Le 22 juin 2013, Sampal, l’un des dauphins retirés d’un delphinarium de Séoul en compagnie de Jedol, s’est échappée de son enclos de réhabilitation avant le terme du processus, prévu pour fin juillet.
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Profitant d’une ouverture dans le filet, la delphine de 10 ans s’est retrouvée en mer. Pendant un moment, elle est restée non loin de ses compagnons enfermés. Puis, lorsque des  gens ont tenté de la ramener dans l’enclos, elle a filé vers le large. 5 jours plus tard, le 27 juin, Sampal a été aperçue à plus de 100 kilomètres de là. Elle nageait au sein d’une tribu de 50 dauphins, la sienne même dont on l’avait arrachée près de 4 ans plus tôt ! Ric O’Barry, qui supervise la réhabilitation des dauphins de Séoul, n’a pas été autrement surpris par cette nouvelle : “Je pense que les autres dauphins vont également retrouver leurs marques dès qu’on les aura relâché »  a-t-il déclaré « Ils savent exactement quoi faire. Ils ont juste besoin qu’on leur donne l’occasion de le faire ! » Ce n’est pas la première fois qu’une telle chose arrive.
Nombreux sont les captifs qui ont brisé leurs chaînes de leur propre initiative, avant même qu’on ne les «déconditionne» et sont partis droit devant vers la liberté ! Bimbo le globicéphale, pulvérisa carrément la vitre de son bassin du Marineland of Pacific dans les années 60. Ingérable, dangereux, considéré comme psychotique, on décida finalement de le relâcher. Au terme d’un vrai match de catch impliquant plus de 10 dresseurs, une grue de 50 tonnes, une civière géante et des doses massives de tranquillisants, Bimbo fut retiré du parc et balancé en mer sans cérémonie. Aussitôt, fou de bonheur, Bimbo fonça droit devant lui à toute vitesse et fit des pirouettes en l’air,  avant de rejoindre un groupe de globicéphales. 7 ans plus tard, on l’aperçut en pleine forme au large de la côte de Californie du Sud. Lui qui attaquait ses gardiens n’a plus jamais approché un homme de toute son existence. Le fait d’être né en mer et d’y avoir vécu jusqu’à l’âge adulte constitue évidemment un atout majeur. Les cétacés ont une excellente mémoire. Il ne faut pas longtemps pour qu’ils se souviennent comment pêcher ou socialiser. Plus délicat fut le cas de l’orque Keiko, enlevé à sa famille alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Dans ce cas, les liens de dépendance aux humains sont plus forts et la réadaptation nettement plus difficile, mais jamais impossible. S’il n’avait été foudroyé par une pneumonie, Keiko était prêt à reprendre le large. Sampal avait 10 ans quand on l’a capturée. C’était une jeune personne en âge d’avoir des enfants, qui connaissait déjà tout de la mer de Jeju.  4 ans de captivité n’ont pas suffi à effacer chez elle le souvenir de sa famille ni à sa famille de l’oublier. Comment pourrait-il en être autrement, d’ailleurs, s’agissant de créatures dont les liens sociaux dépassent largement les nôtres en intensité ? Alors, bon vent, bonnes vagues, bonne pêche, petite Sampal ! Nos cœurs te suivent dans ton bonheur  ! Puissent tes compagnons d’enclos te rejoindre bientôt, comme tous les cétacés captifs aujourd’hui prisonniers ! Source & liens complémentaires : freedolphinsbelgium.wordpress.com  (12.07.13)
Voir également : Les cétacés et la captivité… ce que les delphinariums ne vous disent pas…

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