Pour protéger la ville des JO d’éventuelles attaques terroristes venues de la mer, l’armée russe aurait recours aux grands dauphins bélugas.
« Une protection fiable, assurée par des dauphins sympathiques », explique le quotidien russe Troud, traduit par Courrier International. À Sotchi, les dauphins ont du chien. Leur mission : « débusquer les plongeurs ou autres objets sous-marins non identifiés, qui peuvent constituer un danger, et signaler aux militaires toute anomalie », suppose le journal. Sans confirmation des autorités, le quotidien se fie aux témoignages des travailleurs du port de Sotchi, selon lesquels les dauphins seraient nourris par « des gens en uniforme de la marine de guerre russe ».
Si le Courrier International ne précise pas le nombre d’animaux déployés ni les modalités de leur dressage – les services de renseignement russes, responsables de la sécurité des JO, ne se sont pas exprimés sur la question -, les dauphins appartiendraient à l’espèce des bélugas.
« Surveillance des ports ou déminage »
Selon Éric Baratay, professeur d’histoire contemporaine à l’université Lyon-III, l’utilisation de dauphins à des fins militaires n’est pas une nouveauté. « Depuis les années 60, Russes et Américains ont fréquemment eu recours à des mammifères marins, notamment les dauphins, pour la surveillance des ports ou le déminage, explique-t-il. De la Guerre froide au Vietnam en passant par la guerre d’Irak de 2003, ils ont souvent été utilisés pour détecter des bombes sous des navires ou pour récupérer des missiles. »
Leurs capacités cognitives en font des auxiliaires de combat de choix, explique l’historien : dotés d’un puissant sonar, les dauphins sont capables de détecter à des kilomètres à la ronde toute intrusion dans leur environnement, quelles que soient les conditions. « Grâce à leur système d’écholocation, de nuit, de jour, en eau claire ou trouble, rien ne leur échappe ! » s’amuse Willy Dabin, biologiste à l’observatoire PELAGIS de La Rochelle. « Curieux, rapides, facilement entraînables et dotés de capacités de mémorisation, les dauphins sont des atouts pour la surveillance sous-marine », ajoute-t-il.
« Problèmes d’obéissance »
Pourquoi avoir choisi spécifiquement le béluga ? « C’est peut-être parce que l’espèce est présente dans les eaux russes et qu’elle est habituée au climat et à l’environnement local », suppose Willy Dabin. Difficile d’en savoir plus selon lui : le dressage d’animaux par les armées est souvent controversé – beaucoup ont péri lors de missions de surveillance ou de combat – et confidentiel, car rattaché aux programmes de défense.
Et malgré leurs qualités indéniables, les dauphins ne garantissent pas une sécurité sans failles. « Même s’ils sont très joueurs, ils restent des animaux sauvages, rappelle Willy Dabin. Ils ont parfois quelques problèmes d’obéissance et c’est dur de les contrôler parfaitement ! »
Source : lepoint.fr (20.02.14)
Source photo : wikimedia.org
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