De Antoine LAMBROSCHINI (AFP)


MOSCOU — Plus de cent baleines bélugas, une espèce protégée, sont piégées par la banquise en mer de Béring, a indiqué mercredi la région de Tchoukotka (nord-est de la Russie), appelant le gouvernement à dérouter un brise-glace pour venir en aide à ces cétacés en danger de mort.  béluga_fli.jpg  « Un groupe de plus de 100 bélugas est coupé de la pleine mer et prisonnier des glaces en mer de Béring, à une quinzaine de kilomètres au sud du village de Ianrakynnot », indique le site des autorités régionales, chukotka.org.Cette localité est située à environ 300 km des côtes de l’Alaska et à quelque 6.000 km à l’Est de Moscou. Cette région russe au climat hostile est parmi les plus difficiles d’accès de la Russie.« Le gouverneur de Tchoukotka, Roman Kopine, a envoyé une lettre au ministre des Transports, Igor Levitine, et au ministre des Situations d’urgence, Sergueï Choïgou, pour qu’ils étudient la possibilité de l’envoi d’un navire brise-glace pour sauver les bélugas », poursuit le communiqué.Selon la même source, ces cétacés de couleur blanche, risquent de manquer de nourriture. Par ailleurs, l’avancée des glaces réduit peu à peu les surfaces où elles peuvent encore venir respirer.« Compte-tenu du manque probable de nourriture et de la vitesse à laquelle gèle l’eau, tous les animaux sont menacés d’épuisement et de mort », souligne le gouvernement de Tchoukotka, précisant que ces baleines ont été repérées par des pêcheurs mardi.

Selon la même source, un remorqueur brise-glace, le Roubine, se trouve à une journée et demie ou deux jours du détroit de Siniavinsk où ces baleines sont piégées et pourrait donc leur porter secours.La baleine béluga ou bélouga est un cétacé protégé vivant dans l’Arctique. C’est l’une des trois espèces, avec l’ours polaire et le tigre de l’Amour, faisant l’objet d’un programme de protection spécial dirigé par l’homme fort de la Russie, Vladimir Poutine.Ces baleines peuvent mesurer jusqu’à six mètres et peser deux tonnes. Elles peuvent rester immergées pendant environ 25 minutes avant de revenir à la surface pour respirer.Le site consacré aux bélugas par M. Poutine explique que les scientifiques russes ne savent actuellement pas combien il reste d’individus de cette espèce, les études n’ayant repris qu’en 2008, après une pause de 30 ans.Ces baleines vivent dans les mers froides de l’Extrême Orient russe, mais aussi en mer Blanche et mer de Barents, des dépendances de l’océan Arctique, au nord-ouest de la Russie.Leur espace vital est menacé par l’industrie pétrolière, le réchauffement climatique et la chasse, selon les ONG de défense des animaux.« Actuellement le quota annuel de pêche est fixé à 1.500 bêtes, bien qu’il n’ait aucun fondement scientifique. Cela pourrait conduire à des prises excessives et entraîner des dommages pour les populations existantes », explique le site du Premier ministre russe.Des baleines sont régulièrement prisonnières des glaces dans l’Arctique, mais rarement en tel nombre.Le cas le plus célèbre remonte au mois d’octobre 1988 lorsque trois baleines grises ont été piégées par la banquise, au Nord de l’Alaska.L’une est morte d’épuisement mais les deux autres avaient pu être sauvées au terme d’une mobilisation de volontaires et des médias exceptionnelle, qui a conduit, à cette époque de guerre froide, à une coopération américano-soviétique exemplaire.Ce sont en effet des brises-glaces venus d’URSS qui ont finalement libéré les cétacés piégés dans les eaux américaines.Source : liberation.fr  (14.12.11) Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable : Le béluga

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