PORTLAND, États-Unis – Un réseau d’importation illégale de défenses de narval de l’Arctique canadien a réussi à faire entrer ces longues incisives au Maine pour ensuite les vendre à des acheteurs américains, ont indiqué les autorités.
Andrew Zarauskas et Jay Conrad, respectivement originaires de Union, au New Jersey, et de Lakeland, au Tennessee, seront formellement accusés à Bangor, dans le Maine, la semaine prochaine. Ils font face à 29 chefs d’accusation de trafic illégal et de blanchiment d’argent, des infractions fédérales.
L’acte d’accusation indique que deux Canadiens seraient parvenus à faire entrer des défenses de narval aux États-Unis de manière illégale pendant 10 ans, pour ensuite les vendre à des acheteurs américains, dont Zarauskas et Conrad. Les présumés trafiquants auraient tout simplement utilisé l’entreprise de livraison de colis FedEx.
Le narval est surnommé «licorne des mers» en raison de sa longue défense torsadée, qui peut atteindre près de 2m50. Ses défenses se vendent quelques milliers de dollars, mais il est illégal de les importer aux États-Unis.
Les documents de la Cour ne précisent pas le montant d’argent en cause dans l’affaire, mais soulignent que les contrebandiers canadiens ont reçu au moins 150 paiements de clients.
Le procureur Todd Mikolop, qui représente la section des crimes environnementaux au département américain de la Justice, a indiqué que l’affaire se serait étendue sur une période de 10 ans, une durée qui laisse croire selon lui que le marché est assez important.
Il semble que les deux Canadiens, dont les noms ont été biffés dans les documents judiciaires, achetaient des défenses de narval dans des magasins du nord du Canada, pour ensuite les revendre à des acheteurs américains qu’ils contactaient par courriel.
Les Canadiens apportaient les défenses jusqu’à Calais, dans le Maine, en utilisant un véhicule ou une remorque munie d’un double-fond pour traverser la frontière. Ils envoyaient ensuite les colis aux clients à partir de Bangor.
Les narvals vivent dans les eaux de l’Arctique et ils sont chassés par les Inuits pour leur viande, leur peau et leur défense, explique le président de Furcanada en Colombie-Britannique, Calvin Karnia. Furcanada vend des défenses aux acheteurs qui veulent les exposer ou les transformer en bijoux.
Les défenses mesurent entre 90 centimètres et 2m45, environ, et leur prix de vente oscille entre 1000 et 7000 $ chacune, selon M. Karnia. Furcanada fait la livraison de défenses partout dans le monde, sauf dans les pays qui en interdisent l’importation, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie.
Source : 985fm.ca (04.01.12) Source photo : flickr.com