L’océan malade de la terre. En examinant les mammifères marins morts, déposés sur les rives canadiennes, un biologiste a découvert qu’ils étaient victimes de maladies frappant habituellement les animaux élevés par l’homme.  (C) Rossiter_CSI 0303.jpgLe biologiste, Andrew Trites, en examinant les mammifères marins morts déposés sur les rives du Canada, a découvert qu’ils étaient victimes de maladies frappant habituellement les animaux élevés par l’homme. Les parasites, les champignons, les virus et les bactéries passent plus facilement de la terre à la mer à cause de l’action de l’homme qui bétonne ou assèche des zones marécageuses, qui jouaient le rôle de filtre naturel, et qui pratique une agriculture intensive. Ainsi, le parasite cellulaire toxoplasma gondii, qui provoque des avortements chez les vaches, menace aussi les animaux marins, déjà touchés par la pollution causée par l’homme.

« L’écosystème subit des changements dramatiques »

Par ricochet, cet océan malade peut aussi menacer l’homme pour qui la mer est un lieu de vacances, un lieu de travail, ou encore une source de nourriture, ont averti des chercheurs couvrant la rencontre annuelle de l’Association américaine pour l’avancement de la science (AAAS).  L’évolution des maladies touchant la faune marine « pourrait avoir un impact encore non reconnu chez l’homme », a mis en garde Melissa Miller, vétérinaire californienne. « Nous vivons dans les mêmes zones et mangeons souvent les mêmes aliments », a-telle précisé.

Le symposium « Surnager dans les mers malades » n’était qu’une des nombreuses sessions offrant une image sombre des océans, de plus en plus acides, de plus en plus chauds dans certaines régions, ou encore envahis par les glaces fondantes ou touchés par d’autres effets du changement climatique.  « L’écosystème des océans subit des changements dramatiques », explique Jason Hall-Spencer, de l’Université de Plymouth au Royaume-Uni. Il s’appuie sur ses recherches en Italie, en Basse-Californie et en Papouasie-Nouvelle Guinée qui aboutissent au même constat : « avec la hausse du taux de dioxyde de carbone, on voit une chute de 30% des microbes, plantes et animaux » dans les océans ».

Des industries de la mer menacées

L’acidité croissante des océans, causée par le CO2 venant des carburants fossiles, tue le naissain (les larves d’huîtres et de moules notamment) dans le monde entier. Sur les côtes pacifiques du nord-ouest du Canada et des Etats-Unis, la destruction des élevages de mollusques menace une industrie dont le chiffre d’affaires atteint 200 millions de dollars, a souligné Mme Hofmann. Dans un autre domaine, Lisa Levin, de l’institut d’océanographie Scripps de La Jolla en Californie, met en garde contre les menaces que le réchauffement de l’eau de mer et par conséquent la diminution de sa teneur en oxygène font peser sur les organismes vivant dans les profondeurs depuis des millénaires.  « Nous n’avons vu que moins de 5% de ces habitants des grands fonds et si nous les éliminons, nous ne les verrons jamais », précise Lisa Levin, convaincue que certains d’entre eux pourraient être très utiles à l’homme.

Les chercheurs ont appelé à une surveillance accrue des risques qu’entraîne pour la santé humaine une plus grande présence de parasites et pathogènes d’origine terrestre chez les mammifères marins.  Source :  lci.tf1.fr  (22.02.12)

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