(Rimouski) Un phénomène encore inexpliqué affecterait les femelles bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent qui meurent sans donner naissance à leurs veaux.  Churchill (C)fveronesi1_Flickr 2511.jpg  En deux ans, cinq femelles bélugas sont ainsi mortes selon le constat effectué par la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal à Saint-Hyacinthe, où sont effectuées les nécropsies des bélugas du Saint-Laurent.

«Nous avons eu cet été trois femelles qui n’ont pas pu mettre bas avec des veaux qui étaient à terme, une situation qui correspond aux observations de terrain où on n’a pas vu beaucoup de veaux cet été dans l’estuaire. Il y a probablement un lien entre les deux. C’est nouveau et ça m’inquiète. Même si c’est un petit nombre, je pense qu’il se passe quelque chose. Nous sommes en cours d’investigation», a dit au Soleil Stéphane Laird de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. «Le recrutement des bélugas pourrait être remis en cause si ce problème devient une tendance. Mais sur une couple d’années, la population peut s’en remettre.»

Le chercheur participera en décembre à un atelier de travail en Suède sur les problèmes de reproduction des animaux sauvages en mer Baltique. «Il semble y avoir des problèmes de reproduction chez certaines espèces qui seraient dus à des changements dans des écosystèmes. Ce sera intéressant de comparer nos observations.»

Animaux en difficulté

Le nombre de carcasses de bélugas recueillies est en moyenne de 15 par année. Seize carcasses de bélugas ont été signalées cette année au centre d’appels d’Urgences mammifères marins qui a reçu plus de 400 appels du public.

Le tiers des cas concernait des animaux vivants en difficulté. La moitié d’entre eux ont nécessité des interventions sur le terrain par des membres ou des collaborateurs de ce réseau.

Les bélugas adultes sont habituellement atteints de cancer, les jeunes d’infection pulmonaire. Dans les années 70, le troupeau de bélugas qui vit à l’embouchure du Saguenay était estimé à 650 individus et leur longévité à 35 ans. Aujourd’hui, le troupeau est évalué à 1100 têtes avec une espérance de vie de 70 ans. Depuis 1979, le béluga du Saint-Laurent est protégé de toute chasse.

Cet été, un autre événement particulier s’est produit avec des bélugas dans le golfe Saint-Laurent. Un duo de bélugas, qui habituellement se retrouve en face du Saguenay et de Rivière-du-Loup, a presque fait le tour de la Gaspésie jusqu’à Percé en arrêtant à la marina de Rimouski au grand plaisir des vacanciers. L’un des deux mammifères a été identifié grâce à une marque naturelle.

 «Il y a huit bélugas différents qui ont été vus en Gaspésie, dont deux qui se sont déplacés pendant un mois de village en village en s’intéressant aux baigneurs et aux bateaux. Celui qui est marqué est revenu dans l’estuaire», a dit Véronik de la Chenelière, porte-parole du réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins du Saint-Laurent.
 Source :  cyberpresse.ca   (18.11.11) Actualité récente en rapport :  Canada : la rareté des bébés bélugas inquiète les scientifiques…   Un 8e béluga s’échoue sur la côte gaspésienne…   Les bélougas malades de l’homme…    Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable : Le béluga

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