L’ONG appelle les bailleurs de fonds européens – BNP Paribas, Crédit Suisse et Standard Chartered – à s’opposer à la construction d’une autre plate-forme de forage. L’organisation insiste pour que le projet soit limité aux deux plates-formes existantes, comme établi au départ par le groupe Sakhaline Energy.Baptisée « the last 130 », la campagne lancée par le WWF cherche à sauver les dernières baleines grises de l’ouest menacées par un immense projet d’exploitation de champs de gaz. Située dans la mer d’Okhotsk dans l’extrême-orient russe, l’île de Sakhaline regorge de ressources pétrolières et gazières le long de ses côtes. Selon un article du magazine français Le Point : « Au moins 40 milliards de dollars ont atterri sur cette île hostile, secouée de tremblements de terre, […]. Une manne indispensable pour transformer en or massif les immenses réserves de gaz et de pétrole cachées sous des eaux parmi les plus inaccessibles du monde ».Deux plate-formes existantes, Sakhaline I et II, mettent déjà le fragile écosystème à rude épreuve. Sakhalin Energy, la compagnie d’investissement regroupant Gazprom (50%), Shell (27.5%), Mitsui (12.5%) et Mitsubishi (10%), est en train de planifier l’implantation d’un troisième site d’exploitation. S’il se concrétise, ce projet menacera encore davantage la population de baleines grises engendrant des risques de collisions avec les bateaux, de la pollution sonore et chimique dans les eaux.Le lieu possède une vie marine foisonnante et constitue un habitat crucial pour la reproduction de ces cétacés. Les mères viennent faire naître leurs petits et les élever dans la région. Selon les estimations, parmi les 130 baleines encore recensées, seules 26 femelles seraient encore en mesure de procréer.Du 12 au 14 février à Genève, le Western Gray Whale Advisory Panel (WGWAP), un comité de 11 scientifiques indépendants, a rencontré les créanciers et les représentants de Sakhalin Energy pour tenter de réduire l’impact des opérations pétrolières et gazières sur la population de baleines dans la région.  Une pétition en ligne pour responsabiliser les banques face aux conséquences de leurs investissements

Selon Colin Butfield, responsable de campagne du WWF: « La baleine grise est au bord de l’extinction, et la plate-forme supplémentaire, qui n’a jamais fait partie de la proposition initiale, crée un dangereux précédent pour tous les futurs projets pétroliers et gaziers dans le région. Le WWF appelle les banques à prendre des mesures et à s’opposer à ce projet, avant qu’il ne soit trop tard pour les cétacés ».
L’ONG a lancé une pétition pour faire pression sur les banques qui financeront la construction de la troisième plate-forme de forage. Le WWF suisse propose quant à lui d’envoyer un mail à Brady Dougan, le CEO de Credit Suisse, pour montrer que le public n’est pas insensible aux investissements des banques en matière d’environnement.Afin de sensibiliser l’opinion publique, l’ONG a aussi mis à l’eau une baleine de 11 mètres sur la Tamise. Le public londonien a été informé à travers « The Daily Whale », un journal tiré pour l’occasion et distribué à la sortie des bouches de métro. Quant à l’artiste britannique Mr Scruff, il a réalisé une animation pour illustrer les dommages de la pollution sonore sur les baleines.   

Source :  bluewin.ch  (16.02.12)  Actualité récente en rapport :  Baleines grises en danger !    Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable :La baleine grise

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