L’épaulard a une réputation d’animal redoutable, mais c’est en fait une créature hautement intelligente et familiale. Ce cétacé facilement reconnaissable, qu’on appelle aussi une orque, est le membre le plus imposant de la famille du dauphin. Il vit en groupes composés de 10 à 40 individus et centrés sur une famille, la progéniture restant souvent avec ses parents durant toute la vie.

Cette espèce se divise en cinq populations distinctes : celle de l’Atlantique du Nord-Ouest et de l’Arctique de l’Est, la population migratrice de la côte ouest, la population résidente du nord, celle du sud, ainsi que la population côtière. Outre quelques individus qui vivent ici et là dans l’Atlantique du Nord-Ouest et dans l’Arctique de l’Est, tous les épaulards canadiens se trouvent dans l’océan Pacifique. Comme elles ont toutes des besoins différents, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a accordé un statut différent à chacune de ces populations. La situation de la population de l’Arctique et de l’Atlantique est jugée « préoccupante », tandis que la population résidente du sud dans le Pacifique est « en voie de disparition ». Les trois autres populations sont considérées comme « menacées ».  (C) Christopher Michel - Chiara Abbate_Flickr.jpgRegarde qui parle !

Les épaulards communiquent très efficacement entre eux au sein de leur groupe au moyen d’une gamme complexe de sons qui diffèrent d’un groupe à l’autre, chaque groupe produisant ainsi son propre langage unique ! La chasse implique aussi l’utilisation de sons : les orques produisent des « clics » qui rebondissent sur les objets aux environs, un processus qu’on appelle l’écholocalisation, ce qui leur permet de trouver leurs proies dans les eaux troubles. Le fait que les groupes d’épaulards chassent des animaux beaucoup plus grands qu’eux, dont d’autres espèces de baleines et de dauphins comme le rorqual bleu, est peut-être responsable de sa réputation d’animal féroce. L’orque mange aussi du calmar, du poisson, des tortues de mer, des oiseaux de mer, des loutres de mer et de rivière, des otaries et des pingouins. Cela dit, chaque population a ses propres sources d’aliments : les baleines résidentes mangent principalement du poisson, tandis que les baleines migratrices qui parcourent les mers préfèrent les mammifères marins.

« J’suis pas difficile ! »

Les épaulards n’ont pas de critères très stricts quant à leur habitat. Peu importe la profondeur de l’eau, sa température ou sa salinité, ils y nagent avec plaisir, même s’ils semblent avoir un faible pour les eaux plus froides. Au Canada, on les retrouve dans tous nos océans, en plus d’en voir à l’occasion dans la baie d’Hudson et dans le golfe du Saint-Laurent.

Pas facile de devenir grand

Bien que les épaulards n’aient aucun prédateur naturel, plus de la moitié d’entre eux meurent avant l’âge de six mois. De plus, les femelles ne commencent à avoir de petits que vers les 15 ans, et n’en ont que tous les cinq ans en moyenne. La combinaison de ces facteurs fait que les populations d’épaulards ont tendance à avoir un taux de croissance extrêmement faible, ce qui rend l’espèce encore plus vulnérable aux menaces comme l’accumulation de produits chimiques toxiques dans la chaîne alimentaire et des variations dans la disponibilité des aliments. Les perturbations causées par les embarcations peuvent aussi avoir une incidence négative sur la survie des individus. Le gouvernement fédéral et celui de la Colombie-Britannique sont intervenus pour assurer la survie de l’espèce et ont créé des aires marines de conservation pour protéger les habitats de l’épaulard.

Pour en savoir plus sur ces espèces, et sur ce que vous pouvez faire pour les aider, regardez la toute nouvelle vidéo de FFP sur les épaulards qui sera lancée pendant la Semaine des rivières et des océans, du 8 au 15 juin 2011 !

Source : cwf-fcf.org  (15.06.11) L’actualité récente des orques :Canada : le Département Fédéral des Pêches devra rembourser $80 000 aux représentants légaux d’associations de défense des orques !  Les cétacés observés en avril au large du Gris-Nez étaient-ils des orques ?  

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