Samedi matin, 150 personnes se sont rassemblées sur la dune d’aval à Wissant pour rappeler l’urgence qu’il y a à mettre les moyens nécessaires pour sauver la baie de Wissant, sous la menace d’une submersion marine.
A leurs yeux, le projet de protection de la dune et celui de la mairie concernant le démantèlement des blockhaus sont indissociables.Les estivants de Pâques ont laissé placé samedi matin aux manifestants. Ils étaient 150 environ à avoir répondu à l’appel de l’association de défense de la dune d’aval avec pour seul mot d’ordre : sensibiliser l’opinion publique et tous les décideurs au délitement de la dune d’aval, qui recule de cinq mètres par an.Aujourd’hui, elle mesure 250 mètres de long pour parfois seulement quelques mètres de large. Elle protège évidement la soixantaine d’habitations situées immédiatement derrière « mais aussi tout le Wissant bas, ainsi que le camping », rappelle Jean Renard, président de l’association. Divergences de vuesMalgré ces enjeux, la municipalité ne semble pas tout à fait sur la même longueur d’ondes. D’ailleurs, Bernard Bracq, le maire, brillait par son absence samedi matin : « Tout juste l’a-t-on vu passer faire son footing », souligne Brigitte Couhé, la secrétaire de l’association.Dans sa prise de parole, Jean Renard a rappelé haut et fort son refus de voir le démantèlement des blokhaus se faire avant la protection de la dune d’aval. « Notre action ne se limite pas à tirer la sonnette d’alarme. L’association est force de proposition car nous avons réalisé un projet de protection de la dune. » Un projet qui a reçu un bon écho des différentes instances consultées.Hélas, aucune collectivité concernée n’a voulu pour l’heure prendre en charge la maîtrise d’ouvrage pour effectuer les travaux. « Notre seul espoir aujourd’hui, c’est que le syndicat mixte de la Côte d’Opale accepte la responsabilité de ces travaux indispensables. Nous comptons sur lui », affirme Jean Renard.L’autre crainte de l’association, c’est de voir le démantèlement des vestiges de la guerre (blockhaus et mur de l’Atlantique) effectué avant l’été sans travaux de protection de la dune. Actuellement, la solution envisagée par la municipalité consiste à démanteler ces masses bétonnées et à évacuer leurs gravats. « C’est une solution coûteuse pour les Wissantais, dénonce Jean Renard, car même après subvention, il restera à la charge de la commune, pour la première des trois phases, 78 000 euros. » Là encore, l’association ne manque pas d’idées pour concilier les deux projets : « Si le démantèlement s’avère inéluctable pour des raisons qui nous dépassent, que les gravats soient au moins rassemblés et regroupés sur les restes du mur de l’Atlantique dans les règles de l’art. » Cette deuxième solution aurait le mérite de compléter la protection de la dune proposée par l’association et acceptée par les services de l’Etat.
Elle aurait aussi l’avantage de piéger le sable apporté par les vagues dans la nasse ainsi constituée et de faire remonter le niveau de celui-ci dans cet espace qui serait de nouveau agréable et sécurisé.
Alors que le temps presse, par le biais de ce grand rassemblement, l’association en appelle au bon sens pour que se tienne rapidement une réunion de concertation et de travail pour examiner la meilleure solution et utiliser judicieusement les subventions prévues. Elle souhaite aussi que le maire veuille bien surseoir à sa décision d’enlever les blockhaus tant que les travaux de protection de la dune d’aval ne sont pas décidés et entrepris. « Il en va de la survie du site. » T.S-M.
Source : nordlittoral.fr (02.05.11) Note de Réseau-Cétacés : La baie de Wissant constitue l’un des habitats les plus important du marsouin commun (Phocoena phocoena) en France. Elle est également fréquentée de manière occasionnelle par d’autres cétacés comme le grand dauphin et le lagénorhynque à bec blanc.