Selon un militant écologiste, les bateaux de TransCanada ont traversé sans s’arrêter ni ralentir un groupe de petits rorquals communs qui plongeaient juste à l’entrée du port de Cacouna.
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Cet incident est survenu mercredi, au moment où TransCanada installait ses équipements pour procéder aux forages prévus pour les prochains jours.

Mandaté par Greenpeace pour prendre des photos des travaux, le militant écologiste Mikael Rioux raconte qu’à la fin de la journée, un groupe de trois ou quatre petits rorquals ont fait surface à la sortie du port.

« J’ai pu les voir entrer et sortir de l’eau à plusieurs reprises, raconte M. Rioux. Cela coïncidait avec le temps où les deux remorqueurs avaient fini leur journée également et ils étaient en train de revenir au port de Cacouna. J’ose croire que les capitaines n’ont pas vu les petits rorquals, mais ils sont passés exactement à l’endroit où les petits rorquals entraient et sortaient de l’eau. Ils n’ont jamais réduit leur vitesse ou quoi que ce soit malgré le fait que je faisais des grands signes qu’il y avait quelque chose à cet endroit. »

Mikael Rioux, qui travaille aussi comme guide de kayak, se dit encore étonné de ce qu’il a vu : « J’ai été témoin de ça, la première journée des travaux. Imaginez 95 jours, moi, j’ai été là pendant trois heures. »

Interrogé sur cet incident, TransCanada rappelle que des mesures ont été imposées tant par Pêches et Océans Canada que par le gouvernement du Québec pour atténuer l’impact des travaux sur les baleines qui fréquentent le secteur.

Extrait de la réponse de TransCanada

Voici les mesures ayant été définies pour nous assurer que nos sondages géotechniques soient réalisés en tout respect des bélugas :

– Arrêter les travaux lorsqu’un béluga entre dans un rayon de 540 mètres du lieu où ont cours les sondages;
– mettre en place un moyen optimal de détection des bélugas. Advenant le cas de la présence d’un béluga dans le rayon d’exclusion, nous non seulement arrêtons-nous les travaux, mais ceux-ci ne reprendront que 30 minutes après le départ de tout béluga de la zone d’exclusion;
– effectuer, lors des travaux, des mesures de bruit subaquatique. TransCanada s’est engagée à respecter un niveau de bruit subaquatique de =120 décibels à 540 mètres de la source, qui est un seuil sécuritaire pour les bélugas. Advenant le cas du dépassement du niveau de bruit, TransCanada ajustera ce rayon d’exclusion et attendra l’autorisation des autorités avant d’entreprendre les autres travaux.

Le porte-parole de TransCanada, Philippe Cannon, ajoute que son entreprise prendra le temps de vérifier auprès des capitaines ce qui s’est réellement passé mercredi en fin de journée. Philippe Cannon exprime toutefois un doute au sujet des assertions de l’environnementaliste puisque, rappelle-t-il, Mikael Rioux est un militant connu dans la région pour son opposition au projet de port pétrolier à Cacouna. Des observateursPêches et Océans Canada a notamment exigé que des observateurs soient en poste chaque jour pour signaler la présence de baleines. Les observateurs doivent notamment s’assurer de l’arrêt des travaux lorsqu’un béluga ou un autre mammifère marin traverse la zone de 540 m où sont effectués les travaux. L’observateur autorise la reprise des travaux 30 minutes après que l’animal a quitté la zone. La directrice du Réseau d’observation des mammifères marins, Esther Blier, précise que le mandat est limité à la surveillance des travaux.

« TransCanada n’a pas le droit de travailler pour les travaux de forage sans qu’il y ait de surveillance. De ce côté-là, c’est respecté, mais les allées et venues des bateaux ne font pas partie des mesures demandées par le gouvernement dans l’émission des certificats. » — La directrice du Réseau d’observation des mammifères marins, Esther Blier.

Il y a deux zones d’observation. La première s’étend autour de la barge, à environ 1 km de la côte, où s’effectuent les travaux. La seconde zone, de 3000 m, permet de signaler toute activité de mammifères marins autour du chantier marin. « Ça permet de voir si une baleine approche », précise Mme Blier.  Le site a été validé, a été marché et c’est le meilleur point de vue sur la zone, affirme Mme Blier. Pour assurer une vigilance optimale, les personnes sont remplacées toutes les deux heures. Risques de collision

Mikael Rioux s’inquiète du fait que rien ne semble avoir été prévu pour diminuer le risque de collision avec les baleines. « Ils n’étaient plus là. Je trouve ça bizarre qu’ils ne restent pas en poste tant que les bateaux-remorqueurs sont encore en action parce que c’est là qu’il peut y avoir des risques de collision. Sinon, le reste de la journée la barge est immobile. »

« Les allées et venues des bateaux ont une incidence sur les mammifères marins, peu importe les bateaux qui circulent sur le Saint-Laurent », souligne Mme Blier, qui ajoute que c’est vrai partout et pas seulement au port de Cacouna. « On n’a qu’un mandat d’observation et d’application, ajoute-t-elle, quand on observe quelque chose, l’information est transmise aux instances réglementaires, dans ce cas-ci à Pêches et Océans Canada, qui eux prennent les mesures s’il y a non-respect de la réglementation. Mais on ne peut pas agir sur une observation qu’on ne peut pas faire. » La Loi sur les pêches stipule de manière générale qu’il est interdit de déranger, d’importuner les mammifères marins. Toutefois, il n’existe aucune réglementation sur les vitesses d’approche des mammifères marins, sauf dans le territoire du parc marin du Saguenay/Saint-Laurent. Les travaux au quai de Cacouna sont prêts à démarrer. Jeudi, les conditions météorologiques n’étaient toutefois pas propices à ces travaux. La barge qui doit être utilisée pour les opérations de forage de TransCanada au large de Cacouna a été remorquée au quai. TransCanada se refuse à tout commentaire sur les travaux. Ceux-ci visent à étudier la composition du sol marin et doivent permettre de déterminer l’emplacement d’un possible port pétrolier à Cacouna.

Source, capture d’écran & vidéo :  radio-canada.ca (11.09.14)


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Plus d’infos sur l’espèce & fiche pédagogique téléchargeable :Le béluga

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