L’ancien dresseur d’orques, John Hargrove, vient d’annoncer un contrat avec la maison Macmillan Publishing pour la publication de son livre « Beneath the Surface », qui sera disponible en rayon début d’année prochaine et dévoilera les détails sur le fonctionnement des coulisses de SeaWorld.
Prévu pour le 24 mars 2015, le livre de J.Hargrove couvrira les zones épargnées par le documentaire «Blackfish». Le livre qui doit être publié par Palgrave Macmillan, examinera de plus près les coulisses de SeaWorld inconnues du grand public. Ce sera un autre témoignage de plus contre une société qui ne s’est pas encore remise du livre « Death at SeaWorld » de David Kirby, publié en 2012, et du documentaire « Blackfish », sorti en 2013.
Selon M. J.Hargrove, il y a beaucoup plus à dire.
J.Hargrove a indiqué à THE WRAP la semaine dernière que des dresseurs avaient failli mourir, et que personne n’en avait parlé.
J.Hargrove abordera une attaque en particulier, celle de Dawn Brancheau en 2010, une dresseuse expérimentée du parc marin tuée brutalement par une orque nommée Tilikum. J.Hargrove déclare que ce que le public n’a pas vu, c’est la manière dont les dirigeants de SeaWorld ont géré les conséquences de cet accident. L’ancien dresseur prévoit de faire la lumière sur cet événement tragique dans son livre à venir.
J.Hargrove a perdu beaucoup d’amis en osant faire ce grand pas. D’anciens collègues lui ont tourné le dos. Dans certains cas, le dresseur d’animaux explique au Digital Journal que les tentatives pour le discréditer ont été des mensonges venus de l’extérieur. J.Hargrove donne l’exemple de la fureur qu’a déclenché la séquence de «Blackfish», où il affiche un visage ensanglanté après un incident impliquant un épaulard :
« Kyle Kittleson a déclaré à tout le monde que je suis tombé sur un écran », explique J.Hargrove. « Je ne sais pas qui est Kyle Kittleson, je n’ai jamais travaillé avec Kyle Kittleson, il n’a jamais travaillé dans l’eau avec les orques et il n’était pas là quand l’incident s’est produit. Pourtant, selon lui, c’est en courant que je suis tombé sur un jumbotron. » (écran géant)
Le pire est venu de sa collègue et amie Wendy Ramirez. Elle est actuellement employée par SeaWorld et J.Hargrove explique que W.Ramirez a menti dans la vidéo ci-dessous où elle l’accuse de s’être cogné la tête sur le côté d’un bassin en sautant dans une zone peu profonde. Elle conclut d’ailleurs en disant : « Cela n’a rien à voir du tout avec les animaux. »
La déclaration de W.Ramirez est en total contradiction avec la liste des 69 critiques de SeaWorld à l’encontre de « Blackfish ». J.Hargrove ajoute :
« Si vous regardez le point 49, SeaWorld écrit dans la première phrase que ma blessure n’avait rien à voir avec une orque. Pourtant, dans la phrase suivante, ils me décrivent en train de faire un « footpush » pour glisser à travers la scène. Me suis-je propulsé tout seul à travers la scène ? »
C’est lors d’une réunion qui s’est tenue à San Diego mi-mai avec les employés de SeaWorld que la version officielle sur la façon dont s’est blessé J.Hargrove au visage, a été retenue. Quelqu’un de l’intérieur l’a informé que Robbin Sheets, le conservateur adjoint au Shamu Stadium, l’avait accusé d’avoir effectué un numéro dangereux avec une orque:
« Un coup, on dit que je suis rentré dans un écran. Ensuite, on dit que je me suis cogné sur le béton tout seul, sans qu’une orque soit impliquée, et après, on dit que je suis dans l’eau en train de faire un numéro avec une orque. R.Sheets a expliqué que le numéro que je faisais était trop dangereux et qu’on m’avait dit à plusieurs reprises d’arrêter. Selon R.Sheets, j’ai apparemment refusé d’arrêter, et c’est comme ça que je me suis ouvert la tête. »
Hargrove explique que SeaWorld surveille en permanence ses dresseurs. « Si j’avais fait un numéro trop dangereux, ne serait-ce qu’une fois, ils m’auraient empêché de le faire. Ils ne m’auraient pas laissé continuer encore et encore, faire quelque chose qu’ils auraient trouvé trop dangereux. Dans les faits, je faisais le numéro que j’avais toujours fait. La seule différence, c’est que ce jour-là, la vitesse de Corky était anormale dans cette situation. C’est la raison pour laquelle j’ai été blessé ».
