Le business est lucratif. Et tout ou presque est permis. L’exploitation éhontée de la présence des dauphins (et des baleines bientôt) dans nos eaux atteint, aujourd’hui, un niveau qui fait honte dans un pays engagé dans un processus d’île durable.
Après Solis Indian Ocean qui, en mai dernier, décidait de geler ses activités liées aux dauphins « Coquille Bonheur » a décidé d’aller encore plus loin et de ne plus commercialiser la nage avec les dauphins.
Le message est fort. Surtout quand l’on sait que le principal intéressé est également président de la Tourism Authority, l’organisme régulateur des activités touristiques. Christian Lefèvre parle en son nom. Et prouve, par la même occasion, qu’il est possible d’avoir deux casquettes, sans que, pour autant, il y ait, nécessairement conflits d’intérêts.
Plusieurs ONG se battent depuis des mois pour que les activités liées aux dauphins soient plus encadrées. En vain. Il ne faut pas croire, cependant, que l’anarchie totale règne autour de ces activités. Plusieurs groupes hôteliers, les tour-opérateurs les plus importants et les plus grands opérateurs de catamaran respectent, déjà, la charte et la loi encadrant cette activité.
Ils ont, eux, compris, l’atout que représente la présence des delphinidés dans nos eaux. Nombreux d’entre eux, d’ailleurs, militent pour que l’habitat des dauphins sauvages à l’île Maurice soit sanctuarisé et que l’expérience de leur rencontre soit plus respectueuse. Ils ont aussi compris la dangerosité que pouvait représenter, pour l’homme, de nager avec des dauphins sauvages qui n’ont rien à voir avec le gentil Flipper de nos souvenirs ou les dauphins apprivoisés des delphinariums.
La grande pagaille, qui règne chaque matin sur la côte ouest de l’île Maurice est le fruit de plusieurs facteurs. Il y a les opérateurs qui jouent à dauphin, dauphin et demi avec la loi, il y a les touristes qui ne respectent pas la destination et qui en veulent pour leur argent et finalement la non-application de la loi dans toute sa rigueur.
Il est grand temps de mettre de l’ordre. D’éduquer à la fois, de haut en bas, tous les opérateurs engagés dans cette activité qui, on le comprend bien, fait vivre des familles mauriciennes, mais également ces touristes, de l’étranger et de l’intérieur, qui sont sans cesse demandeurs de souvenirs intenses et immédiats et pour lesquels le futur de la destination est un souci secondaire.
L’application de la loi, enfin, dans toute sa célérité est plus qu’urgente. On ne peut qu’espérer que cette nouvelle prise de position forte fera avancer ce dossier, véritable épine dans le pied d’un pays engagé dans le processus de Maurice Île Durable (MID) et qui veut intégrer une démarche écologique dans ses activités touristiques. Gageons que le président de la Tourism Authority en fera aussi son dauphin de bataille.
Source : ilemaurice-tourisme.info (non datée, reçue le 12.09.14)
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