Les déchets plastiques envahissent les océans et sont un réel danger pour de nombreuses espèces marines. Au sommet de la chaîne alimentaire, les cachalots leur paient eux aussi un lourd tribut.  Sperm_young_Nicklin-pd.jpgIls avalent 100 millions de tonnes de poissons et calamars par an. Les cachalots, gigantesques cétacés, sont donc de gros consommateurs qui ingèrent aussi d’importantes quantités de plastiques et autres déchets omniprésents dans les océans. L’impact de cette pollution marine sur l’animal est double : la masse de rebuts avalés occupe l’espace de son estomac, ce qui réduit sa capacité à se nourrir et à assimiler les nutriments nécessaires. Par ailleurs, la libération de métaux lourds et autres toxines lors de la décomposition des produits absorbés créée une concentration de poison potentiellement mortelle.

Le cachalot s’est installé dans tous les océans du monde, et presque toutes les mers, s’exposant ainsi à toutes les pollutions. S’il a été identifié comme l’une des espèces de la planète vivant le plus longtemps, et qu’il n’est pas rare qu’il atteigne les 100 ans, sa durée de vie moyenne risque néanmoins de diminuer si les hommes continuent à abandonner leurs sacs plastiques dans la nature.

Malgré les efforts déployés pour endiguer l’accumulation des sacs plastiques, bouchons de bouteilles, filets de pêche et autres déchets toxiques, le problème reste entier et des « continents de déchets » ont déjà été observés dans l’Atlantique et le Pacifique – la Méditerranée, elle, demeure l’une des mers les plus polluées au monde. L’ONU estime à 267 le nombre d’espèces marines concernées par cette accumulation de détritus. Toutefois, si les animaux sont les premières victimes, des inquiétudes surgissent aussi quant à l’impact de ce phénomène sur l’Homme.

Le 26 janvier dernier, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a organisé une conférence à Manille (Philippines) qui a réuni les délégués de 35 pays afin d’intensifier la lutte pour la protection des océans. Son directeur général Achim Steiner n’a pas caché l’ampleur du problème, et selon lui, « l’impact actuel des débris marins sur la faune et la flore des océans doit maintenant être traité très rapidement ». « Les débris marins ou les ordures que nous rejetons dans nos océans sont un symptôme de notre société de consommation et du gaspillage qu’elle engendre, ainsi que de notre mauvaise approche en matière de gestion des ressources naturelles », a-t-il poursuivi. Les signataires de la déclaration de Manille se sont engagés à développer des politiques visant à réduire et contrôler les quantités d’eaux usées et de déchets marins, avec notamment une diminution des emballages plastiques en amont. Une première étape avant la Conférence Rio+20, qui se déroulera en juin prochain et dont il serait regrettable qu’elle élude ce dossier absolument fondamental.
 Source :  zegreenweb.com  (07.02.12) 

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