Pour la première fois, une formation vient parfaire la connaissance des professionnels en matière de cétacés, afin de mieux encadrer l’activité dite de “Whale watching”. Si le code de l’environnement de la Polynésie française protège déjà les mammifères marins et réglemente les activités d’observation de ces animaux, des abus sont constatés à chaque saison, entre juillet et novembre. Cette formation est assurée par la Direction régionale de l’environnement (DIREN), du 18 au 20 mars, auprès d’une trentaine d’opérateurs touristiques. Elle est dispensée par une équipe d’experts, et notamment par la biologiste Aline Schaffar.
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Est-ce la première fois que ce type de formation est organisé ? Oui, c’est une première pour la Direction régionale de l’environnement (DIREN). C’est un processus qui est en place dans le bassin océanien depuis plusieurs années. En 2008, on a établi des règles pour toute la région océanienne. Depuis, les différents pays s’approprient peu à peu ces règles. En Nouvelle-Calédonie, c’est une réussite. La Polynésie prend le relais et souhaite faire la même chose pour ses opérateurs.

Est-ce parce que des incidents sur l’eau ont été relevés particulièrement l’année dernière ?

Il y a effectivement des évènements sur l’eau qui montrent que l’on doit progresser. Quand l’activité se développe, ça génère des problèmes, et c’est aussi aux services environnementaux de proposer des solutions. Avec ce genre de formation, on incite aussi les particuliers à éviter de sortir avec leur bateau pour voir les baleines, et plutôt faire appel à des professionnels, qui savent ce qu’il faut faire. Il faut comprendre qu’on est sur de l’observation d’une espèce protégée, sur une zone de reproduction. L’homme, quoi qu’il fasse, a un impact sur la nature. Donc, pour que cette activité soit pérenne, il faut qu’elle soit responsable, que les acteurs aient connaissance des animaux qu’ils observent, de leurs habitudes et des règles qu’ils ont obligation de suivre. Il existe une loi, et nul n’est censé l’ignorer. Mais il faut aussi expliquer pourquoi elle existe.

Quelles sont les grandes lignes de cette formation ?

Elle est destinée en priorité aux opérateurs qui ont déjà leur permis pour aller observer ces animaux. Le 1er jour est consacré à la biologie, à l’histoire naturelle, puis à la recherche, la gestion et la conservation des cétacés. Le 2e jour, on parle du “whale watching” proprement dit, et surtout, comment les opérateurs peuvent structurer les informations qu’ils livrent à leurs passagers. C’est fondamental, car ils prennent des gens à bord, ils vont leur montrer des choses magnifiques, ils les gardent pendant plusieurs heures… ils ont donc un rôle majeur d’éducation : quel type d’informations ? Comment les transmettre ? Le 3e jour, au cours d’une sortie en mer, on va mettre en pratique ce que l’on a appris.

“Il arrive que l’on soit trop près”

Parmi la trentaine de participants à la formation, Arnauld Demier de Scubatek, du club de plongée du yacht-club de Tahiti. Il organise des sorties baleines depuis une dizaine d’années : “Je suis très agréablement surpris par cette formation, c’est très intéressant, notamment en ce qui concerne les informations que l’on peut donner aux gens. Pour le moment, je ne sais pas si cela va changer quelque chose à ma façon de procéder, mais peut-être que oui. Cela arrive que l’on soit trop près des baleines, c’est vrai, mais on ne le fait pas forcément exprès, on essaye de respecter les distances, mais ça dépend complètement du comportement des animaux.”Teva Plichart, skipper pour la compagnie Ihitai Charter Tahiti, estime pour sa part cette formation très utile, notamment pour identifier les espèces. Il trouve judicieux la remise d’une mallette pédagogique aux professionnels, qui va permettre de diffuser l’information.

Source : ladepeche.pf (19.03.13)

Source photo : wikimedia.org 


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