membres de leur groupe toute leur vie. L’industrie du delphinarium n’a pas le souci de préserver la structure sociale des orques à qui elle fait subir de douloureuses séparations. Voir également : Nouvelles en bref des cétacés captifs – Mars 2011… Et  la rubrique Cétacés captifs  avec, notamment, les dossiers Orques captives – Bilan 2009  Les cétacés et la captivité… ce que les delphinariums ne vous disent pas…  

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