J.Hargrove affirme qu’il a été propulsé anormalement vite par Corky et que l’autre dresseur expérimenté avec qui il avait planifié sa sortie de l’eau s’était écarté. Voici ses propos :
« Tu allais beaucoup trop vite… Il était hors de question que je te laisse me percuter si fort. »
L’ancien dresseur explique que sa blessure a été elle-même répertoriée, mais il n’a reçu aucun avertissement oral ou écrit de la direction de SeaWorld :
« Si j’avais foiré, ils l’auraient marqué dans mon dossier. Et il n’y a rien. Il n’y a rien eu de répertorié et jamais personne ne m’a parlé d’un numéro qui aurait été trop dangereux, tout simplement parce qu’il ne l’était pas. »
Mais d’après J.Hargrove, R.Sheets, avait déjà menti auparavant, lors de l’audience pour la Loi AB-240 sur la sécurité et le bien-être des orques, à Sacramento, en avril dernier. Il a pris la parole pour soutenir SeaWorld en affirmant qu’en 25 ans, en tant que dresseur expérimenté à SeaWorld, il n’avait jamais été blessé.
« Il a menti à l’Assemblée de l’Etat de Californie », a déclaré M. J.Hargrove. « Parce que j’étais personnellement présent quand il a été hospitalisé à deux reprises. » J.Hargrove poursuit : « Les deux incidents se sont produits dans l’eau. L’un d’eux était un gros problème de comportement qui a mal tourné, semblable au mien, mais différent. Et l’autre était dû à une agression à proprement parler d’une orque nommée Orkid. R.Sheets a donc menti, et sa crédibilité est remise en question. On trouve une preuve de plus dans les 47 pages du « Juge Welsh », concernant la décision de l’OSHA sur ce cas. L’incident avec Orkid a été référencé p. 24, comme suit : « RS, percuté à l’estomac par Orkid en 1998 au SeaWorld de Californie.
J.Hargrove ajoute que toutes les interactions avec les orques à SeaWorld sont toujours répertoriées. « On les appelle les relevés quotidiens des interactions et dressage des animaux. Et qu’il s’agisse d’un entraînement, d’un spectacle ou de la récréation, nous le documentons. Même quand on les fait entrer dans une autre piscine, qu’on les appelle pour les nourrir, c’est répertorié. Les initiales du dresseur qui s’occupe de chaque animal sont notées ainsi que le temps qu’a duré l’interaction, la quantité de nourriture donnée et le comportement. »
Mr J.Hargrove poursuit : « Dans ces documents, on note également toutes les fois où nous avons donné un traitement médical à nos orques, celui qui l’a administré, les médicaments et le dosage. On note aussi combien de fois on oblige nos orques à aller dans la piscine médicale de 2,50 m de profondeur. Tout est là-dedans. Le pire cauchemar de SeaWorld, serait d’être dans un litige qui l’oblige à rendre public ces documents en les mettant à disposition de tous via la Freedom of Information Act « FOIA ». . Ces dossiers retracent tous leurs sales petits secrets. »
J.Hargrove révèlera plusieurs des petits secrets de SeaWorld dans son livre, de même qu’il a exprimé sa frustration sur l’habitude de SeaWorld de blâmer constamment ses dresseurs, à chaque fois que les choses vont mal. J.Hargrove les met au défi : « Si vous n’avez rien à cacher et que vous vous vantez de prodiguer des soins vétérinaires de renommée mondiale, alors remettez vos relevés quotidiens des interactions de dressage des animaux ! » Mais il ajoute : « Ils ne vont pas le faire, parce que leurs mains sont sales, qu’ils ont des choses à cacher et qu’ils ne sont pas transparents. »
« Beneath the Surface» publié par Palgrave Macmillan, sera disponible le 24 mars 2015.
Article original :
Former SeaWorld trainer and ‘Blackfish’ star lands book deal