« Comme la plupart d’entre nous, je n’avais pas conscience de l’état dans lequel se trouve l’océan aujourd’hui. Sa surface bleue nous cache une réalité bien plus dégradée qu’il n’y paraît. C’est en travaillant sur le film « Planète Océan »  que j’ai réalisé l’ampleur des dégâts. Les océans sont aujourd’hui à bout de souffle et c’est l’ensemble du fonctionnement de notre planète qui risque de s’essouffler avec eux.Wavebreaker.jpg

Surpêche, pollution, changement climatique… aucun recoin de l’océan n’échappe à l’impact de l’Homme. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 85% de nos ressources halieutiques, ces poissons que nous consommons tous les jours, sont pleinement exploitées, surexploitées ou en voie de disparition. Chaque année, plus de 6,5 milliards de kilos de déchetssont déversés dans nos mers. Les eaux se réchauffent et s’acidifient progressivement, impactant déjà le fonctionnement de nombreuses espèces marines.Nous nous devons d’agir !La haute mer est le symbole de notre fuite en avant. Au-delà de 200 miles marins des côtes, les océans n’appartiennent à personne, donc à tout le monde, donc au premier qui se sert.Une demande mondiale croissante en produits de la mer, soutenue par les progrès technologiques, nous pousse toujours plus loin, toujours plus profond. 2% des bateaux, véritables usines flottantes, sont responsables à eux seuls de 50% des capturesde produits de la mer. Si nous continuons à ce rythme, les espèces commerciales que nous avons l’habitude de consommer auront quasiment disparu d’ici 2050. Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les scientifiques qui nous alertent.Heureusement, tout au long de ma vie de photographe et d’activiste, j’ai vu aussi émerger des solutions. J’ai vu l’incroyable force de l’engagement sur le terrain et les effets positifs qu’elle produit. Promouvoir une pêche artisanale et responsable, créer des aires marines protégées, mettre en place des techniques innovantes et rentables pour gérer les ressources et limiter la pollution sont autant de solutions viables et efficaces pour préserver le monde marin et ainsi assurer le bien-être de nombreuses populations dépendantes de la pêche.Ces initiatives individuelles doivent être encadrées par unepolitique internationale forte et engagée. Lors du sommet de Rio+20, nous nous sommes battus pour la création d’une gouvernance mondiale des océans, pour l’émergence d’une coalition internationale pour la sauvegarde de la haute mer. On nous l’a promise.Le 23 septembre, l’ONU va entamer un débat sur l’avenir de la haute mer et sur la manière dont celle-ci devrait être gouvernée. C’est maintenant que nous devons tirer le meilleur parti de cette opportunité.Soutenons les 8 propositions de la Global Ocean Commission  pour pérenniser les ressources marines :

  • Placer les océans au cœur des préoccupations environnementales des Nations-Unies
  • Créer un nouveau système efficace de gouvernance de la haute mer
  • Lutter contre la surpêche en agissant sur la répartition des subventions, promouvoir la pêche artisanale
  • Lutter contre la pêche illégale à tous niveaux : en mer, au port, sur les différents marchés
  • Se battre contre la pollution par les plastiques
  • Etablir des normes de sécurité contraignantes pour l’exploitation pétrolière en mer
  • Mettre en place un conseil de surveillance de l’océan mondial
  • Créer suffisamment d’aires marines protégées pour permettre la régénération de la haute mer

Nous le savons tous, même si nous l’oublions parfois : nous habitons une même planète, qui est bleue. Parce que les océans fournissent l’oxygène que nous respirons, parce qu’ils produisent une partie importante de notre nourriture, parce qu’ils permettent l’essentiel de nos échanges commerciaux : ils sont au cœur de notre vie à tous.Parce qu’il est trop tard pour être pessimiste, la Fondation GoodPlanet que je préside se joint à la pétition de la Global Ocean Commission.Engagez-vous pour un océan sain et vivant : en signant la pétition, vous demandez à Ban Ki-moon de lancer un appel en faveur de la protection de la haute mer et de la santé de l’océan.Vous pouvez aussi agir avec l’appli gratuite Planet Ocean  ou en soutenant nos projets terrain de restauration des aires marines protégées. Merci.
Yann Arthus-Bertrand»Source & infos complémentaires : goodplanet.org Source photo : wikimedia.org Signer la pétition

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