PAPEETE, 31 octobre (Reuters) – L’île de Pitcairn souhaite créer la plus grande réserve marine du monde, a annoncé jeudi le quotidien Les Nouvelles de Tahiti, reprenant une information de Radio Australie.
Cette île, à l’est de l’archipel des Gambier (Polynésie française), est le dernier territoire britannique du Pacifique Sud, à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et le Chili.
Ce territoire mesure 47 km2, si l’on compte trois autres petites îles proches. Il est britannique depuis son occupation en 1790 par les mutinés du Bounty, épisode de l’histoire de la marine anglaise qui donna lieu à trois adaptations hollywoodiennes.
Quelques dizaines d’habitants, en majorité des descendants des mutinés du Bounty, habitent encore Pitcairn, et leurs revenus dépendent à 95% de la générosité de Londres.
Le Conseil de l’île a voté à l’unanimité en faveur de la création d’une réserve marine autour du petit archipel, soit 836.000 km2 qui correspondent à sa zone économique exclusive.
Un adjoint au maire de l’île est allé à Londres demander à la Grande-Bretagne de valider cette demande.
Mike Warren, le maire de Pitcairn, estime que la création d’une telle zone protégée serait un premier pas vers plus d’autonomie financière pour son île.
Le projet doit être accepté par le gouverneur anglais de Pitcairn, résidant en Nouvelle-Zélande, et par le gouvernement britannique.
La création d’une telle réserve marine permettrait au Royaume-Uni de sanctuariser ces 836.000 km2, à condition toutefois d’avoir les moyens d’en assurer la surveillance, ce qui n’est pas le cas.
Il n’y a pas d’aéroport à Pitcairn, ce qui rend impossible d’y baser un ou plusieurs avions dédiés à la surveillance de la zone, et il n’y a pas de port où placer des navires militaires de surveillance.
Quant à la France, elle doit déjà mener la très coûteuse surveillance aérienne et maritime des cinq millions de km2 de la ZEE de Polynésie française, voisine de Pitcairn. (Daniel Pardon, édité par Emmanuel Jarry et Julien Dury)
Source : reuters.com (31.10.13)