La découverte d’un requin sur la plage landaise du Cap-de-l’Homy, à Lit-et-Mixe, agite le monde du surf sur Internet depuis lundi. Beaucoup ont d’abord cru à un fake mais c’est bien un requin de 2,72 mètres de long qui s’est échoué. Au même moment, trois dauphins, dont un de près de 3 mètres, ont aussi été retrouvés non loin de là, sur la plage de Contis.  Bottlenose dolphin necropsy (C) usoceangov-FLickr.jpgDes autopsies ont été effectuées par le Centre de recherche sur les mammifères marins de La Rochelle (Charente-Maritime) pour déterminer les causes de leur mort. Selon les premiers résultats, le plus grand dauphin est une femelle qui portait un fœtus de 80 centimètres environ. Sa mort et celle du requin semblent accidentelles.

Selon Willy Babin, responsable de la gestion des échouages pour le Centre de recherche, elle est « probablement consécutive à [une] capture lors d’une pêche pélagique ». De nombreux indices viennent étayer cette hypothèse de l’accident de pêche.

En ce qui concerne le grand dauphin, l’expert n’atteste cependant pas « de façon certaine que cette femelle a été victime d’un accident de pêche puisqu’elle ne porte pas de traces de filet évidente ». « Il apparaît en tout cas qu’elle était en très bonne condition physique et dans un bon état de santé général », a-t-il ajouté. Il y a toutefois des points communs entre ces décès. Les animaux sont en effet morts aux mêmes périodes, « sept à dix jours avant l’examen ». « Le fait que le requin est un animal qui ne dérive pas très bien et qui vit beaucoup plus loin des côtes est également déterminant », poursuit M. Babin, qui précise que le spécimen découvert sur les côtes landaises ne portait « pas de lésion macroscopique ».

Un requin pouvant sauter à plusieurs mètres hors de l’eau

Les animaux pourraient s’être approchés trop près des filets d’un chalutier. Une autre hypothèse évoque la présence de maquereaux largués par un chalut à Mimizan (Landes), à quelques kilomètres de là. L’expert est cependant très prudent sur les causes exactes des échouages. L’étude des poissons retrouvés dans les entrailles des animaux devrait permettre d’y voir plus clair.

Par ailleurs, si l’espèce du requin n’est pas encore déterminée avec précision, Willy Babin a indiqué qu’il s’agissait d’un requin mako. « Après, je préfère ne pas me prononcer entre taupe et taupe bleu qui sont deux espèces qui se ressemblent beaucoup », a-t-il précisé.

Ce type de requin nage généralement en haute mer et se retrouve dans les zones tempérées et tropicales du globe. Il est capable de sauter hors de l’eau à plusieurs mètres de hauteur. C’est aussi l’espèce de requin la plus rapide du monde. Plusieurs accidents impliquant le requin mako ont déjà été signalés dans le monde, mais généralement loin des côtes et ceux-ci restent rares. Signalons enfin que, très prisé pour sa viande et ses nageoires, il a été placé dans le top 10 des espèces les plus menacées par le WWF en 2007.

Les surfeurs iront peut-être pratiquer sur les côtes aquitaines avec un peu plus d’appréhension ces prochains jours. On les comprend.

Source :  zegreenweb.com  (12.01.12)  Voir également :crmm.univ-lr.fr  

Loading...