Boyan Slat, un jeune néerlandais de 19 ans, pourrait changer une partie de la face cachée des océans. Après avoir fait le buzz l’année dernière en présentant un concept futuriste pour nettoyer le plastique présent dans les gyres océaniques, il revient début Juin sur le devant de la scène en livrant son étude de faisabilité. Bilan : son projet est faisable ! Pour lancer la nouvelle étape, il ouvre une opération de crowdfunding de 2 millions d’euros.

 



Sans avoir réellement étudié le projet, les scientifiques disaient qu’il n’était pas possible de retirer les débris de plastiquedéjà présents dans les 5 gyres océaniques*. Boyan Slat, misant sur l’inventivité humaine, ne pouvait pas se résoudre à abandonner tout ce plastique dans l’océan. Il a alors eu une idée simple, mais un peu folle : « Au lieu d’aller vers le plastique, il est possible d’attendre simplement que le plastique vienne à nous » en utilisant les courants océaniques, explique-t-il lors d’une conférence de présentation à New-York le 3 juin. « Une série de barrières flottantes capturerait d’abord le plastique et concentrerait les débris, les envoyant vers une plateforme capable d’extraire ensuite les plastiques », imagine-t-il. Il s’agit simplement d’une sorte d’entonnoir géant, concentrant et ramenant les débris vers une plateforme capable de les traiter.

Son idée bien en tête, il fallait montrer sa faisabilité. C’est désormais chose faite ! Avec l’équipe de volontaires et de professionnels de sa fondation « The Ocean Cleanup », il a déjà réalisé des tests concluants avec une série de barrières de 40 mètres. Boyan Slat estime qu’avec une barrière flottante de 100 km laissée pendant 10 ans, presque la moitié du plastique du gyre Nord Pacifique pourrait être retiré, soit 70 millions de kg. Cela ne coûterait que 6 dollars par kg, soit 33 fois moins que les méthodes conventionnelles, tout en étant 7 900 fois plus rapide ! Il serait possible de recycler les matières récupérées. Pour preuve : la couverture de son livre a été réalisée en déchets plastiques repêchés dans l’océan !

En pratique, le dispositif est un assemblage de plusieurs tuyaux flottants en forme de bouées. En dessous, sont immergés des panneaux de trois mètres qui permettent de bloquer la majorité des déchets, même les petits fragments de plastique. Selon l’équipe de Boyan Slat, ces écrans sont suffisamment grands pour bloquer les déchets, mais assez petits pour ne pas perturber la faune et la flore océaniques. La plateforme serait résistante aux tempêtes. Les 162 panneaux solaires  embarqués sur la plateforme suffiraient à en faire la source d’électricitéprincipale.

Participer à l’Ocean Cleanup !

Pour que ce projet devienne réalité, sa fondation lance une opération de crowdfunding visant à récolter 2 millions de dollars. Elle servira à réaliser des tests encore plus larges sur les 3 à 4 prochaines années grâce à la construction d’une plateforme pilote totalement opérationnelle. Vous pouvez participer à la levée de fonds directement sur le site theoceancleanup.compendant 100 jours. Les dons sont répertoriés par « kilos de déchets » retirés. Par exemple, 6,21 dollars (4,56 euros) suffisent pour extraire un kilo de déchets de l’océan. 382 000 dollars ont été récoltés pour l’instant sur les deux millions attendus.

*Un gyre est un gigantesque tourbillon d’eau se caractérisant par des vents et des courants faibles où les courants tournent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord. Ce phénomène crée un vortex qui fait tourbillonner les déchets qui « passent » par là. Ce tourbillon accumule depuis des années des déchets plastiques venus des côtes et des fleuves. Dans sa rotation et par la force centripète, il les entraîne et les ramène progressivement vers son centre.

Source & liens complémentaires :
natura-sciences.com (16.06.14)

Voir également l’article du Huffington Post, publié le 22 juin 2014 :

La pollution plastique dans les océans ne se résoudra pas avec des gadgets

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