Dix-neuf dauphins se sont échoués, hier, sur la côte landaise. En tout, soixante-dix cadavres ont été découverts cette semaine. La plupart sont victimes de captures accidentelles par des chalutiers pélagiques. 451px-Chaluts_etales.JPG

Plus de 70 cadavres de dauphins et marsouins viennent d’être découverts sur la côte entre l’embouchure de la Gironde et Saint-Jean-de-Luz en moins d’une semaine. Pour la seule journée d’hier, 17 dauphins communs, un grand dauphin et un marsouin ont été retrouvés sur la plage à Biscarrosse. Cette première vague d’échouages est particulièrement précoce puisqu’elle a débuté à la mi-janvier alors qu’elle survient habituellement plutôt en février.

Les ravages des activités humaines

Mais cette précocité ne change rien aux raisons apparentes de l’hécatombe. «J’ai observé les 19 de Biscarrosse. Ils ont tous la queue ou l’aileron coupé. Ils sont dans un état de décomposition qui montre qu’ils viennent de très loin au large. C’est clair, ils ont été victimes de la pêche» assure Jean-Jacques Boubeyre, correspondant du Réseau national d’échouage.

«Dans plus de la moitié des cas, des traces de pêche accidentelle sont visibles, avec des marques ou des résidus de filets autour de la nageoire caudale ou sur l’aileron» confirme Ghislain Doremus, un scientifique du Centre de recherche des mammifères marins de La Rochelle. «J’ai vérifié : des chalutiers pélagiques français et espagnols sont en pêche à 40 miles au large de la côte Aquitaine» ajoute-t-il.

«Ce n’est pas le fait de la pêche artisanale, mais des grands chalutiers pélagiques industriels qui travaillent en paires» précise-t-il. «Ils utilisent des chaluts de 400 mètres d’ouverture et 70 m de haut» complète Jean-Jacques Boubeyre. «Les dauphins mangent les mêmes proies que les bars, donc ils sont souvent sur les mêmes zones, ce qui les rend particulièrement vulnérables» note Fabien Demaret, assistant-ingénieur au CRMM. «Il y a bien sûr aussi d’autres causes de mortalité, maladies, parasites ou pollution» indique Ghislain Doremus. «Un autre problème qui touche les cétacés est la pollution sonore, avec les sonars basse-fréquence» remarque Fabien Demaret.

Les scientifiques du CRMM s’attendent à de nouveaux échouages dans les prochains jours, à la suite de forts vents d’ouest sur le golfe de Gascogne. Ils espèrent beaucoup d’un programme lancé cette année par le ministère de la Pêche : les pêcheurs devront désormais déclarer leurs captures accidentelles, et si possible ramener les carcasses au port ou au minimum mesurer les animaux. Des contrôles devraient être effectués. «Cela nous permettra au minimum de disposer d’un meilleur échantillonnage biologique» estime Fabien Demaret.

Des centaines chaque année

Les études du CRMM, avec le soutien du Réseau national d’échouages, relèvent plusieurs centaines d’échouages de cétacés chaque année sur les côtes françaises. La progression est très marquée depuis la fin des années 1980 : entre 102 et 224 entre 1980 et 1987, jusqu’à 697 en moyenne sur la décennie 2000-2009, dont environ 500 sur la façade Atlantique. Après une baisse en 2010 (490), on a atteint un millier d’échouages en 2011 et 2012. Les dauphins représentent entre les deux tiers et les trois quarts des échouages constatés. Source : ladepeche.fr (26.01.13)
Source photo : wikimedia.org
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