Le rorqual commun échoué entre les rochers de Saint-Guénolé est une femelle de douze mètres, âgée de 3 ou 4 ans. Elle pèse quinze tonnes, ce qui est peu. En fait, elle est très maigre. « Elle n’a pas de gras. Elle n’avait pas mangé depuis plusieurs jours, elle n’avait rien dans l’estomac »,détaille Jean-Yves Le Clec’h, technicien d’Oéanopolis, devant la baleine que des mains expertes découpent et dépècent depuis le vendredi matin. Du haut de la plage, au-delà du périmètre sécurisé, des curieux filment, photographient et observent aux jumelles la baleine qui gît sur le sable de Pors Carn, là où les plongeurs pompiers ont réussi à la hisser. Fin whale (C) dryoptera_Flickr 30 10.jpg

Dès le lever du jour, les équipes de la commune, d’Océanopolis et de STLM (société de transports Le Meliner) sont à pied d’oeuvre, bottés, gantés et masqués. Surprise, il manque des fanons peut-être découpés comme trophée par des visiteurs. Si c’est le cas, la désinfection s’impose car la baleine n’était pas en forme. Ce vendredi matin, il s’agit donc de dépecer la jeune femelle sous les directives du vétérinaire d’Océanopolis. L’analyse des prélèvements permettra de déterminer les éventuelles raisons du décès qui, a priori, pourrait remonter à plusieurs jours. Une hypothèse en contradiction avec la veille du Sémaphore qui a aperçu une baleine mercredi après-midi. « On est sceptique.Vu l’état de putréfaction, ça ne nous semble pas récent.» On peut ajouter cet indice : ça sent horriblement fort. Bouchers-chauffeurs Les bouchers-chauffeurs de la société STLM travaillent avec une expertise et une force impressionnantes. La baleine toute maigre paraît quand bien balèze sous les couteaux des bouchers. « Tout se passe autour de la colonne. On commence à ouvrir les tronçons, à décoller la peau, à découper chaque organe. Le vétérinaire connaît bien son métier », apprécie Laurent Le Meliner, patron de la société STLM de Meriadec. « C’est la sixième baleine en quatre ans. Nous sommes réquisitionnables. On a laissé le chantier sur lequel nous étions à 2 h du matin et on est parti à 5 h 15. Les chauffeurs sont des bouchers de formation. »Pour dépecer la baleine, il faut une pelleteuse avec un godet spécial, un camion-grue et des bouchers équipés d’ustensiles parfaitement aiguisés. Les restes sont acheminés au centre d’équarrissage de Plouvara dans les Côtes-d’Armor. À treize heures, la baleine n’est plus qu’un souvenir sur la plage. Restent les effluves pestilentiels dont les marées sauront vite venir à bout.

Noëlle COUSINIÉ.

Source : ouest-france.fr (27.10.12)

Voir la news précédente en rapport :
Vidéo – Une baleine s’échoue sur les côtes du Finistère… 

Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable :

Le rorqual commun  

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