Une organisation a porté plainte au nom de cinq orques qui se produisent dans les parcs d’attraction Seaworld pour violation du 13e amendement de la constitution qui interdit l’esclavage.  Sea World San Antonio - 18_03_09 (C) C_Harvey_Flickr.jpgL’association pour un traitement éthique des animaux (Peta) a porté plainte devant le tribunal fédéral de San Diego (Californie) au nom des cinq orques baptisées Tilikum, Katina, Corky, Kasatka et Ulises qui interprètent des numéros acrobatiques à Orlando (Floride) et San Diego.

Boîte de Pandore

La plainte a été examinée lundi par un juge fédéral ainsi que la réponse de SeaWorld, qui demande qu’elle soit déclarée irrecevable. Déposée en octobre, elle demande que le tribunal reconnaisse que les orques sont «soumises à l’esclavage et/ou à la servitude involontaire par les accusés en violation du 13e amendement de la constitution des Etats-Unis».

Cette affaire se situe à «la future frontière des droits civils», a déclaré à l’audience Jeff Kerr, l’avocat de Peta, parlant de «jour historique». «L’esclavage ne dépend pas plus de l’espèce de l’esclave que de la race, du sexe ou de l’ethnie», a-t-il dit, selon un communiqué.

«La contrainte, l’avilissement et l’assujettissement sont les caractéristiques de l’esclavage et ces orques endurent les trois», a-t-il plaidé. SeaWorld a demandé que le tribunal rejette cette plainte au motif que «le 13e amendement protège uniquement les personnes, et non les animaux».

Le tribunal n’a pas l’autorité pour décider d’étendre cet amendement aux animaux, estime SeaWorld, et s’il «franchissait ce pas sans précédent, il ouvrirait certainement une boîte de Pandore aux problèmes inextricables et aux conséquences absurdes», peut-on lire dans la réponse du groupe de tourisme et de loisirs en date du 15 novembre 2011.

C’est une affaire sans précédent non pas parce la loi n’a pas de réponse, poursuit SeaWorld, mais parce que les arguments de Peta sont «tellement infondés qu’aucune partie n’a jamais perdu le temps, l’énergie et l’argent d’un tribunal à traduire ce type de revendications dans une plainte».

«Enlevées de force»

Dans la plainte, les cinq orques sont représentées par leurs «amis» Peta, un ancien dresseur de dauphins et d’orques, un biologiste marin, le fondateur d’un réseau de protection des orques et deux anciennes dresseuses de SeaWorld.

Les «plaignantes» réclament à être «transférées des infrastructures des accusés vers un habitat décent en accord avec les besoins individuels et les meilleurs intérêts de chacune» d’entre elles. Selon ce document, les cinq orques ont été «enlevées de force à leur famille et leur habitat naturel, sont retenues en captivité à SeaWorld San Diego et SeaWorld Orlando, privées de tout ce qui leur est naturel, soumises aux techniques d’insémination artificielle ou de prélèvement de sperme pour la reproduction d’acteurs en vue des spectacles organisés par les accusés et sont forcées de se produire pour le seul profit des accusés. En tant que telles, les plaignantes sont soumises à l’esclavage et à la servitude involontaire».

En 2010, Tilikum avait noyé une dresseuse après un spectacle à Orlando, rappelle le texte, et depuis elle a été placée à «l’isolement complet».«Alors que Peta continuait à se livrer à ce coup publicitaire, SeaWord San Diego remettait en liberté quatre éléphants de mer (après les avoir) sauvés et soignés», a réagi SeaWorld dans un communiqué mardi. «Nous rejetons ces accusations sur les conditions de vie et la qualité des soins alloués à ces animaux exceptionnels», poursuit le groupe, qui dit rester «une référence pour les soins aux animaux marins» en captivité.

Source :  lematin.ch  (08.02.12)  Actualité récente en rapport :  Les orques ne pourront porter plainte pour esclavage contre leurs parcs aquatiques…    

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