Sandrine Gabet-Pujol, présidente de l’association « Dolphy Centro », a initié ce projet de centre. Inédit en France !Hurghada Sandra Guyomard (58)utilisée pour site.jpg

Un projet de création à Cerbère du premier centre français d’étude des grands dauphins a été présenté avec enthousiasme par Sandrine Gabet-Pujol, présidente de l’association « Dolphy Centro ». Une réunion s’est tenue mercredi 17 septembre, à la mairie, en présence des représentants des autorités administratives concernées, ainsi que des élus locaux, des responsables locaux du port et du club de plongée. Sur le principe, le projet reçoit un accueil et un soutien favorable de la Région, du Département et de la commune, ainsi que des diverses administrations maritimes. Il consiste en la création d’un pôle d’excellence et de recherche sur le grand dauphin, (le premier en France), une espèce qui a disparu ces dernières décennies de l’espace nord méditerranéen.

  • Quatre grands dauphins

L’objectif est triple : créer un pôle de recherche, un pôle thérapeutique à médiation animale et un pôle de sensibilisation du grand public. Le site de Cerbère se prête idéalement à cette implantation. Il nécessite une infrastructure à terre, qui se situerait sur la troisième plage, lequel jouxterait un parc maritime de 5 000 m2 constitué de filets flottants arrimés à des bouées écologiques (qui préservent les fonds marins). Dans ce parc, quatre grands dauphins évolueront et seront accessibles aux chercheurs et au public, mais ce parc servirait aussi de sas intermédiaire pour acclimater des dauphins, qui seront ensuite lâchés en groupe sur zone. « Attention » précise cependant Sandrine, « ce projet n’a rien à voir avec la création d’un parc à thème, dans lesquels les animaux sont captifs et dressés pour des spectacles ».

  • Gisement d’emplois

Pour le maire, J.-C. Portella, et son adjoint, Marc Cassou, en charge du dossier, « Cerbère s’impose naturellement comme lieu de création de ce centre, il complétera le dispositif du parc maritime, de la réserve naturelle marine et de la réserve intégrale dont nous sommes le cœur. Ce pôle peut devenir la nouvelle image et le nouveau gisement d’emplois directs et indirects que nous appelons de nos vœux. Nous offrons un site exceptionnel qui doit avant tout être au service des Cerbériens et du développement de l’économie locale« . « Ce projet rentre dans le cadre de nos missions de protection et de développement des activités du milieu maritime,confirme Mylène Ghiglione, chargée de mission du parc marin, et pourrait être un atout supplémentaire de qualité pour les croisiéristes et autres tour-opérateurs qui s’intéressent de plus en plus à cette région côtière« . Ambitieux, le projet nécessite d’abord une étude de faisabilité qui est confiée à Seaneo, société spécialisée dans l’environnement littoral et marin. Après quoi, il restera à obtenir les autorisations définitives et surtout, les financements correspondants…

Pour tous ceux qui souhaitent participer à ce projet et aider à sa faisabilité, un site internet vient de voir le jour www.dolphycentro.org
Source :  lindependant.fr (21.09.14)

Note de Réseau-Cétacés:
L’idée de déplacer 4 dauphins captifs dans un enclos marin est séduisante, surtout si l’espace est également utilisé à des fins de sauvetage d’animaux blessés.
Malheureusement, les initiateurs du projet commettent deux grossières erreurs qui démontrent que le projet n’a rien d’honnête et de philanthrope :
La première est d’affirmer que le grand dauphin a disparu de l’espace nord méditerranéen… !
Nous vous invitons, à ce propos, à prendre connaissance des statistiques d’observation de Découverte du Vivant :  decouverteduvivant.org/sorties-en-mer La deuxième est d’inclure un programme de delphinothérapie.

En tant qu’association de protection des cétacés et, en raison à une série de problématiques décrites ci-dessous – notamment l’utilisation de dauphins captifs dans le cadre de thérapies employant des individus, nés en milieu naturel et maintenus en captivité, ou élevés en bassin, mais qui restent de puissants animaux sauvages, imprévisibles et potentiellement dangereux – Réseau-Cétacés s’oppose fondamentalement à ce projet de delphinothérapie.

Les bienfaits de la thérapie par les animaux domestiques sont en effet attestés, néanmoins aucune étude n’a pu démontré que les thérapies impliquant l’utilisation de dauphins, plutôt que des chevaux ou des chiens employés dans le cadre de thérapies traditionnelles, soient plus bénéfiques pour la santé humaine.

Par ailleurs, cette pratique encourage le commerce illégal de cétacés et la capture d’animaux sauvages susceptibles de fragiliser les populations de cétacés sauvages et compromettant leur survie.

Dans les pays d’Europe de l’Est, tels l’Ukraine ou la Turquie, plusieurs delphinariums ont justifié leur ouverture pour offrir ce type de programme d’interactions tarifées. Les dauphins destinés à ce type d’établissements ont été capturés en Méditerranée et en mer Noire ou bien sont importés du Japon, où ils sont capturés dans le cadre de battues de cétacés lors desquelles quelques dauphins sont capturés vivants pour la captivité alors que le reste du groupe est abattu et converti en viande.

Sans oublier que les « entrepreneurs », peu scrupuleux, utilisent l’angoisse et la vulnérabilité des familles des malades afin d’établir des tarifs exorbitants pour ces pseudo-traitements qui n’ont aucun fondement scientifique ni aucune garantie de succès.

Enfin, le contact physique avec les dauphins dans des environnements confinés comprend un risque sanitaire important car ces espèces peuvent transmettre un certain nombre de pathologies à l’homme.

Pour ces raisons scientifiques, éthiques, sanitaires et de conservation des populations sauvages, sans faire mention du stress auquel les dauphins sont soumis dans un environnement non naturel et au contact de l’homme, nous ne pouvons que condamner ce type de pratique.

A lire (en anglais) :

wdcs.org/submissions_bin/datreport.pdf

wdcs.org/submissions_bin/datleaflet.pdf

Loading...