De tous temps ont eu lieu des collisions entre grands cétacés et navires de commerce, de plaisance ou militaires. Tous les commandants de bord peuvent certifier avoir très régulièrement ressenti des chocs, parfois violents, contre leurs coques. Dans la majeure partie des cas, ceux-ci sont dus à des collisions avec des Baleines ou des Cachalots, dans une moindre mesure, avec des épaves ou objets flottants. LES COLLISIONS JUSQU’AU DEBUT DU XXème siècle
Malgré le fait que la plupart des navires de l’époque aient été des voiliers ou des bateaux à vapeur relativement lents, des collisions ont dû blesser ou entrainer la mort de nombreux grands cétacés.
Le Rorqual retrouvé échoué en Italie en 1896 dont le squelette est exposé au Musée Océanographique de Monaco en est une preuve flagrante. Il présente des marques de fractures de vertèbres ainsi que de plusieurs côtes qui se sont ressoudées naturellement. Seul un grand navire a pu occasioner une blessure d’une telle gravité qui n’a, dans ce cas précis, pas entrainé la mort de l’animal.
LES COLLISIONS DE NOS JOURS
Le fait de ne retrouver que rarement des cadavres de mammifères marins décedés suite à ce type d’accident n’implique pas qu’ils ne se produisent pas ou peu. Les déterminer et les quantifier est difficile pour plusieurs raisons:
Les Commandants de bords n’ont souvent pas idée de la provenance des chocs contre leurs navires,
Si manoeuvrer afin d’éviter un grand cétacé de jour doit régulierement se produire, la navigation de nuit ne permet aucun repérage ni évitement. Il est donc impossible de confirmer, suite à un choc nocturne, si un accident implique un cétacé ou pas,
Il est probable qu’un cétacé blessé et poussé à une dizaine ou une vingtaine de mètres de profondeur par un navire à fort tirant d’eau peut ne refaire surface que loin derrière celui-ci et rester caché par l’écume du sillage,
Faire état d’une collision avec une baleine ne produisant pas spécialement un bon effet sur l’image de marque de la compagnie maritime incriminée, ces accidents sont souvent non divulgués ou ignorés,
Si les compagnies Françaises sont sensibilisées à ce genre d’évenements, les étrangères naviguant le long des côtes Françaises ne se sentent souvent pas concernées par cette problématique,
Si un réseau spécialisé dans la collecte de renseignements auprès des différents interlocuteurs du milieu maritime vient d’être créé, jusqu’en 2010, les témoins ou acteurs de ces collisions n’avaient pas de contacts privilégiés avec le milieu scientifique leur permettant de communiquer ce type de renseignement,
Lorsque survient un échouage de cadavre, celui-ci peut se situer sur un site éloigné d’infrastructures humaines ou non accessible et peut donc rester inconnu,
En cas de découverte d’une carcasse échouée, la cause de la mort est souvent difficile à déterminer suivant son état et son poids,
La photo-identification de cétacés vivants et de grande taille, ne permet pas de photographier les animaux dans leur globalité, toute preuve visible de collision est de ce fait difficile à obtenir,
Dans le cas d’une collision au large, en fonction des courants marins, les animaux coulent généralement avant d’arriver à la côte,
Suivant la force du choc et la gravité des blessures infligées par une caque ou une hélice, les animaux heurtés ne décèdent pas dans tous les cas et ne sont donc pas systématiquement retrouvés.
Le constat de l’augmentation du nombre de collisions dues à l’accroissement du trafic maritime ainsi qu’aux vitesses élevées des navires modernes a poussé les organismes scientifiques a rechercher des solutions permettant de protéger les Baleines et Cachalots (voir notre article sur le système REPCET ainsi que le rapport d’étude sur la problématique des collisions dans le sanctuaire Pelagosréalisé par Pascal Mayol).
Aujourd’hui, cette problématique des collisions est plus que jamais d’actualité, le trafic maritime n’ayant jamais été aussi intense. Les animaux blessés présentés ci-dessous ont été photographiés ces dernières années autour de la Corse ou le long des côtes Méditerranéenes Françaises et Italiennes. Il est très probable qu’ils se comptent par dizaines ou centaines.
Le Rorqual commun Marina, déjà présenté sur notre site est victime une déformation verticale et en rotation de la colonne vertébrale probablement due à un choc avec un navire.
Source & photos : corsica.mare.over-blog.com