Si la mer, vue du rivage, continue à « danser le long des golfes clairs », sous la surface, c’est une tragédie qui se joue : à force d’être mangée par l’homme, la mer se meurt.

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En l’espace d’un siècle et demi, loin des regards, des ressources qu’on pensait inépuisables ont été poussées au bord de l’effondrement par une surpêche qui prélève plus de 100 millions de tonnes de poissons par an dans le monde.

En pêchant toujours plus loin, toujours plus profond, et à présent toujours plus « petit », l’homme est en train de transformer les océans du globe en désert liquide.Des bateaux et des technologies toujours plus performants ne laissent aucune chance aux poissons. Du bateau-usine à la pirogue, toutes les embarcations capturent des espèces réputées inaccessibles ou non consommables. Le pillage est systématique et aveugle, car il est particulièrement difficile de sélectionner les espèces capturées. À ce rythme, ce sont des maillons entiers de la chaîne alimentaire marine qui ont déjà été rayés de la liste du vivant, avec comme conséquence, à terme, une déstabilisation inquiétante de tout l’écosystème marin.L’effondrement brutal et irréversible des ressources halieutiques n’est plus une hypothèse fantaisiste. En fait, nous ne courons pas à la catastrophe, nous y sommes déjà. Au-delà des extinctions emblématiques de la morue de Terre-Neuve ou du thon rouge de Méditerranée, c’est un équilibre général qui est appauvri, détruit, par dégradations successives. On est notamment frappé par l’extraordinaire gaspillage qui préside à cette exploitation, qui échoue autant à cibler ses prises qu’à en limiter le nombre. Comment contrecarrer cette économie prédatrice qu’est la pêche contemporaine et instituer des pratiques compatibles avec la préservation des ressources ?
Et le plus fou c’est que des solutions politiques, économiques, techniques existent.Mais celles-ci passent par la responsabilisation du consommateur, qui doit aussi devenir citoyen d’un monde constitué pour près des quatre cinquièmes par les océans. Avec Philippe Cury, directeur de Recherches à l’IRD, co-auteur avec Yves Miserey de Une mer sans poissonschez Calmann-Lévy, nous nous demanderons comment, dans un contexte de changement global, atteindre un écosystème équilibré.

Quand les 4/5è de la planète souffrent, les solutions sont sur RFI !

Source et podcast de l’émission : rfi.fr (30.11.12)

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